Le Premier ministre libanais Saad Hariri et son homologue égyptien Ahmed Nazif ont dénoncé jeudi à Beyrouth les avertissements lancés par Israël à des militantes qui envisagent de briser le blocus de Ghaza à partir du Liban. «Le gouvernement israélien continue de menacer le Liban», a affirmé M.Hariri lors d'une conférence de presse conjointe. «Il y a des flottilles en provenance d'Europe», a-t-il ajouté, «Le ministre israélien de la Défense va-t-il attaquer l'Europe ou d'autres pays qui envoient de l'aide à Ghaza?», s'est il interrogé. Un groupe d'une cinquantaine de femmes, dont 30 Libanaises, entend briser le blocus de Ghaza, à bord d'un navire chargé d'aides, le «Mariam», baptisé ainsi en l'honneur de la Vierge Marie. Le Premier ministre égyptien, en visite au Liban, a mis pour sa part Israël en garde contre les «terribles conséquences» qu'aurait une attaque contre ce bateau, «comme on l'a vu avec la flottille turque de la liberté» arraisonnée le 31 mai. Le projet des militantes libanaises survient alors que les pressions de la communauté internationale sur Israël pour améliorer le sort des 1,5 million d'habitants du territoire palestinien se sont multipliées après l'assaut meurtrier de la marine israélienne contre une flottille humanitaire internationale qui tentait de briser ce blocus. Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a prévenu le Liban qu'il serait «responsable» si une «une confrontation violente et dangereuse» avait lieu. Israël s'est toutefois engagé jeudi à faciliter l'entrée des biens à usage civil dans la bande de Ghaza.
