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Aït menguellet, de père en fils
LEURS NOUVEAUX ALBUMS SERONT DANS LES BACS À PARTIR DE SAMEDI
Publié dans L'Expression le 22 - 07 - 2010

Ce retour inédit de toute la famille du chanteur ayant participé à la conception de cette oeuvre, promet d'être un événement.
L'oreille va encore prendre du plaisir et s'en donner à coeur joie. L'esprit aura droit à une cure. Le nouvel album du grand artiste de la chanson kabyle Lounis Aït Menguellet sera dans les bacs des disquaires ce samedi. Cette sortie sera inédite puisqu'elle sera double. Lounis et son fils Djaffar reviennent ensemble sur scène en proposant deux nouveaux produits. Un événement inédit qui enchantera les fans. «Pour moi, cette sortie commune est très logique car mon père a terminé la composition de ses chansons au moment où j'allais commencer l'enregistrement», a confié Djaffar Aït Menguellet, joint par téléphone.
Ce n'est pas tout. La particularité de ces produits est que toute la famille Aït Menguellet s'est mise de la partie. Un produit «maison» de bout en bout. «C'est un travail de famille», précise Djaffar en toute modestie. Les arrangements et les photos ont été faits par Hayet Aït Menguellet, artiste-peintre. Quant à la conception et l'infographie, c'est le fils Tarek qui a pris en charge le travail. Afin de transmettre clairement leurs messages, Lounis et Djaffar accompagnent leurs albums par un petit livret. Il porte sur la traduction de toutes les chansons en français et en tamazight. Tarik Aït Menguellet a également mis la main à la pâte. Ancien routier de la chanson kabyle, Lounis oeuvre ainsi pour la relève en transmettant son amour de la musique et du travail bien fait à ses enfants. Djaffar évolue sur les traces du père, comme le dit bien l'adage «Tel père, tel fils». En se ressourçant à l'oeuvre de son père, Djaffar a su, en un peu de temps, se frayer son propre chemin. La sortie commune va garnir le bouquet et enrichir la chanson kabyle qui souffre de l'absence de bons paroliers. Excellant dans le choix des paroles et des mélodies, retrouvant sa maestria, Aït Menguellet va, il ne fait pas de doute, émerveiller les mélomanes. Cette nouvelle oeuvre reste fidèle à la ligne qui a fait de Lounis un Grand parmi les Grands, comme en atteste une oeuvre dont l'impact est connu d'avance. D'ailleurs, juste les titres renseignent sur la force et la qualité du contenu. «Thawrikth Tachabhant», (la feuille blanche Ndlr), c'est ainsi que Lounis a intitulé son nouvel album, annonçant la couleur d'un bouquet teinté de nostalgie. Avec cette chanson, le poète a vécu l'angoisse des mots qui trahissent leur maître au moment où les idées se bousculent dans sa tête.
Une émotion que peut avoir chacun de nous à un moment de sa vie. Avec sa guitare, le poète doué donne toute son âme à cette chanson. En plus de la Feuille blanche, l'album contient six autres chansons. Il s'agit de Iguevegha oul (Ce que veut le coeur), Amenough (La dispute), Serrah iwaman, (Laisse l'eau couler), Ghass Manrouh (Même si on part). Thaghara Ntezwerth (La fin du début) et enfin Lewdjav dhe gadhou (La réponse est dans le vent) qui est une interprétation de Bob Dylan.
Un éventail qui dit toute la richesse du nouvel album, donnant un avant-goût qui promet d'être un régal pour l'esprit. Lounis ne chante pas uniquement pour chanter. Se fiant à son inspiration, l'artiste ne force pas les mots. Il les laisse couler comme l'eau d'une source lorsque l'inspiration atteint son paroxysme. Même s'il vit de son oeuvre, l'artiste n'en abuse pas et ne se permet jamais de confectionner ses chansons à la hâte. La perfection c'est sa devise. Lounis prend soin de tout. La parole, le message et la mélodie sont passés au peigne fin pour coudre une belle musique.
Des règles qu'il a transmises à son fils Djaffar qui se distingue de la nouvelle génération par un travail de perfectionniste. Son album contient huit chansons. Ameyaz, touzia lakel (Le vertige), Thessaouled (Elle a appelé), Di Themourthiw (Dans mon pays) Lemname (Le rêve, une reprise de son père que Lounis n'a jamais enregistré). Thizizouit, (L'abeille) Ghaf thilili (Pour la liberté). Dans cet album, Djaffar rend hommage à son père via une chanson qu'il a écrite. Pour les autres, Djaffar explique que certaines paroles sont de son père et deux chansons du chanteur Si Moh. Ce retour qui coïncide avec les vacances sera une cure pour les amateurs et fans d'Aït Menguellet.


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