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Deux grands partent le même jour...
DECÈS DE ABDERRAHMANE BENHAMIDA ET MOHAMED-SALAH MENTOURI
Publié dans L'Expression le 07 - 09 - 2010

Est-ce l'impulsion d'une vie difficile qui nous soumet constamment à de rudes épreuves ou est-ce ce destin fatal et inexorable qui est particulier, en chacun de nous, et qui s'obstine à nous montrer que nous ne sommes que des créatures qui disparaissent avec cette pensée d'une autre vie, dans une perspective consolante d'un bonheur éternel?
Ce matin, alors que je me trouvais à la rédaction d'un quotidien national, la nouvelle me parvint, cinglante, amère, triste comme sont nos journées de maintenant, affligeante comme ce climat que peu de gens, même les plus courageux, ne pourraient supporter...Cette nouvelle qui m'a été confirmée par d'autres amis qui l'ont sue, se répercuta comme une traînée de poudre, au milieu d'un monde qui appréhende de si mauvaises nouvelles, surtout quand elle viennent, comme cela brutalement, pour lui annoncer la disparition d'êtres chers.
En effet, cette nouvelle n'était pas la bienvenue, sincèrement. Là, je dois demander pardon à Dieu même si je ne pense pas avoir blasphémé, en cette veille du 27e jour du Ramadhan, en parlant de cet arrêt du Tout-Puissant qui vient nous signifier la fin de mission, ici-bas, d'un de nos meilleurs enfants dans ce pays. Pardon Dieu Miséricordieux, je ne fais que pleurer un ami, que dire un frère, devant cette terrible puissance de la mort, qui détourne la pensée de la terre et la reporte vers le ciel...Etais-je décontenancé, au moment où je venais d'apprendre la disparition de mon frère Mohamed-Salah Mentouri, ou Kamel pour les intimes? Oui, je l'étais, effectivement, même plus..., car je ne savais quoi dire devant de telles nouvelles, devant cette interprétation du destin!!
Mais au fait, j'ai écrit «nouvelles» au pluriel...Pourquoi? Etait-ce ce pressentiment d'apprendre encore d'autres malheurs, en cette triste journée? Je ne pouvais rien dire, en tout cas, il y avait quelque chose de lourd qui me pesait, qui ne comprimait et m'indisposait..., il y avait, en effet, cette autre nouvelle aussi terne que pénible. Le président de notre Association des Médersiens, m'appela en urgence pour m'apprendre le décès de notre aîné Abderrahmane Benhamida!
Allah Akbar! Quelle journée..., je me disais impuissant devant la volonté de Dieu! Je m'apprêtais à rédiger un papier sur Kamel Mentouri, en étalant tous mes sentiments à l'égard de celui avec lequel j'ai fait un long et excellent parcours au ministère de la Jeunesse et des Sports. Je commençais par relater, sincèrement, ma peine et celle de nombreux amis après la perte de ce cadre de la nation qui a été aussi valeureux que digne, qui a été, surtout, pendant toute sa vie de gestionnaire, cet exemple de courage, d'abnégation et de profonde sincérité. Et voilà, qu'un malheur ne vient pas seul, hélas! Un autre cadre, aussi brave et aussi vertueux, venait de rendre l'âme à quelques heures de celui que j'étais en train d'exalter par un éloge funèbre qui puisait ses sublimes inspirations dans la source de cohésion et d'entente fraternelle.
Abderrahmane Benhamida, mon aîné de la Médersa, celui avec lequel j'avais de très bonnes relations depuis assez longtemps, depuis mon entrée sur la scène politique, venait lui aussi de tirer sa révérence, en ce jour pas comme les autres du mois sacré de Ramadhan.
Alors, je me posais des questions. Dois-je continuer sur ma lancée avec Mentouri et demander peut-être à un autre Médersien d'écrire ce papier ô combien utile à la mémoire de notre frère Benhamida? Dois-je ne pas présenter du tout ce sempiternel rappel, au risque de me faire prendre pour celui qui est là, attendant de tristes événements, comme ceux qui nous endeuillent tous les jours, pour verser des larmes sur la dépouille des trépassés? Ainsi, au gré de mes pensées, je conclus qu'il serait mieux de faire un papier commun, joignant les deux Hommes, tant ils étaient proches dans la manière de voir les choses, dans leur engagement pour le pays, dans leur constance politique, surtout dans ou autour de faits, que d'autres appréhenderaient avec légèreté et désinvolture.
Mais vais-je utiliser l'accent de la grande éloquence, comme si je prononçais une oraison sur le Forum, du haut des Rostres? Non, je vais être simple car je dois m'exprimer sur deux frères avec lesquels j'ai eu de grands moments de travail..., et là, il ne s'agit nullement de discours pédants en des tournures alambiquées.
Droit et loyal
Je dirai de Mohamed-Salah Mentouri qu'il a été brave, qu'il a été droit et loyal dans son comportement de tous les jours et dans sa gestion de situations particulièrement ardues. Je dirai qu'il a été, tout simplement, lui-même, l'inébranlable Kamel - son pseudonyme - que nous apprécions à sa juste valeur, en ces moments où il redoublait d'effort pour régler, une fois pour toutes, les problèmes du monde du travail. Il ne nous étonnait guère car, un homme pareil, aux grandes qualités et au grand caractère, a appris dans l'action permanente, en liant une chose à l'autre, comment devenir militant pour le rester jusqu'à sa mort.
Ainsi, cet attachement à un frère, doublé d'une profonde affection, me donne aujourd'hui la liberté d'exprimer généreusement, en ce jour triste et auguste à la fois, quelques impressions pour situer cet Homme valeureux, ce personnage incontournable dans le monde du développement économique, social et culturel, ce dirigeant clairvoyant et perspicace qui a su imprimer aux secteurs qu'il a dirigés - et ils sont nombreux -, la volonté d'aller jusqu'au bout par un travail efficace, rentable et fructueux. Cet attachement me mandate également pour célébrer, à ma manière, cet imperturbable combattant - le terme lui sied convenablement - qui aura marqué son temps, à travers son honnêteté, sa détermination et sa fidélité aux idéaux de notre pays.
Ne dois-je pas revisiter, en ce jour de deuil, ce que nous étions dans notre secteur, celui qui a pour charge de sensibiliser, d'éduquer et de mobiliser toute une jeunesse en attente de plus d'attention et de plus de positif, plutôt que de démagogie et d'esbroufe? Avec Kamel, je me remémore ces jours de labeur, ces jours de grand travail dans la fraternité et l'entente, la vraie, pas celle qui s'autoproclame aujourd'hui, dans le tumulte des intérêts personnels.
Alors, je me remémore, dans la douleur et le souvenir de ces importantes missions qui, à l'instant, s'enchevêtrent et se bousculent dans ma tête, ces fervents débats qui nous réunissaient autour de sujets brûlants et qui ne se terminaient que très tard dans la soirée, avec l'espoir de faire mieux, chaque fois.
Nous ressassions le secteur, nous discutions de nos préoccupations, nous opposions nos points de vue respectifs, et nous arrivions toujours à nous accorder sur les grandes questions qui tourmentaient le sport et la jeunesse. Là, nous tranchions chaque fois, et comment ne pas parvenir à de bonnes conclusions quand nous mettions notre calme et notre fructueuse sagesse? Nous arrivions toujours par nous acheminer vers la logique qui plus était raisonnable, si le pléonasme ne m'est pas défendu en pareille rédaction.
Pour Benhamida, que dois-je dire? Tout simplement, que notre sensibilité et notre affection ne peuvent cacher, en ces moments douloureux, l'expression d'une profonde tristesse et le sentiment du grand vide que tu laisses en nous...,chez tous les «Médersiens». Ainsi, pris au dépourvu, parce que la mort n'avertit pas, je pose ma sempiternelle question qui est claire: est-ce le sort qui veut qu'à chaque fois je m'engage dans une épreuve aussi difficile que celle de pleurer la disparition d'un ami avec lequel j'ai eu de grands souvenirs au cours de mes passionnantes missions pour le devenir de notre pays? Ensuite, comment atermoyer pour rédiger quelque chose, même à la va-vite, pour honorer un homme de la trempe de Si Abderrahmane Benhamida, celui qui a vécu, non pas pour lui-même, mais pour un idéal commun à tous les nationalistes algériens...,ceux qui ont vécu pour l'idéal et l'idéal seulement de voir un jour ce pays aller de l'avant? Il avait cette préoccupation constante. Il nous la confiait souvent. Pour lui, c'était l'esprit de la Révolution qui devait se pérenniser pour entretenir notre jeunesse qui monte, qui monte, et qui doit être encadrée, rassemblée, pour assurer la continuité de ce patrimoine tellement important que notre génération leur a légué.
La dignité du moudjahid
Si Abderrahmane a été élevé dans la dignité et l'humilité de ces moudjahidine qui ont tout donné. C'est pour cela, qu'aujourd'hui, dans la douleur de la séparation, l'idée d'évoquer son souvenir de nationaliste, de combattant et de grand gestionnaire, est un rappel nécessaire autant pour les jeunes que pour la mémoire collective dans notre pays. Comment cela? Eh bien, parce que ne pas rappeler au bon souvenir des militants ces nobles combattants qui ont tout fait pour la Révolution et ne pas éclairer les jeunes sur le combat du peuple algérien qui nous a permis de recouvrer notre souveraineté nationale, c'est débiter des «moments», pourtant forts, avec une désagréable monotonie.
Ne pas raconter Si Abderrahmane Benhamida et ne pas faire état de sa riche expérience au cours d'un long passé, c'est conter un homme qui a été confronté à son destin..., le conter avec cette mièvre désinvolture, jusqu'à ce qu'elle paraisse aux yeux des jeunes comme une histoire (avec un petit h) sans saveur, sans âme et, peut-être, sans «ressources».
Alors, je dirai l'essentiel, en quelques phrases, parce que l'espace qui m'est offert dans cette page, ne me permet pas d'être prolixe. Je dirai qu'il a su de son vivant, parce que nationaliste jusqu'à la moelle, aller dans le sens du contact concret et fructueux. Il ne lésinait jamais sur une rencontre, fût-elle minime aux yeux des autres, ceux qui voyaient notre monde et principalement celui de la jeunesse comme un monde absolument insignifiant et sans intérêt(s), les leurs. Enfin, je voudrais aussi, en ce jour de chagrin, contribuer à ma façon au deuil de la famille révolutionnaire et de l'Association des Médersiens, en rendant hommage à Si Abderrahmane, même s'il n'est pas facile de s'adonner à ce genre de littérature, quand le défunt est un aîné respectable et respectueux. Oui, ce n'est pas facile, parce qu'il faudrait évoquer qui, à travers cet hommage...,évoquer le médersien, le nationaliste, le condamné à mort, le moudjahid, le ministre, le P-DG, l'homme de culture? Tout cela n'est pas facile, franchement, pour un élève comme moi, qui a tout à apprendre, devant ce ponte que l'Histoire n'oubliera jamais. Mais je dirai quand même ce que tu as toujours ressassé avec les Cheikh Aouissi El Mecheri ou autre Sari, ce fameux poème d'Abou'l'Atahiya, célèbre poète du temps des Abbasside:
- «C'est pour la mort que grandit tout ce qui est capable de croissance...», ou cet autre, le plus célèbre, que l'on a évoqué le jour de la disparition de ton fils, dans cet affreux attentat du siège des Nations unies. Toi, le médersien, tu t'es souvenu d'Ibn El Roûmi, amer, mélancolique, mais philosophique, faisant l'élégie de son fils. Ces vers, je vous les dédie, à toi Si Abderrahmane Benhamida, mon aîné, et à toi mon frère Mohamed-Salah Mentouri: «Vos pleurs, ô mes yeux, même vains, soulagent. Coulez encore puisque celui qui m'était aussi cher que vous a disparu. Comme chaque corps occupe seul une portion de l'espace, la place du mort ne peut être occupée par un autre, ni dans l'affliction, ni dans la fermeté.On me blâme de l'excès de mon deuil, mais de ma tristesse je cache au moins le double que ce que je laisse voir, Sur toi le salut d'Allah de ma part et de la part de toute pluie bienfaisante annoncée fidèlement par les éclairs et le tonnerre...»
En conclusion, je dis que vous êtes toujours vivants...Vous le resterez car vos amis et vos proches reconnaissent votre militantisme, votre bravoure et vos sacrifices. Ainsi, l'ami et le frère qui rédige ces quelques lignes, qui traduisent une douleur et une tristesse incommensurables, vous dit: dormez en paix parce que vous avez fait votre devoir en étant les symboles de cette Algérie en marche.
A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournerons...
(*) Ancien ministre et ex-ambassadeur


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