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Un Ramadhan pas comme les autres
BOUIRA
Publié dans L'Expression le 07 - 09 - 2010

En attendant le prochain, beaucoup de Bouiris garderont de bons souvenirs d'un mois qui, malgré ses difficultés, revêt une saveur particulière. «Ramadhan reste Ramadhan. C'est le mois de la piété et de la solidarité.»
A moins d'une semaine de la fin du Ramadhan, que peut-on retenir d'un mois différent sur tous les plans de ses semblables? Comparativement aux années passées, le mois de jeûne aura été celui du calme et de la quiétude sur le plan sécuritaire. En effet, dans la région de Bouira aucun attentat ou tentative n'a été enregistré hormis cette bombe artisanale qui a touché deux gardes communaux dans la région de Kadiria, au nord de la wilaya.
La vigilance des différents services de sécurité aura eu raison de la folie intégriste qui, il y a quelques années encore, dictait sa loi même en ville. L'attaque kamikaze qui avait coûté en 2008 la vie à 12 jeunes ouvriers de l'entreprise SNC Lavalin est toujours vivace dans les mémoires. La montée en puissance de la délinquance a poussé les responsables à mettre en place des dispositifs nouveaux. Les vols, les agressions, le racket... sont des actes qui n'effraient plus tellement ils sont légion.
La consommation des stupéfiants, leur commercialisation, la débauche, prennent des proportions de plus en plus alarmantes. Ces délits qui étaient l'apanage des grandes agglomérations se sont déplacés vers les régions les plus enclavées et infectent même les villages les plus reculés. Il n'est plus étonnant d'apprendre qu'un réseau de trafiquants est arrêté à Dechmia ou Aghbalou... pour ne citer que ces deux communes très enclavées par rapport à des villes comme Bouira, Sour El Ghozlane, M'chedallah...
L'anarchie commerciale
Le mois de Ramadhan reste aussi le mois de la débrouillardise. Des personnes de tout âge improvisent des activités pour gagner un peu d'argent. Le Ramadhan 2010 est différent des précedents sur ce plan. La création de marchés de proximité, la présence policière, les inspections de la direction du commerce ont fini par atténuer la frénésie qui s'emparait de tout le monde. Ainsi, les magasins reconvertis en lieu pour la vente de la zalabia, le kalb ellouz et autres gâteaux de circonstance ont disparu. Les services de la direction du commerce ont axé la surveillance sur les articles de grande consommation comme les produits alimentaires, le lait, les viandes et les confiseries. 201 infractions aux règles d'hygiène, à la facturation, à la traçabilité, à l'étiquetage...ont été constatées et ponctuées par 201 procès-verbaux. 14 locaux ont été fermés au bout de quinze jours de travail. Les petits métiers se sont multipliés sur la voie publique. Agés entre 14 et 40 ans, ces commerçants proposent divers produits prisés en ce mois. Les jus, les fruits de saison, les herbes aromatiques, le pain...les figues de Barbarie. Les rues exiguës du centre-ville la rue de France, Rahbet Ezzith, ou Cherarak, Ben Abdellah...grouillent de monde chaque jour, quelques heures avant le ftour. Les trottoirs, la route, tout est envahi. Quotidiennement, dans ces lieux, on a assisté à des rixes, des bagarres et parfois des scènes insolites dignes des scénarios de la «Camera cachée». Un fait du reste anodin cette année: la restauration rapide a pris le relais. Il n y a pas une rue en ville où vous ne sentez pas les odeurs de cette graisse qui fond et dégage un épais nuage blanc. Un petit chapiteau, une bouteille de gaz, quelques brochettes et merguez exposées au soleil et à la poussière et le tour est joué. Les victimes les plus vulnérables restent bien sûr les enfants.
Rien pour la culture et les jeunes
La Maison de la culture a tracé un large programme d'animation pour tout le mois. Au bout du troisième gala, les choses se sont corsées et tout a été annulé. L'idée de faire appel à des artistes locaux et leur donner l'opportunité de se produire était judicieuse, mais ne fallait-il pas informer par quelques affiches pour attirer le grand public.
La forte présence juvénile à ces galas a engendré quelques incidents qui ont poussé les organisateurs à tout annuler. Du côté de la jeunesse et des sports aussi, rien n'a été prévu. La grande majorité, pour ne pas dire la totalité des structures de jeunes, ferment à 17 heures. Les initiatives sont alors individuelles. Au chef-lieu de wilaya, un groupe de jeunes du quartier de Draâ El Bordj a initié un grand tournoi de football qui regroupe des équipes venues des localités voisines. Le stade Mira est alors le théâtre où des rencontres durent jusqu'au shour.
L'animation est dense la nuit. Les activités sont diverses, mais la prière du tarawih reste celle qui attire le plus de monde. Au chef-lieu de wilaya qui compte six grandes mosquées, les artères environnantes, les esplanades autour de ces lieux de culte sont occupées moins d'une heure avant le ftour. Tout au long du mois de jeûne et pour accomplir cette prière nocturne, certains sont accompagnés par des enfants.
Vêtus «islamiquement», c'est-à-dire une gandoura, un chèche... ces enfants suivent fidèlement les gestes et faits du père. Ils donnent l'impression d'être programmés...Beaucoup de femmes se déplacent chaque soir vers les mosquées. A écouter les discussions des étages réservés à la gent féminine avant, pendant et après les prières, on devine facilement l'objet du déplacement...
Les cafés aussi ne désemplissent pas. Les jeux sont multiples. Dans certains coins discrets, c'est le poker qui domine. Des sommes colossales transitent d'une main à une autre dans des parties qui durent jusqu'au petit matin.
Les bourses mises à rude épreuve
Le mois du jeûne étant ce qu'il est, et les dépenses incompréssibles. Ayant attendu en vain cette viande à moins de 500 DA, les Bouiris ont alors réduit la quantité à consommer. «La viande à 870 DA, le poulet à 340 DA, moi j'ai opté pour les légumes qui hélas coûtent aussi cher». Pour encore éviter de tomber dans la tentation, de nombreuses personnes rentrent à la maison après le travail.
«Les tours dans les marchés et en ville sont évités pour ne pas voir, ne pas sentir et ne pas être tenté.» A quelques jours de la rentrée sociale, les citoyens, sont une nouvelle fois, mis à rude épreuve avec une dépense importante qui pèsera lourd dans un budget familial qui se rétrécit comme une peau de chagrin. Comme à l'accoutumée, les commerçants profitent de cette aubaine pour essayer de tirer le maximum de profit. Sachant pertinemment que les enfants sont les seuls à s'habiller en ces deux circonstances, les vendeurs qui se spécialisent dans l'habillement pour enfants, spéculent sur les prix. Un pantalon pour un garçon ou une fille de 6 ans, c'est-à-dire moins d'un mètre de tissu jean, est affiché à 1200 DA. Un ensemble avec robe, un semblant de pull...pour une fillette du même âge, est proposé à 1870 DA. Bien malins, les vendeurs depuis l'entrée dans le magasin, vous accostent en usant de termes polis souvent puisés dans la terminologie religieuse comme «Allah Ibarak» «Rabi yastar»...mènent le client en bateau et incitent l'enfant «en l'aidant» dans son choix.
Nous parlons des familles qui ont l'avantage d'avoir une rentrée financière, quant aux autres, elles n'ont que leurs yeux pour regarder et «apprécier» ce fossé qui s'élargit entre les couches de la société.
Pour les démunis, plusieurs actions d'aide ont été initiées tout au long de ce mois de piété et de solidarité.
En plus du couffin du Ramadhan distribué par les communes, l'APW, en collaboration avec la DAS, a initié une autre opération au bénéfice des 45 communes. Les APC ont aussi ouvert des restaurants de la Rahma pour les passagers et les SDF. Des opérations de circoncision collectives sont prévues pour le 27e jour. Des bienfaiteurs contribuent dans le cadre des associations de mosquée à cet événement.
En attendant le prochain Ramadhan, beaucoup de Bouiris garderont de bons souvenirs d'un mois qui, malgré ses difficultés, garde une saveur particulière. «Ramadhan reste Ramadhan. C'est le mois de la piété et de la solidarité!»


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