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Le royaume de Koukou revisité
JOURNEE D'ETUDE DU HCA À TIZI OUZOU
Publié dans L'Expression le 03 - 10 - 2010

Il est rare de voir une foule aussi nombreuse affluer vers la Maison de la culture de Tizi Ouzou.
Jeudi dernier, il était difficile de trouver une place de libre au petit théâtre pour suivre les travaux de la journée d'étude organisée par le Haut Commissariat à l'amazighité et consacrée au royaume de Koukou. L'assistance est venue de plusieurs régions d'Algérie et le thème du jour semblait intéresser énormément le public. Connaître cette page importante de notre histoire est à l'origine de cet intérêt. Pour mettre un peu en valeur l'importance de cette journée d'étude, Hamid Bilak, sous-directeur du patrimoine culturel au HCA a indiqué qu'il est reconnu que c'est la somme des Histoires régionales qui fait l'Histoire nationale. Il a ajouté qu'à travers des rencontres comme celles-ci, l'objectif visé consiste en la réécriture de notre histoire. Le même orateur a précisé que «revisiter l'histoire et les récits, écrits et oraux, sur le royaume de Koukou vise à éclairer un peu plus une période de notre passé que nous devons assumer dans toutes ses facettes négatives ou positives». «C'est la raison première qui nous amène aujourd'hui à organiser cette journée d'étude que nous considérons comme une entrée en la matière pour un colloque sur les royaumes amazighs de la période musulmane, qui aura lieu les 1er et 2 décembre prochain à Biskra», a enchaîné Hamid Bilak. La journée d'étude de jeudi dernier a été l'occasion de rappeler quelques toponymes, comme la colline des hauteurs de Bab El Oued (Djebel Koukou), quelques patronymes: At El Qadi, Igectulen, Ibuxtucen, At Ghobri ainsi que des bouts de murailles et des mausolées dédiés au At El Qadi, notamment au village Acalam Nath Ghobri et Koukou. En revanche, a-t-on souligné à la même occasion, peu de choses d'autres, dans les récits, les écrits et dans les traces et les vestiges évoquent le nom de ce royaume. On ne trouve nulle trace dans les manuels scolaires et universitaires, encore moins de rencontres et débats organisés pour revisiter et vulgariser l'histoire de ce royaume amazigh du XVIe siècle ayant résisté aux assauts espagnols et à l'hégémonie turque en défendant bravement son territoire, ses biens et sa liberté malgré la suprématie et la supériorité militaire de ses différents occupants.
De son côté, l'écrivain Younès Adli, auteur, entre autres, du livre La Kabylie à l'épreuve des invasions, est intervenu autour du sujet du: «Royaume de Koukou, une réaction patriotique inaccomplie».
«Par rapport à la résistance de Si Ahmed Oulkadi, cette réaction patriotique a été accomplie. En effet, jusqu'à sa mort en 1527 (assassiné par un de ses soldats soudoyé par Aroudj Barberousse dans son campement de Tizi Naït-Icha, actuelle Thénia), le fondateur du royaume avait désigné l'Espagne comme force navale envahissante. Il n'a jamais cherché à nouer des alliances avec ce pays. Seulement, il était l'allié de Arroudj. Or, celui-ci découvre ses ambitions de conquérant, lui, le corsaire appelé à la rescousse par le roi hafcide de Tunis afin de chasser les Espagnols de Bougie. Dès lors, Si Ahmed Oulkadi va considérer Arroudj comme le second ennemi.
Continuant à obéir au roi hafcide de Tunis dont il était un haut fonctionnaire (gouverneur de la province de Annaba), Si Ahmed profitant d'une mission qui consistait, en 1518, à prêter main forte à Arroudj pour déloger les Espagnols de Tlemcen, il abandonna le corsaire qui se fera ainsi tuer.
Par conséquent, Si Ahmed Oulkadi a su parfaitement distinguer les ennemis de sa patrie: les Espagnols et les Turcs», a relaté Younès Adli. Ce dernier a livré une masse d'informations impressionnante au sujet du royaume de Koukou, une communication tellement riche que le temps n'a pas suffi à Younès Adli pour aller au bout de son sujet.
Il ajouta toutefois qu'après l'assassinat de Si Ahmed Oulkadi, des descendants n'accompliront pas la même mission, pour au moins quatre raisons majeures: la politique de bascule (entre Turcs et Espagnols, l'avènement des Amraoua, les mariages avec les Turcs et la rivalité avec la dynastie des Aït-Abbas».
Younès Adli a expliqué que la première, la politique de bascule, a valu aux souverains de Koukou une inconsistance dans leur combat libérateur, ne distinguant plus l'ennemi de l'allié.
La seconde, les Amraoua, Iâmrawiyen, ramenés de Tunis pour surveiller les terres du Sébaou au profit des souverains de Koukou, ont permis un transfert du pouvoir des Oulkadi aux Iboukhtouchen qui finiront par assassiner Si Amar Oulkadi, le 5e descendant du royaume. Nous savons désormais que ce Si Amar est le 5e descendant, grâce à une lettre qu'il a adressée au roi d'Espagne Philippe II en 1598 (il adressera une autre en 1603 à Philippe III, après la mort de Philippe II).
La 3e, les mariages avec les Turcs, dont le plus célèbre étant celui de Hassan le fils de Keireddine Barberousse avec la fille du même Si Amar Oulkadi, ont faussé la définition même du conquérant. La 4e la rivalité avec les Aït-Abbas a profité aux Turcs qui l'ont exploitée à des fins de domination du pays.
«Ce qui nous permet de dire que les souverains du royaume de Koukou, après la disparition de son fondateur Si Ahmed Oulkadi, ont été défaillants politiquement et stratégiquement au point de ne pas réussir à faire tomber le pouvoir turc», a conclu Younes Adli qui est aussi docteur en langues, littératures et sociétés.
Notons enfin qu'un comité de préparation du 500e anniversaire de la fondation du royaume de Koukou pour 2011 (1511-2011) est né, à l'initiative d'écrivains et de chercheurs dont Younès Adli.


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