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Le chaos des «djamaâte»
ATOMISATION DES GROUPES ARMES
Publié dans L'Expression le 16 - 11 - 2002

Sur un total de 400 à 700 éléments armés encore opérationnels, seul un quart est fiché et identifié.
Les services de sécurité font face aujourd'hui à des groupes terroristes quasi-autonomes «sans visage» et presque invisibles. Ces derniers, opérant à Skikda, Ksar El-Boukhari, Médéa, Tizi Ouzou, Bouira ou Chlef, prennent de plus en plus d'initiatives armées et sont - au vu des derniers attentats - tentés par les villes.
Les deux policiers tués au centre de Bouira, l'incursion faite dans un café au centre de Ksar El-Boukhari, en fin de semaine, renseignent sur l'audace affichée par les groupes armés dans le tissu même des agglomérations urbaines. De même que les groupes qui sévissent à Chlef et Aïn Defla, portant la mort de l'extrême Sud (Sendjas) à
l'extrême Nord des deux wilayas (Sidi Akkacha, à 7 km du littoral), leur portrait, après chaque massacre, n'apparaît qu'encore plus opaque, plus embrumé qu'il ne l'était auparavant. A Tizi Ouzou où les plus grandes opérations de l'armée ont été menées, avec un certain succès, la situation s'améliore mais ne semble pas changer radicalement, ce sont de petits sanctuaires terroristes, des fiefs et des Q.G. que les militaires arrivent à prendre, mais les groupes armés continuent à sévir à la périphérie de ces grands ratissages. Les mêmes fiefs - Takhoukht, Mizrana, Boumehni et Sidi Ali Bounab - restent hautement dangereux, et plusieurs faux barrages, suivis de racket systématique et de contrôle d'identité se sont produits à la sortie de Boghni, Draâ El Mizan, Draâ Benkhedda, Jijel et Bouira.
Mieux, avec la crise politique qui agite la Kabylie, les groupes armés de la région ne trouveront pas meilleur refuge, et feront en sorte d'accentuer les animosités internes, climat propice à leur survie.
En fait, les services de sécurité se retrouvent face à des ennemis sans nom, sans visage et sans consistance. Ce sont des groupes insaisissables, nuisibles et presque immatériels qui continuent à défier les services de sécurité. Sur un total de 400 à 700 éléments armés encore opérationnels, seul un quart est fiché et identifié. Pour les autres, ce sont des nouvelles recrues, au passif judiciaire, et propre, inconnues des services de sécurité et des renseignements généraux, car non fichées et non répertoriées. Qui peut dire qui a commis l'attentat de Ksar El- Boukhari? D'aucuns se sont empressés, avec une facilité déconcertante, de pointer un doigt accusateur sur le Gspc. S'agissant d'un ancien lieu de résidence d'ex-chefs de guerre du GIA, tels Sayah Attia, alias «Cheikh Younès», ou encore «El Khan» (le nasillard) et Abdelkader Saouane, dit «Abou Thoumama», il y a lieu de rester circonspect. La présence du Gspc dans la région date de moins d'un an, et il n'est pas dit que les hommes de Saouane ont prêté une (nouvelle) allégeance à Hassan Hattab, l'émir du Gspc. Le même constat peut être dressé pour les derniers attentats terroristes de Chlef, Aïn Defla ou Tiaret. Qui en est l'auteur? Le GIA local, le Gspd ou El Ahouel? Ou peut-être le GSC, le dernier né des groupes armés? La dernière reconfiguration dressée par les services de l'armée et présentée lors du colloque international d'Alger sur le terrorisme, tenu fin octobre, paraît aujourd'hui caricaturale, et d'une certaine façon, dépassée.
Djamaât Houmat ed-daâwa es salafiya (ex-El Ahouel) empiète sur le territoire de la djamaâ es salafiya moukatila (GSC), de même que le vaste pourtour des monts de l'Ouarsenis sont une aire d'activité d'au moins deux ou trois groupes armés.
Les récentes neutralisations d'émirs du GIA dans la proche périphérie de Constantine indiquent la fausseté du partage, unanimement admis et donnant au Gspc l'hégémonie sur tout l'Est algérien. Le même constat est valable pour les régions frontalières avec le Maroc. Qui y active? Des groupes séparatistes d'avec le GIA? La tentaculaire El Ahoual? Des dissidents d'avec Benslim Mohamed dit Salim El Abbès?
Revenons à la guérilla urbaine. Avant sa neutralisation, avec ses deux compagnons lors de l'opération de police menée sur les hauteurs d'Alger, Azzoug Yacine était considéré comme mort. Ex-éléments du GIA, puis du Gspc, il avait fallu qu'il réapparaisse dans son quartier d'El-Maqaria, à Hussein Dey, pour que l'alerte soit donnée. Avec son jeans, pull et basket, c'était Monsieur Tout-le-monde qui activait à Alger.
L'atomisation du GIA a donné naissance à une multitude de groupes. La désintégration de ceux-ci généré d'autres groupes, plus versés dans le grand banditisme et qui semblent avoir définitivement évacué l'impératif théologique. Parfois l'effectif de ces groupes de quartier n'est connu que du seul chef, et échappe à tout contrôle. Le même chef peut à loisir (l'argent liquide étant disponible) recruter «temporairement» ou à plein temps ses hommes. D'où la difficulté pour les services de police et de recherches d'établir le profil des assassins. Autre caractéristique, le rétrécissement des effectifs terroristes dans les maquis. Passant de quatre-vingt ou cent, à des cellules de six à huit, ces sous-groupes rendent utopiques les grandes opérations militaires, ou, pour le moins, d'une inanité effarante.
Ces sous-groupes, souvent quasi autonomes et n'étant affiliés à aucune organisation connue, changent de place, de région, d'habitation, sous l'habillage commercial ou autres, l'argent permettant la facilité d'installation et de mouvement.
Le verrouillage de la capitale et les spots publicitaires télévisés appelant à la vigilance, et qui ont refait leur apparition, renseignent sur la difficulté de cerner la nébuleuse armée de près. Ni ses moyens, ni ses visées, ni ses effectifs ne sont connus avec précision, et la «guerre des chiffres» (Zerhouni annonce 400 terroristes encore opérationnels, alors que le lieutenant - colonel Zerouk les estime à 700) est certainement un bon indicateur de la difficulté à saisir un monde rebelle.
Un colonel de l'armée, en poste à Aïn Defla, estime irrationnel le fait d'essayer de donner une implantation géographique aux groupes armés: «En tant que militaire et homme de terrain, je m'en tiens à l'information du jour, et du terrain, car tout agit sur le terrain et rapidement. Si on n'agit pas le jour même de l'information reçue, il est possible que nous soyons, après-demain, soumis à d'autres données...Il m'arrive de sourire lorsque je lis dans la presse certains noms de terroristes qui auraient commis tels massacres, que le groupe identifié est tel et que ses hommes sont ceci et cela...En fait, quand on est sur le terrain, notre mission est de neutraliser l'ennemi. Un point et c'est tout.» L'ennemi à ce jour reste diffus, multiforme et nuisible. La masse des djamaâte s'est à ce point désintégrée pour interdire le décodage de la réalité des groupes armés.


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