Le projet d'aménagement de l'environnement est évalué à plus de 3 milliards de centimes. La presse n'a été ni avare de mots ni complaisante devant la situation qualifiée de «dégradante» par le comité de quartier, que vit le «fleuron» des cités de la capitale, en l'occurrence la cité Amirouche de Hussein Dey (Alger). Qualifiée par les élus eux-mêmes de «vitrine de la commune», la cité est confrontée à une lenteur regrettable des travaux d'aménagement. Avec ses écoles primaires, son CEM, son fameux lycée Boulkine, qu'abrite une luxueuse demeure de l'époque turque, sa longue et large allée centrale bordée de palmiers...sans oublier un centre culturel très animé, une poste centrale et au moins deux supermarchés mitoyens pour les ménagères...la cité mérite une plus grande attention. Le comité de quartier est dûment agréé par la wilaya d'Alger sous le n°49 du 4 mai 2009, selon les documents présentés par son président qui s'est déplacé à notre journal. Ce dernier a affirmé, que le projet en question a été inscrit pour un montant de «3,4 milliards de centimes.» Il a déploré une situation caractérisée par un retard dans les travaux qui seraient «non conformes» à la réglementation. Ce retard, a souligné pour sa part Hocine Kaced, président de l'APC de Hussein Dey, à notre journaliste reçu hier, a été ponctué par «plusieurs mises en demeure» adressées à l'entrepreneur. Ce dernier, a précisé Kaced, a été choisi selon la réglementation en vigueur, à savoir «un appel d'offres publié par la presse et suivi d'un cahier des charges.» L'entrepreneur a été pénalisé et 10% du chantier a été retenu pour retard de délai de livraison qui, selon lui, est inscrit sur le budget de la commune à «moins de 3 milliards de centimes.» Le bureau d'études en charge de ces travaux est régulièrement suivi par la subdivision de l'équipement de la wilaya d'Alger, a affirmé Kaced. Un technicien du service d'urbanisme veille à la conformité des modalités réglementaires des travaux assure-t-il encore. Kaced a, par ailleurs, rappelé que le comité s'est réuni deux fois avec le wali délégué et une fois avec le Coville (Comité de la ville) pour concertation. Poursuivant ses explications, il dira que certains points négatifs de cette cité, construite en 1958, ne sont pas du ressort de l'APC. Il citera l'entretien de la crèche, l'assainissement, l'étanchéité des terrasses, l'effritement des balcons, les ascenseurs... Cependant, le comité regrette que «les conduites et quatre regards, réceptacles des eaux usées d'un immeuble de la cité, aient été recouverts par des pavés.» Il signale toutefois, que la conseillère auprès du wali délégué, avait effectué une visite d'inspection des travaux. Le constat est sévère: «égouts et regards bouchés par des détritus solides laissés par l'entrepreneur, une conduite d'eau potable endommagée par un engin depuis maintenant plus de sept mois, pavage de regards et d'aires de jeu de proximité pourtant inscrits dans le projet...» Le comité ajoute, que les travaux se poursuivent «sans respect des normes en utilisant des bordures de jardins non conventionnelles soutenues à la base par de minuscules piquets. Elles ne sont pas pourvues de rampes de protection, et ont des arêtes acérées pour le moins dangereuses, notamment pour les écoliers». Il nous a également signalé des écoulements des eaux de pluie vers les regards, comme constaté du reste par les inspecteurs du CTC (Contrôle technique de la construction). Une intervention expresse des services de l'hydraulique a dû arrêter les travaux. Ce dernier point a été «inclus dans le procès-verbal de la conseillère du wali.» Le comité soutient que la réglementation prévoit que tous travaux entrepris dans une cité, doivent l'être après «concertation avec le comité de quartier.» Il aurait également constaté diverses irrégularités techniques comme la «qualité douteuse du béton armé» tout en estimant qu'ils sont «en infraction aux arrêtés du J.O n°58 du 08 octobre 2008.» Après l'arrêt des travaux suite à la résiliation du contrat avec l'entrepreneur, les habitants de la cité s'interrogent sur la poursuite de l'opération.