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Le refuge des opprimés
FACEBOOK PREOCCUPE LES POUVOIRS PUBLICS
Publié dans L'Expression le 14 - 05 - 2011

L'Algérie occupe la 52e place dans le monde en termes de démographie internaute.
Qu'on se détrompe: ce n'est pas parce qu'il n'y a pas eu de marche, ou à la limite de révolution via Facebook en Algérie, que cet outil n'est pas utilisé par les Algériens dans la lutte politique et syndicale. Sur la Toile, la réalité est tout autre. La classe politique semble l'avoir bien compris. Tout se joue sur la Toile. L'Algérie occupe la 52e place dans le monde en termes de démographie internaute. Selon des chiffres fournis par Facebook, le nombre d'Algériens ayant un compte dans ce réseau social dépasse les deux millions, soit 44% du nombre total des internautes que compte le pays (6 millions environ). Une donne, qui n'échappe ni aux pouvoirs publics, ni à la classe politique, et encore moins aux internautes.
Et si les parlementaires ont débattu de cette question, ce n'est certainement pas le fruit d'un hasard, mais parce que les échéances électorales sont proches. «Les temps ont changé. Maintenant, l'électeur ne se rend à l'isoloir qu'après avoir réduit sa fenêtre Facebook», a ironisé un député, sous couvert de l'anonymat.
Effectivement, les murs de Facebook servent de pylône d'éclairage pour les différentes masses politiques, syndicales et tant d'autres réseaux qui s'y aventurent. Pour chaque parti, syndicat, association, société, école... un profil. Un corps digital pour chacun.
Les politiques se sont jetés dans la mare de la Toile. Partis ou personnalités politiques, ont tous leurs «sièges virtuels» sur Facebook. Il faut informer, sensibiliser, et faire rallier à son camp. Communiqués, activités, infos, images, vidéo.. tout est soigneusement accroché sur les murs des internautes. Le Front national algérien (FNA), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Front de libération nationale, (FLN), le Front des forces socialistes (FFS)... pour ne citer que ceux- là, ont tous une «vie virtuelle». Il faut dire qu'ils sont organisés comme dans la réalité. Pour chaque direction nationale d'un parti, un compte, pour chaque bureau régional, un compte et pour chaque section communale, un autre compte. Chaque membre est considéré comme un potentiel militant. Outre l'activité politique, le syndicalisme a son «clic» dans ce beau monde. Toutes les entreprises, publiques ou privées soit-elles, ont leur existence. D'ailleurs, les derniers mouvements de grève qui ont touché presque l'ensemble des secteurs d'activités sur l'ensemble du territoire national, ont eu un encadrement préalable sur la Toile.
La compagnie chargée de la production, du transport et de la distribution de l'électricité et du gaz en Algérie, Sonelgaz, est représentée sur ce site filiale par filiale. Les travailleurs grévistes ont ouvert plusieurs comptes pour l'information et la sensibilisation.
«Revendication Sonelgaz», «Elit Sonelgaz», «Sonaklekh Sonelgaz»... Sur le mur «Sonelgaz en grève», les travailleurs inscrits sont informés à la minute. «Aujourd'hui, à 10h du matin, le taux de participation à la grève à Constantine est de 94%. On est arrivé à la fermeture de l'ensemble des agences commerciales à l'échelle de la wilaya», peut-on lire sur son Mur. «Sonatrach», «Naftal Sonatrach», «Naftalgplsud», «Naftal-Algérie», «Contre Les syndicalistes (vampires) de Naftal GPL d'Alger»... pour ne citer que ceux-là. Pour mieux communiquer, sensibiliser et mobiliser, autant de Murs mis à la disposition des travailleurs de la firme Sonatrach. «C'est grâce à Facebook qu'on a réussi à mener avec brio nos actions. On communique rapidement, on informe du moindre détail, et on recueille les commentaires de tous les travailleurs où qu'ils soient. On a mis a nu toutes les tentatives de dissuasion dont on a fait l'objet. Tout ça, sous couvert de l'anonymat», a expliqué Farid, syndicaliste à Naftal Alger. D'ailleurs, comme rapporté par L'Expression, le Pr Mohamed Laâgab, enseignant à l'université d'Alger, a alerté les pouvoirs publics sur les risques qui les guettent. Le Pr Laâgab s'est montré catégorique sur ce plan. «Il ne sert à rien d'empêcher un parti politique de militer en refusant de l'agréer, puisqu'il va illico presto se réfugier sur le Net. Et là, il deviendra incontrôlable, des ONG et gouvernements étrangers vont prendre parti pour cet opprimé à qui on refuse d'exercer son droit de militer», a-t-il soutenu. Pour sa part, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, l'a récemment, avoué. «Les réseaux sociaux sur Internet peuvent être une solution au déficit en matière de communication existant en Algérie entre les générations, l'administration et le citoyen et même au sein des associations, des organisations et des partis politiques», a-t-il indiqué.
Quand la Toile se dévoile. «Les manifestants passent toujours par Facebook avant de se retrouver dans la rue», a déclaré, hier, Salim, étudiant en sciences de l'information et de la communication, à Alger. De loin, porteurs de signes encourageants, ces réseaux sociaux incarnent l'influence directe des différents groupes sociétaux sur les actes des gouvernants. Ils poussent les dirigeants à prendre des mesures au service du plus grand nombre, telles que l'ouverture de l'audiovisuel et la révision de la Constitution.
Sur Facebook, il y a de la place pour tout le monde.
«Facebook est l'avenir du Web. D'abord, il offre un nouveau plateau de moyens de communication, et ensuite parce qu'il est l'un des outils les plus performants pour maintenir son réseau social étendu que ce qui existait par le passé. Il permet de faire ce qui était impossible auparavant: rester en contact très proche avec un nombre de personnes plutôt élevé», a indiqué Sofiane, membre du groupe Jeunesse en mouvement (JEM).
Les observateurs estiment que cette masse de personnes, sans cesse grandissante, qui sont inscrits sur Facebook va se transformer inévitablement en un groupe de pression de poids, voire en une marche en ligne capable de se substituer à un véritable mouvement de contestation. «C'est ce à quoi nous venons d'assister avec les chutes des régimes dans les pays voisins. Après une mobilisation immédiate de l'opinion, les deux régimes, tunisien et égyptien, ont chuté», a souligné Sofiane.
Ces dernières années, les Algériens ont débarqué sur ce réseau social et l'utilisent de façon quasi quotidienne sans pour autant qu'ils soient des férus d'informatique. Ce monde virtuel connaît un succès étincelant chez les internautes algériens. Le développement des technologies du Web, depuis les années 2000, a permis l'apparition de réseaux sociaux algériens sur Internet. Il semble que les enjeux que soulèvent ces nouveaux outils de communication interpellent plus que jamais les pouvoirs publics en premier lieu. Du moins, c'est ce que nous avons constaté par la dernière sortie de l'Assemblée populaire nationale (APN), qui s'est voulu novatrice à travers l'organisation d'une journée parlementaire sur les réseaux sociaux. Ainsi, l'intérêt qu'affichent les Algériens pour le Net est plus que jamais grand, simplement parce que c'est un espace d'expression qu'ils ne retrouvent nulle part ailleurs. Une vraie opposition virtuelle-réelle vient de naître. Sur son Mur de Facebook, Karim, membre fondateur du Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement (Mjic) a écrit: «La mobilisation estudiantine massive via Facebook a témoigné d'une démocratie qui permet effectivement d'exprimer librement ses opinions et sa colère face à l'irresponsabilité des élites dirigeantes.» Ces idées véhiculées, via la Toile, par des dizaines d'étudiants utilisateurs de Facebook (en quelques jours, plusieurs centaines de milliers d'étudiants ont signé sur ce site une pétition en faveur d'une marche «millionnaire») constituent, selon les même observateurs, des canaux d'expression pour la contestation politico-sociale. «La contestation en ligne apparaît comme une solution au moment où la communication entre les diverses institutions étatiques et les citoyens est dans l'impasse», a expliqué Karim. On qualifie souvent Facebook, Twitter ou Myspace, d'espaces privilégiés de communication. En somme, il existe deux types de réseaux sociaux, les généralistes essentiellement utilisés pour créer des cercles d'amis et communiquer avec eux et les réseaux à usage purement professionnel. Le plus connu d'entre eux, Facebook, est créé en 2004 par l'Américain Mark Zuckerberg. C'est le site Internet sur lequel les internautes s'inscrivent en créant une carte d'identité virtuelle leur permettant d'échanger avec les autres membres du réseau et de partager des contenus.


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