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Les blessés des Issers rejoignent l'Ecole de gendarmerie
Ciblés le jour de l'examen par l'attentat kamikaze
Publié dans Liberté le 15 - 11 - 2008

Une seule phrase a suffi à cette jeune licenciée en management, candidate à l'école supérieure de gendarmerie et rescapée de l'attentat ayant ciblé l'école le 19 août 2008 à 7h30 du matin, quelques minutes avant la dernière épreuve d'entrée : “Nous n'avions rien fait et ils nous ont attaqués, j'ai rejoint l'école, malgré mes blessures, pour leur dire (aux terroristes) que c'est mon tour de passer à l'attaque.”
De la vingtaine de blessés que le commandant de la Gendarmerie nationale a promis d'intégrer, un seul a manqué à l'appel. Sur conseil du médecin, il est autorisé à prolonger son séjour familial.
Emouvante rencontre avec ces universitaires venus passer le test psychotechnique et qui se sont retrouvés plongés malgré eux au cœur de la meurtrière déflagration. “Je n'ai rien entendu, je me suis sentie propulsée par le souffle, puis, plus rien”, dit cette jeune fille originaire de Ténès qui comme la majorité de ses camarades porte un coton à l'oreille.
La majorité a des problèmes auditifs suite à l'explosion. Après deux jours de soins, elle est rentrée chez elle. “Bien après le choc, j'ai beaucoup réfléchi et j'ai décidé de revenir à l'école. Mais avec plus de détermination”, dit-elle. Même sentiment chez ce jeune Jijelli souffrant du tympan. “Quand on met l'uniforme, on est un soldat et on sait qu'on risque la mort, mais dans notre cas, la mort est venue avant la guerre. Je suis déterminé encore plus à aller jusqu'au bout”, dit-il.
Ces cas particuliers bénéficient d'un traitement différent en raison de leur état. Ils ne sont pas soumis aux exercices physiques comme les autres “stagiaires”, nombreux sont ceux qui portent encore des pansements et des bandages, notamment aux pieds. À l'infirmerie, toutefois, il ne reste que quatre candidats qui souffrent de blessures aux pieds. Ils peuvent suivre les cours théoriques sur place ou en classe quand ils peuvent se déplacer.
D'autres commencent à faire certains exercices en attendant que tout le monde soit remis sur pied pour rejoindre la promotion. Ils font, a expliqué le commandant de l'école, le colonel Sehanine, qui nous a reçus mercredi dernier, l'objet d'un suivi et contrôle médical et psychologique régulier. Le dernier à répondre à l'appel est arrivé la veille alors que d'autres sont là depuis plus d'un mois. Un geste très symbolique pour le patron de l'école qui considère cette volonté comme une réponse à “ceux qui ont voulu nous faire peur”. “Ils doivent savoir maintenant que nous n'avons pas peur d'eux, que les blessures physiques n'affectent pas notre courage et notre détermination”, dit-il non sans une certaine fierté devant ces futurs cadres qui ont surmonté le traumatisme de l'attentat. “Je voulais intégrer la gendarmerie et j'y tiens”, est la réponse unanime des nouvelles recrues qui saluent au passage leur premier chef pour son geste. Et le commandant de l'école d'encourager davantage en estimant que les terroristes n'ont pas touché “la tête et la motivation” qui sont essentielles dans leur cas.
Dans une classe, “les blessés” suivent un cours d'anglais. Tout le monde est au garde à vous. C'est un signe qu'ils ont déjà récupéré de leurs capacités physiques. Mais discuter de ce dramatique jour de test oral n'est pas chose aisée. Encore affectée, une rescapée originaire de Saïda raconte sa malheureuse journée. Venue accompagnée de son père pour passer l'examen, elle se retrouve à l'hôpital et son père emportée par la folie barbare. Son retour à l'école se veut une volonté de démonstration de son courage à surmonter les difficultés et “ses peurs”. “Quand j'ai repris un peu mes esprits, je n'ai vu que des morts. Une fille que je venais à peine de connaître gisait morte à côté de moi”, raconte la fille de Ténès. Sur une promotion de 200 recrues, une vingtaine suit une formation spécifique, à la carte, avec un accompagnement médical régulier. Les exercices sportifs sont autorisés pour chacune selon ses capacités.
Une attention est portée également au comportement de chacun de ces nouveaux engagés, surtout qu'ils viennent de subir une épouvantable épreuve. “Nous ne faisons pas tous des exercices. Certains ne peuvent pas courir ou monter la corde… C'est une faveur qu'ils nous font jusqu'à ce que nous soyons rétablis”, déclare un jeune licencié en droit administratif qui a retrouvé le sourire. Profitent-ils de ce régime spécifique ? Pas forcément.
Deux jours avant, les filles de l'école ont gagné le concours de tir inter-écoles, de quoi booster les deux filles blessées qui rêvent du même challenge. La vue des recrues normales “en chantier”, qui faisant du footing, qui des exercices de combat ne semble pas gêner “ces cas particuliers” qui espèrent vite retrouver le niveau requis pour les rejoindre.
Ils pourront même organiser des matches sur ce terrain comme peu en possèdent des clubs nationaux. “Outre la formation, nous faisons tout pour offrir également un cadre agréable”, a souligné le commandant de l'école. L'école est dotée de toutes les infrastructures, et le plan pédagogique est géré comme dans les universités. Les cours sont dispensés par les cadres de la gendarmerie, des professeurs associés et parfois des cadres de l'ANP, selon les besoins des programmes dispensés.
Le mur d'enceinte a été reconstruit comme il était avant, mais en face, la vieille bâtisse largement touchée par l'éclat est resté en état de ruine, vestige témoin de l'horreur. On quitte les Issers avec un sentiment d'admiration mais aussi d'incompréhension de tant de courage des rescapés revenus occuper leur place dans l'école. Une preuve par la volonté ! Facile à dire, difficile à faire. Sauf dans le cas des 19 blessés.
D. B.


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