Pas moins de 1 472 cas d'abus sexuels sur mineurs ont été enregistrés en 2005 dont 634 de sexe masculin contre 179 pour la seule année en cours. Les travaux sur la maltraitance et les abus sexuels envers les enfants, un sujet considéré comme un enjeu, menés par la fondation algérienne de la sauvegarde des droits de l'enfant en collaboration avec la fondation Terre des hommes et qui entrent dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre les abus sexuels envers les enfants et celui de l'anniversaire de la ratification de la convention des droits de l'enfant se poursuivent dans la wilaya de Aïn-Témouchent. La journée de mercredi a été consacrée à la présentation de plusieurs communications à la Maison de la culture en présence d'un grand nombre de collégiens issus du CEM Fatima Rahmania. Lors de son intervention, Mme Samia Aït-Belkacem, représentante de l'ONG Terre des hommes qui s'est étalée sur le phénomène qui commence à faire ravage dans notre société a, chiffres à l'appui, brossé un tableau inquiétant sur ce fléau. Ainsi, la conférencière cite les sources de la police et de la gendarmerie, avec pas moins de 1472 cas d'abus sexuels sur mineurs qui ont été enregistrés en 2005 dont 634 de sexe masculin contre 179 pour le seul 1er semestre de l'année en cours. Quant aux données statistiques, ce ne sont pas moins de 5091 cas qui ont été enregistrés dont 30.38 pour coups et blessures volontaires, 139 pour enlèvement et 28 pour homicide volontaire. La tranche d'âge la plus vulnérable est celle des 13-16 ans avec 1942 cas d'abus sexuels. Cependant, invitée à donner un tableau comparatif sur les différentes années, Mme Aït-Belkacem fera savoir qu'elle est incapable de le faire et ce, pour la simple raison que s'agissant d'un phénomène tabou dans notre société, les parents de victimes et les victimes elles-mêmes refusent de porter plainte. Au niveau de la wilaya de Aïn-Témouchent, Mlle Naïma Boucetta inspecteur de police, chef de brigade de la protection de l'enfant a révélé à l'assistance que pour la seule wilaya de Aïn-Témouchent 25 cas d'abus sexuels ont été enregistrés au cours de cette année contre 28 cas en 2007 dont 2 cas de viol, 17 cas d'attentat à la pudeur, 1 cas d'inceste et 8 cas d'attouchements sexuels. Pour la communicante, l'abus sexuel est souvent découvert suite à une fugue de la victime alors que l'acte se déroule souvent dans une maison cloîtrée ou en chantier ou dans un endroit isolé et sombre. Intervenant à son tour, Mme Karima Ouahcine, présidente de la Fasde expliquera que les abus sexuels intra-familiaux sont plus fréquents au moment de la puberté, les plus souvent rencontrés étant l'inceste père-fille ou beau-père-belle-fille et qui conduiront à des conséquences fâcheuses sur le plan psychologique. “Il faut donc commencer par apprendre à l'enfant à aimer son corps, à exprimer ses émotions et à dire non pour qu'il soit le meilleur acteur de sa propre protection”, dira-t-elle. Invité à prendre la parole sur un point de vue religieux, l'imam a axé son intervention sur les droits de l'enfant qui sont reconnus dans le Coran ainsi que le comportement du Prophète Mohamed (QSSSL) envers les enfants. Ainsi, il a été reconnu que les abus sexuels envers les enfants touchent les couches de la société à travers le monde. Pour y faire face, la fondation TDH a imaginé un outil pédagogique de sensibilisation et d'information au profit des enfants. Il s'agit en fait de permis de prudence. Un moyen didactique soutiré de l'expérience palestinienne qui permet d'en parler avec l'enfant avec aisance, de le prévenir et de le protéger. “Chahadet amane” est le nom donné en Palestine à ce permis qui permettra aux encadreurs de lutter contre le abus sexuels qui touchent environ 25% des enfants qui vivent dans les camps de réfugiés. Ce permis de prudence a été conçu en tenant compte de la spécificité de la société algérienne utilisant la sémantique des images simples, lesquelles représentent les diverses et principales situations à risque qui peuvent se présenter. M. LARADJ
