Le responsable préviendra que même si, pour l'instant, cinq sites du groupe, à savoir l'Algérie, le Maroc, la Bosnie, le Kazakhstan ou encore l'Ukraine, sont épargnés pour le moment du fait de la spécificité de leur production, le danger reste bien réel quant à la survie de l'activité sidérurgique. “Les travailleurs du complexe Arcelor-Mittal Annaba ne sont pas concernés par les mesures de réduction des effectifs affectés aux services généraux et administratifs prises par le groupe à une échelle mondiale. Il n'empêche que cette entité n'est pas indemne des retombées de la crise économique et financière qui ont frappé de manière soudaine et violente le secteur de la métallurgie. Arcelor-Mittal Annaba doit par conséquent réduire fortement ses coûts de production si elle souhaite survivre à cette crise dont on ne peut pas prévoir la durée”. C'est ce qu'a déclaré en substance, hier, le directeur général de l'entreprise sidérurgique, aux cadres et aux travailleurs des différentes unités du complexe d'El-Hadjar, réunis en assemblée générale de sensibilisation. M. Bousquet a usé d'un langage direct et clair pour bien faire comprendre à l'assistance que la situation induite par la crise financière mondiale a compromis sérieusement la stratégie de croissance du géant de la métallurgie, qui était en hausse constante jusqu'à la fin du troisième trimestre de l'année en cours, l'amenant à interrompre soudainement ses investissements. Pragmatique, le directeur général expliquera que la décision prise par Arcelor-Mittal et se rapportant à la réduction de la dette nette, la baisse de production temporaire à hauteur de 35% pour répondre à la réduction actuelle des stocks et finalement la réduction d'un milliard de dollars les dépenses, est amplement justifiée par la conjoncture que traverse le secteur d'activité. Concernant le complexe d'El-Hadjar à proprement parler, M. Bousquet préviendra que même si pour l'instant cinq sites du groupe, à savoir l'Algérie, le Maroc, la Bosnie, le Kazakhstan ou encore l'Ukraine, sont épargnés pour le moment du fait de la spécificité de leur production, le danger reste bien réel quant à la survie de l'activité sidérurgique. Il expliquera que le domaine de production des aciers longs, dans lequel ces sites sont spécialisés, est également touché puisque là également les coûts de revient sont très en deçà des prix de vente imposés par le marché mondial. À titre d'exemple, M. Bouquet dira que la tonne de produit fini qui revient à près de 828 dollars US ne peut être vendue à plus de 700 dollars comme imposé par les cours internationaux, en vigueur. Cette contrainte du marché impose, selon lui, un certain nombre de mesures internes pour “préparer l'avenir”, qui ne pourront donner de résultats positifs sans l'adhésion de tous les travailleurs à quelque niveau de responsabilité qu'ils soient, a-t-il indiqué. M. Bousquet annoncera à l'occasion que le budget d'Arcelor-Mittal Annaba, qui cible un objectif de production de 1,1 million de tonnes, pour l'année 2009 s'accompagnera forcément d'actions drastiques visant à la réduction des coûts d'exploitation. Le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Smaïn Kouadria, intervenant à son tour, réitérera la volonté des représentants des travailleurs de préserver les postes de travail et les acquis de leurs collègues. Il exhortera ces derniers à une plus grande mobilisation à leurs postes en assurant que pour sa part le syndicat ne perd pas de vue le canevas des revendications non encore satisfaites du conseil syndical. Kouadria annoncera ainsi la reprise des négociations avec le DG de Arcelor-Mittal Annaba sur les organigrammes et certains volets de la convention d'entreprise en souffrance. A. Allia
