Capturés il y a deux ans à Cap-Djinet, lors d'une embuscade des forces de sécurité, les terroristes Hassad Djaffar, alias Abou Lokmane, ancien trésorier de katibat El-Ansar, évadé de la prison de Tazoult, et son acolyte Dahdouh Ali dit Talha ont été condamnés dans la soirée d'avant-hier par le tribunal criminel près la cour de Boumerdès à 20 ans de prison ferme. Le juge a retenu uniquement le chef d'accusation d'“adhésion à un groupe terroriste”, alors que le procureur avait requis la peine capitale pour les deux accusés considérés comme responsables, selon l'arrêt de renvoi, de plusieurs attentats commis dans plusieurs régions du pays. Abou Lokmane était chargé également de la collecte d'argent pour le compte de katibat El-Ansar, la plus importante phalange de la zone 2 de l'ex-GSPC. Les deux terroristes avaient été blessés lors de l'opération qui avait permis leur capture et la récupération de deux fusils de type Kalachnikov. Abou Lokmane, âgé d'une quarantaine d'années, détient le record de longévité en matière de présence dans les maquis puisqu'il a activé dans les rangs du GIA, puis au sein de l'ex-GSPC durant plus de 13 ans. Selon l'arrêt de renvoi, ce terroriste, qui était d'abord emprisonné à la maison d'arrêt de Tazoult pour “activités terroristes”, a sillonné les maquis du pays, à commencer par Boumerdès, Tizi Ouzou, Béjaïa, Batna, Jijel et Skikda, et avait pris part à plusieurs opérations terroristes. L'accusé a nié les faits qui lui étaient reprochés en affirmant que sa tâche essentielle au maquis se limitait à faire la cuisine et à transporter de l'eau. “Avec une kalachnikov à la main”, fait remarquer le procureur qui l'interpelle sur son long parcours d'ancien terroriste du GIA puis de l'ex-GSPC. Son compagnon Dahdouh Ali, originaire de Cap-Djinet, a, quant à lui, activé au sein de katibat El-Ansar et avait, selon l'arrêt de renvoi, rejoint les maquis au début 2006, après avoir été, durant de longues années, membre d'un réseau de soutien. Blessé lui aussi, il sera capturé avec une Kalachnikov à la main. À noter que cinq autres personnes accusées de “financement d'un groupe terroriste et non-dénonciation”, et surtout d'avoir donné de l'argent à Hassad et à Dahdouh, ont été acquittées. M. T.
