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Les trois solutions pour se prémunir contre la sécheresse
Terra Messaoud, directeur de l'alimentation en eau potable au ministère des ressources en eau
Publié dans Liberté le 12 - 01 - 2009

En vue de garantir à long terme et dans le cadre du développement durable la sécurité en matière de ressources en eau, l'Algérie a développé trois axes stratégiques : la mobilisation de l'eau, sa réutilisation (les eaux usées) et le dessalement, matérialisés par des projets d'envergure, notamment dans les régions arides du Sud. Les investissements publics sont colossaux, les résultats se doivent d'être probants. La disponibilité de l'eau est un défi que l'Algérie compte relever. M. Terra, directeur de l'alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau, nous dit comment.
Liberté : La problématique de la gestion et de la préservation de l'eau est directement liée à deux donnes : le gaspillage (vétusté du réseau, raccordements illicites, etc.) et la pollution (urbaine, industrielle et chimique). Qu'en est-il en Algérie ?
Terra Messaoud : En plus de la pollution et du gaspillage, il y a les aléas climatiques. L'Algérie est un pays semi-aride et aride — sur la superficie totale, il y a plus de 2 millions de kilomètres carrés de désert – qui connaît une période de sécheresse depuis plus de trente ans. Le premier programme d'urgence pour l'Oranie a été lancé en 1983 pour sécuriser la région ouest. Mais en dépit de plusieurs autres programmes d'urgence, la ressource n'a pas suivi. Les infrastructures existent, mais il n'y a pas d'eau faute d'existence de réserves aquifères dans cette zone. Pour ce qui est de la pollution, il faut admettre que l'Algérie connaît des pollutions ponctuelles sans toutefois que notre eau connaisse un état de dégradation qualitatif inquiétant. Ces accidents sont dus aux cross connexion, aux usines qui ne traitent pas leur eau, au déversement de matières toxiques… Pour ce qui est de la vétusté, il faut savoir qu'elle est inhérente aux pénuries et donc au souci permanent de mobiliser les ressources au détriment de la maintenance. Nous avions axé nos efforts sur la réalisation de nouvelles infrastructures et occulté l'aspect précité. Aujourd'hui que les équipements infrastructurels sont en nombre suffisant, nous avons initié, il y a 4 ans, un programme de mise à niveau et de réhabilitation des réseaux pour lutter contre le gaspillage de l'eau au niveau de 30 villes. Sur conseil de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, nous avons priorisé la phase diagnostic qui comporte l'évaluation via le système d'information géographique pour définir par zone l'état du réseau. Nous arrêtons au fur et à mesure un schéma directeur de réhabilitation et de modernisation du réseau. Les études sont achevées pour les villes de Chlef, de Sétif, de Mascara et de Sidi Bel-Abbès. Par ailleurs, nous comptons donner la priorité aux villes possédant de grands systèmes d'alimentation comme Beni Haroune, Taksebt et le MAO (Mostaganem, Arzew et Oran) ou encore des stations de dessalement d'eau de mer. À l'horizon 2012, nous aurons terminé les études, les travaux suivront leur cours. À Alger, un programme de mise à niveau est déjà lancé. Vous remarquerez que les fuites se raréfient !
Les régions du sud sont les plus vulnérables en matière de disponibilité de l'eau potable. Quelles sont les mesures prises sur le long terme pour résorber ce déficit ?
La politique du gouvernement est de stabiliser les populations des Hauts-Plateaux. Mais pour les sédentariser, encore faut-il que les conditions de vie soient réunies.
La principale d'entre elles est la disponibilité de la ressource en eau. Au Sud algérien, nous avons une nappe très importante qui est la nappe albienne, une nappe fossile dont les potentialités sont évaluées à 40 000 milliards de mètres cube, ce qui représente une autonomie de quelque 8 000 ans ! Des études sont en cours en vue de transférer, via des conduites, quelque 600 millions de mètres cubes par an de la zone de Ghardaïa/Laghouat vers le couloir Biskra-Djelfa-Tiaret qui serviront à l'alimentation en eau potable, à l'irrigation… Parallèlement, un autre projet très important est en cours. Il concerne le transfert de l'eau d'Aïn Saleh (située à 750 km de Tam) vers Tamanrasset qui est de surcroît une ville de transit, frontalière et touristique.
C'est le projet du siècle, car il a une portée géopolitique. L'estimation actuelle de consommation par habitant est de 28 litres par jour, ce qui est très faible (4 000 mètres cubes par jour pour 80 000 ha).
Le dessalement constitue-t-il une nécessité de l'heure ? Les projets de stations de dessalement sont-ils incontournables ?
La question du dessalement remonte aux années 1970 en Algérie. Nous n'avons jugé opportun d'opter pour la politique de dessalement que ces dernières années. Auparavant, il était question de mobilisation des ressources. Il fallait réaliser des barrages, des transferts, etc. Nous avons en substance traversé des périodes de grande sécheresse dans les années 1980/1990 et la grande catastrophe de 2001/2002 pendant lesquelles tout le territoire national a été touché par la sécheresse. Les barrages se sont asséchés. Pour ce qui est des nappes souterraines, nous avions eu des rabattements jusqu'à 60 m dans la Mitidja. C'est à partir de là que nous avons dû aller vers une source sûre qui est l'eau de mer. L'Etat a mis les moyens pour la réalisation de 13 stations d'une capacité de 2 260 000 m2/jour. La plus grande station en Afrique est localisée à Oran avec 500 000 m3/jour ! Ces projets s'inscrivent dans le cadre de la politique nationale de développement durable. Avec ces stations, c'est toute la bande littorale qui sera sécurisée, à l'exception de Béjaïa et de Jijel qui sont les villes les plus pluvieuses d'Algérie. C'est pourquoi nous préférons patienter encore. Par ailleurs, les eaux des barrages seront transférées vers les régions intérieures pour des usages notamment agricoles. Les stations de dessalement nous prémuniront contre les pénuries. Notre objectif est de reconstituer les réserves de nos barrages car , actuellement, la demande reste supérieure à l'offre en dépit d'une bonne pluviométrie.
Quels sont les grands projets qui nous permettront, entre autres, de faire face aux fortes pénuries d'eau pronostiquées par les scientifiques et qui risquent de toucher l'Algérie d'ici 2025 ?
De 1999 à ce jour, nous poursuivons le programme des grands transferts du système de Beni Haroune, dont la première phase a été inaugurée en septembre 2007 par le président de la République et qui est à plus de 50% de sa capacité. Pour la région centre, nous avons le système de Taksebt mis en service en février 2008, et dans l'Ouest algérien, nous allons renforcer par un nouveau système qui servira à l'alimentation en eau potable, à l'irrigation et à l'abreuvement du cheptel, ainsi que Mostaganem/Arzew/Oran pour sécuriser l'Oranie en attendant l'arrivée de l'eau du dessalement. Il y a par ailleurs le mégaprojet précité d'Aïn Saleh-Tamanrasset. Pour l'Est, il y aura aussi les deux transferts Est et Ouest (des hautes plaines sétifiennes à partir du barrage Ighil Amda à l'ouest et Erraguène à l'est de Sétif). Nous avons, en outre, opté pour la stratégie d'interconnexion des barrages pour constituer les réserves stratégiques, l'AEP et l'irrigation. Dans l'Est algérien, le Beni Haroune est relié à quatre barrages : Boussiaba, Oued El-Othmania, Koudiat Mdaouer et Ourkis. Nous prévoyons de faire la même chose au Centre et à l'Ouest. Pour aller vers l'économie de l'eau, il est prévu le recyclage des eaux usées épurées pour des besoins de l'irrigation et autres usages industriels. Il existe actuellement 58 stations en exploitation et une soixantaine en réalisation. La capacité actuelle pour le traitement des eaux usées est de 350 millions de mètres cubes par an, on passera d'ici l'horizon 2010 à 600 millions de mètres cubes par jour. Les axes stratégiques inscrits dans la politique du développement durable en vue de garantir la disponibilité de l'eau s'articulent autour de la mobilisation de la ressource, la réutilisation des eaux usées via le recyclage pour contrer le gaspillage et la sécurisation par les eaux de dessalement.
Oued El-Harrach alimente les nappes phréatiques. C'est ce qui a été démontré dans une récente étude. Comment cette menace est-elle gérée ?
La problématique d'oued El-Harrach est liée au fait qu'il se situe en zone urbaine. La pollution s'étale entre Baba Ali et l'exutoire. Sur cet axe, il n'y a plus de nappe. Le problème de ce oued est la pollution qu'il génère surtout. Nous avons un cadrage réglementaire drastique concernant les industriels qui ne traitent pas leur eau. Il y a par ailleurs la loi sur l'environnement. À Tlemcen, nous avons fermé une usine. Actuellement, des actions sont menées par le ministère des Ressources en eau dont le re-calibrage de l'oued par le prolongement de la digue. Un programme complémentaire prévoit le dragage des eaux pour enlever la vase. En amont, nous avons également réalisé des digues en vue de faciliter l'écoulement des eaux. En parallèle, d'autres travaux sont en cours. La station d'épuration de Baraki est en service. Elle sert à éliminer tous les rejets, notamment ceux de Baba Ali. Les eaux d'oued El-Harrach seront transférées vers le barrage de Douéra, actuellement en construction, et serviront à l'irrigation de la plaine de la Mitidja-Centre.
N. R.


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