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Hommage à “l'enfant terrible de la littérature marocaine”
Deuxième anniversaire de la disparition de Driss Chraïbi
Publié dans Liberté le 01 - 04 - 2009

“La pensée véritable et authentique est semblable à une graine ; elle est semée dans la terre fertile du cerveau. Pour qu'il y ait germination, il faut une culture, des engrais intellectuels et l'irrigation par la morale.” C'est l'une des sagesses laissées à la postérité par Driss Chraïbi, “l'enfant terrible de la littérature marocaine” qui est décédé un 1er avril 2007 à l'âge de 80 ans.
Sa vie personnelle a été un combat de rebelle, sa vie littéraire, un parcours de combattant. Né à El-Djadida au Maroc en 1926, il fait ses études secondaires à Casablanca, puis part en France poursuivre des études de chimie, puis s'y installer en 1945. En 1954, ses talents littéraires se révèlent avec la parution chez Denoël, de Passé simple, un véritable succès en France, mais un livre qui lui a valu bien des soucis au Maroc.
Dénonçant une société marocaine “empêtrée dans l'archaïsme de ses traditions”, les intellectuels marocains de l'époque, l'accusent de trahir par ses critiques acerbes, leur société. Il ne dût sa réhabilitation aux yeux des siens qu'en 1967, lorsque la revue Souffle, sous la plume d'Abdellatif Laâbi, lui consacre son premier numéro. Néanmoins, sa carrière littéraire fut fulgurante dès son premier écrit, qui sera suivi de près d'une quinzaine de romans, entre le roman historique à travers lequel Driss Chraïbi veut se rapprocher de son pays natal, le Maroc, et le roman policier, loufoque et satirique, dans lequel la société est décrite à travers les péripéties d'un personnage singulier, l'inspecteur Ali. De ses nombreux ouvrages, on citera les Boucs, l'Âne, la Civilisation, ma Mère, une Enquête au pays, Naissance à l'aube. De tous ses ouvrages, Driss Chraïbi dira que l'Homme du Livre est l'œuvre de sa vie. L'Homme raconté dans ce livre le Prophète (QSSL), pendant les trois jours qui ont précédé la Révélation.
Un roman écrit avec émotion et imagination, où poésie et sacré, pureté et dépouillement se mélangent pour donner ce jet dont l'auteur dira : “Figurez-vous un homme, bien avant la Révélation, allant méditer dans une grotte, en l'an 610, du côté de La Mecque (…) J'ai rêvé que cette grotte était un utérus d'où allait sortir un prophète. J'ai rêvé d'être un instant auprès de cet homme en qui allait descendre l'esprit divin...”
Un livre qui a suscité débats et polémique, et sur lequel l'auteur répondra, dans une interview : “Le livre a été lu soigneusement par les oulémas, les gardiens de la loi. D'ailleurs, je n'ai rien d'un martyr chiite.” On reconnaît là, Driss Chraïbi, l'homme qui n'a pas froid aux yeux, la plume infatigable qui dénonce les travers de la société, l'intellectuel qui dit non au patriarcat, non aux excès, non à la misère des femmes et non aux abus de pouvoir. Il a aussi écrit ses Mémoires dans lesquels il raconte son enfance, sa jeunesse, le Maroc, le colonialisme, sa vie d'écrivain et sa vie privée. Parti voilà déjà deux ans, il a laissé derrière lui, entre autres trésors, cette sagesse : “L'homme naît, vit ce qu'il vit et meurt. Il faut être prêt pour la mort comme pour la naissance.” Driss Chraïbi est bien mort, mais il a encouragé bien des naissances…
Samira Bendris


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