Le principal instigateur de l'attentat qui a coûté la vie au chef de la BMPJ de Zemmouri Taha Tahar et à un de ses adjoints a été placé sous mandat de dépôt hier par le juge d'instruction près le tribunal de Boumerdès. Il s'agit d'un repenti qui a déjà bénéficié des mesures de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation en mars 2006 après avoir purgé une peine de quelques années de prison. Ce repenti répondant aux initiales H. A., âgé de 21 ans, a été déjà mêlé à l'attentat qui a ciblé en décembre 2005 l'ex-député du FNA, R. Ali originaire de Zemmouri. Il faisait partie d'un réseau de soutien au groupe terroriste. Par ailleurs, quatorze autres personnes toutes soupçonnées d'avoir participé à ce guet-apens qui a conduit à la mort des deux policiers le 2 mai dernier ont été placées sous mandat de dépôt et accusées “d'adhésion à un groupe terroriste, homicide volontaire et soutien aux groupes terroristes”. Les quinze personnes forment deux réseaux de soutien dont un composé de neuf personnes est localisé à Zemmouri-ville, alors que le deuxième localisé à Benyounès, 3 km à l'ouest de Zemmouri, est composé de six membres. L'âge de la plupart des membres de ces deux réseaux varie entre 20 et 35 ans, ils sont presque tous originaires de Zemmouri et la plupart avaient des démêlés avec la justice. Ils ont été arrêtés la semaine dernière à la suite d'une minutieuse enquête menée par la BMPJ de Boumerdès. Outre le principal instigateur de l'attentat figurent deux autres personnes membres de réseaux de soutien ayant purgé leurs peines de prison. Un troisième répondant aux initiales H. A., âgé de 19 ans, qui a un lien parental avec des terroristes en fuite, a purgé lui aussi une peine de deux ans de prison pour une affaire de terrorisme. C'est ce dernier qui aurait donné le signalement sur le commissaire lorsque ce dernier s'est approché du lieu du rendez-vous. Cinq autres membres de ce réseau sont aussi des repris de justice parmi eux trois qui ont fait de la prison pour des affaires de soutien et d'autres pour d'autres affaires de drogue et de vol. Trois autres ont bénéficié de non-lieu dans des affaires de terrorisme traitées déjà par des tribunaux alors qu'ils étaient des mineurs. Le chef du réseau de Benyounès possède un commerce tout près de la RN 24 et c'est lui qui serait le recruteur des membres du réseau pour le compte du groupe terroriste dirigé par Maldji Youcef, Hafjerès Mohamed et un certain Tarzoult Ahmed. Les contacts entre les responsables de ces réseaux et les groupes terroristes se faisaient dans la forêt de Chouicha au nord de Zemmouri. Les membres de ces réseaux dont la plupart ont des affinités avec des terroristes sont rémunérés suivant le degré de leur implication dans des actions terroristes. Selon nos informations, le jour de l'attentat, trois membres de ce réseau conduit par le repenti H. A. et qui étaient en contact avec les exécutants de l'attentat se seraient dispersés aux alentours de la cité AADL de Zemmouri guettant la venue des trois policiers vêtus en civil. Et au moment de l'arrivée de ces derniers sur les lieux, ils seront ciblés par deux terroristes embusqués dans un bosquet face à la cité AADL. En plus des renseignements et de l'aide logistique qu'ils fournissent aux groupes terroristes moyennant des primes allant de 2 000 à 10 000 DA par semaine, ces jeunes recrutés généralement parmi les connaissances ou les parents de terroristes en activité, sont appelés à effectuer d'autres missions plus délicates comme celle qui consiste à poser des bombes. C'est en présence du procureur de Boumerdès que la reconstitution des faits, procédure peu courante dans les affaires de terrorisme, a été exécutée, vendredi dernier. À noter que les baraques installées tout au long de la RN24 entre Zemmouri et le Figuier servent d'abris pour ces éléments. C'est à partir de ces lieux clochardisés et confus que ces terroristes guettent les déplacements des services de sécurité. M. T.
