Sony annonce une plate-forme avec plus d'un million de titres, elle sera donc la plus grande bibliothèque numérique au monde. Il y a un moment qu'on entend parler de livre électronique, de fin du papier et de révolution dans le domaine de l'édition du livre. Deux produits lancés en Europe ont fait beaucoup de bruit sur la toile francophone : le Sony Reader et le Kindle. C'est ce qu'on appelle des E-book (livre électronique) qui permettent de lire des fichiers textes et images sur des écrans noir et blanc basse consommation. De formats avoisinant le a5, ces E-books n'ont pas encore connu le succès qu'on attend d'une telle révolution qui “devait bouleverser la lecture” d20ans le monde. Mais la guerre sur le contenu a considérablement freiné le démarrage de cette “révolution”. Chaque produit dispose de sa propre “bibliothèque électronique” et les offres n'arrivent toujours pas à convaincre le consommateur du numérique classique (musique, vidéo…). La façon d'utiliser n'est plus la même (avec un livre électronique, prêter un livre qu'on a aimé est synonyme de prêt de toute sa bibliothèque embarquée sur l'appareil). Amazone, le site de vente, propose plus de 300 000 titres, jugés insuffisant, surtout qu'ils sont destinés exclusivement aux détenteurs du Kindle et les produits Apple. Du côté de Sony, on annonce une plate-forme avec plus d'un million de titres, elle sera donc la plus grande bibliothèque numérique au monde mais destinée, elle aussi, aux seuls détenteurs du Sony Reader bien évidemment. C'est pour cela que d'autres offres voient le jour de plus en plus sur la toile, et plus large, s'adaptant à tous les supports. Mais l'offre qui ferait booster ce marché n'est pas encore disponible : le téléchargement illégal ! Selon un chroniqueur du journal britannique The Guardian, cette offre est indispensable pour faire bouger les choses : “Le lecteur moyen, pour se procurer ses romans, ne se reporte pas sur des sources légalement douteuses ou ne va pas se procurer une copie du dernier bestseller à la mode auprès du dealer de livres du coin de la rue. S'il veut partager des fichiers, il trouve quelqu'un pour lui prêter un exemplaire, ou se rend dans un lieu où le partage de l'information bénéficie du soutien officiel de l'industrie (on appelle ça des bibliothèques). Mais au fond, le véritable problème, c'est simplement que les clients n'achètent plus autant de livres… voire plus de livres du tout.” En attendant, côté produit, l'américain Plastic Logic devrait lancer début 2010 un produit à grand écran (21,5 par 28 centimètres, pour 6 millimètres d'épaisseur), avec une autonomie de plusieurs jours. La démonstration du produit est disponible sur Youtube (tapez Plastic Logic). La page du papier n'est pas encore tournée. H. Y.
