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Bedjaoui, le forcing égyptien et le lobby juif
Election du nouveau directeur général de l'Unesco
Publié dans Liberté le 06 - 09 - 2009

Alors qu'il avait annoncé, le 30 juin dernier, le retrait de la course au poste de directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) Mohamed Bedjaoui a finalement maintenu sa candidature.
Il est toujours cité avec les huit autres candidats qui se présenteront devant le conseil exécutif de l'organisation onusienne dès ce lundi 7 septembre, coïncidant avec l'ouverture de sa 182e session dont la clôture est prévue le 23 du même mois. Des sources proches du dossier indiquent que l'ex-ministre des Affaires étrangères algérien a rencontré mardi dernier à Paris l'ambassadrice de l'Inde auprès de l'Unesco. Cette dernière, dont le pays soutient la candidature du ministre de la Culture égyptien, Farouk Hosni, aurait insisté auprès de Bedjaoui pour qu'il retire sa candidature. Dans le cas contraire, l'Egyptien perdrait les élections et ouvrirait ainsi le chemin de la victoire à l'autre prétendante au remplacement du Japonais Koïchiro Matsuura, actuel DG de l'Unesco, à savoir l'Autrichienne Benita Ferrero-Waldner, aurait soutenu l'ambassadrice. Il faut également noter que d'autres faits sont venus confirmer le non- retrait de Bedjaoui dans la course au poste de DG de l'Unesco.
Entre "retrait" et "résistance"
Mohammed Bedjaoui avait pourtant affirmé le 1er juillet dernier dans une déclaration au quotidien El Khabar qu'il retirait sa candidature. Une annonce appuyée le même jour par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci qui avait indiqué à son homologue égyptien, que la candidature de Bedjaoui, au nom du Cambodge, avait été retirée “dans le cadre du consensus arabe pour le soutien à la candidature égyptienne”, en l'occurrence celle de l'inamovible ministre de la Culture égyptien, Farouk Hosni.
Depuis, les choses ne sont pas restées en l'état. En premier lieu, il y a eu la publication, plusieurs jours après l'annonce du retrait, dans plusieurs journaux, algériens et français (le siège de l'Unesco se trouve à Paris), d'un long communiqué de Farid Hannache, directeur de campagne de Mohammed Bedjaoui. Intitulé “La bataille de l'Unesco”, le texte revenait sur le programme que compte appliquer l'ex-président du Conseil constitutionnel s'il venait à être élu. On y a évoqué le “parrain” du candidat. M. Bedjaoui, de nationalité algérienne, est présenté par le président d'un autre Etat (Sa Majesté le roi régnant Sihanouk) qui fut longtemps ambassadeur du Cambodge à l'Unesco. Il poursuit en parlant des raisons de la candidature. Rappelons que la candidature égyptienne n'a pas fait préalablement l'objet d'un consensus arabe. Au début, quatre candidats étaient en lice : une Marocaine, un Egyptien, un Algérien et un Omanais (par ordre alphabétique de leurs noms). Suite à l'intervention du président Hosni Moubarak, des pays ont sacrifié leur candidat pour favoriser un consensus arabe. M. Bedjaoui refuse de s'incliner.
À la place du diktat d'un candidat imposé, M. Bedjaoui a proposé l'organisation de primaires pour permettre aux candidats d'exposer leurs projets ou leurs visions devant les délégués de la Ligue arabe qui auraient voté “secrètement”. M. Bedjaoui aurait respecté le consensus ou le vote majoritaire au bénéfice de n'importe quel candidat. Ce n'est pas parce que c'est le “tour du monde arabe que ça doit être un tour de passe-passe”.
Ce texte est surtout une réponse à ceux qui lui reprochent de ne pas suivre la position officielle de l'Algérie. Une position pourtant réaffirmée à plusieurs reprises depuis le début de l'année par les représentants du ministère des Affaires étrangères “dans le strict respect des décisions de la Ligue arabe”. Même Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président de la République, s'est impliqué dans cette affaire de manière très discrète. Profitant d'une conférence de presse à la clôture d'une réunion de l'instance exécutive du FLN, Belkhadem avait déclaré : “Il y a beaucoup de choses que je ne peux pas dire. Celui qui veut se présenter n'a qu'à le faire au nom de son pays”.
Ceci d'une part. D'autre part, il faut relever que le site lancé par le comité de soutien de Bedjaoui est toujours online. À cela s'ajoute le fait que les instances de l'Unesco mentionnaient à chaque fois qu'il y aurait 9 candidats en septembre sans jamais parler d'un quelconque retrait du candidat algérien.
Il faut dire que le Cambodge a lui aussi joué dans l'amalgame. Le 10 juin dernier le porte-parole du MAE cambodgien avait annoncé en catimini dans un quotidien local que son pays avait “retiré son soutien à Mohamed Bedjaoui depuis plusieurs mois” en ajoutant : “Actuellement, nous réfléchissons à une autre candidature pour représenter le pays”.
Ce qui était impossible pour le Cambodge de choisir un autre candidat puisque la date limite du dépôt des candidatures était fixée au 31 mai 2009. Mieux encore, tous les médias continuent à citer le Cambodge comme l'unique pays qui a proposé la candidature de Bedjaoui qui était le deuxième à la déposer juste après celle de l'ambassadrice de la Lituanie à l'Unesco, Mme Ina Marciulionyte.
Intenses tractations à Paris
À tout cela, il faut ajouter les grandes tractations qui se déroulent ces derniers jours dans la capitale française. Farouk Hosni se trouve à Paris depuis jeudi passé et devrait y rester jusqu'à la fin de la session du conseil exécutif. Le lendemain de son arrivée, il a invité tous les ambassadeurs des pays arabes et musulmans à l'Unesco à un ftour. Une manière comme une autre de renouveler l'appui de la Ligue arabe, de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et de l'Union africaine (UA) et de montrer qu'il demeure le favori incontesté pour l'élection d'un nouveau DG de l'Unesco. Cette montée au créneau répond également aux impératifs d'une campagne qu'il a lancée depuis plusieurs mois. Il faut dire qu'il a trouvé sur son chemin plusieurs fronts qui se sont rassemblés pour lui barrer la route. Farouk Hosni avait déjà répondu à ses détracteurs, surtout les représentants du lobby juif, par une lettre publiée sur les colonnes du quotidien français Le Monde dans laquelle il voulait se “laver” des accusations d'antisémitisme dont il est accusé. Allant dans le même sens, Omar Massalha, coordinateur du comité international de soutien à la candidature égyptienne, a envoyé le 1er septembre dernier à toutes les délégations de l'Unesco un texte dont le titre, “Trop c'est trop”, à travers lequel il a essayé de “décortiquer” point par point la campagne que Farouk Hosni subissait de la part des “groupes de pression connus pour leur parti pris : l'Anti-Defamation League, les Frères musulmans à IkhwanWeb et le mouvement des Free Copts aux Etats-Unis”.
Farouk Hosni, superfavori
Reste les chances de chacun. Si Farouk Hosni est présenté comme le superfavori, le rôle de Mohamed Bedjaoui reste des plus ambigus alors qu'au niveau des voix, il n'en a quasiment aucune, puisque même celle du pays qui le parraine lui est officiellement refusée. La presse européenne le présente depuis plusieurs mois comme l'un des plus sérieux adversaires de l'Egyptien. Une attitude qui rentre dans le plan de campagne orchestré par beaucoup de pays de l'Union européenne appuyé en cela par le lobby juif, dont le but premier est d'essayer de diviser les pays du Sud dans l'espoir de faire gagner l'Autrichienne, Benita Ferrero-Waldner, qui assure aujourd'hui la fonction de commissaire de l'UE pour les relations extérieures.
Les pays arabes et la majorité des pays africains (la Tanzanie et le Bénin ont présenté chacun un candidat) ont opté pour Farouk Hosni. Du côté de l'Amérique latine, la tendance est la même. En plus du Chili et de Cuba, il y a surtout l'énorme poids diplomatique du Brésil dont l'appui est brandi par le camp de Farouk Hosni comme l'atout numéro un.
Mais plus la date des élections approche, plus l'idée d'un front européen uni derrière Benita Ferrero-Waldner se dissipe. Le dernier couac est survenu il y a quelques jours. Nos sources indiquent que la réunion à laquelle a appelé la Suède, qui préside l'Union européenne, pour le 15 et 16 septembre, des membres de l'UE pour élaborer une position commune, vient d'être annulée. Une nouvelle qui éloigne de plus en plus un possible consensus européen surtout que sur les neuf candidats, quatre proviennent du Vieux Continent à savoir l'Autriche, la Bulgarie, la Lituanie et la Fédération de Russie.
Concernant la France, les officiels égyptiens se disent confiants. Même si Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, vient de déclarer que “la France est le pays hôte de l'Unesco, la neutralité est de rigueur”, nos sources précisent que Moubarak s'est assuré le OK de Sarkozy.
Il y a tout de même la position ambivalente des Etats-Unis. Dans un article paru dans Le Monde (édition du 1er septembre et signé par Natalie Nougayrède) on pouvait lire que “le congrès américain (…) aurait (…) bien du mal à voter des budgets pour l'Unesco si l'organisation était dirigée par quelqu'un dont il est facile de dresser la liste des déclarations anti-israéliennes et parfois antisémites”. Il faut savoir que le vote américain est d'une importance capitale surtout lorsqu'on sait que le quart du budget de l'Unesco est assuré par les Etats-Unis d'Amérique.
Ainsi, les élections du nouveau directeur général de l'Unesco seront le fruit d'interminables tractations et de manœuvres. Sauf coup de théâtre, Farouk Hosni sera sans aucun doute le successeur de Koïchiro Matsuura et deviendra le premier arabe à assurer la fonction de DG de l'Unesco. Wait and see.
S. K.


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