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Les femmes Algériennes dans la République des hommes
Entre petites avancées et grands reculs
Publié dans Liberté le 08 - 03 - 2010

Le poids du conservatisme a eu toujours le dessus sur les velléités de conférer à la femme algérienne un rôle majeur dans les institutions.
Dans le pays de Ferhat Abbas, l'entrée des femmes en politique n'a pas été un long fleuve tranquille, bien au contraire. Que peuvent espérer les femmes d'aujourd'hui dans la République des mâles ? Avant d'y répondre, rembobinons le fil de l'histoire depuis l'indépendance du pays jusqu'au troisième mandat d'Abdelaziz Bouteflika.
Quoiqu'un léger dégel semble y être observé ces dernières années, la carrière des femmes politiques en Algérie relève d'un destin d'exception. Parallèlement à ce manque cruel de “surface électorale”, quatre temps peuvent être distingués dans la manière dont les femmes participent aux scrutins depuis 1962 : les années d'apprentissage dans une république unisexe, le décollage, la régression et, enfin, les nouvelles attentes des femmes.
Kahina, réveille-toi !
Le titre est emprunté à Kateb Yacine, auteur de cette mémorable citation qui avait, à l'époque, agressé les consciences des démocrates : “Quand on pense qu'une femme dirigea ce pays immense dont l'Algérie était au centre, et quand on pense à la condition actuelle de la femme algérienne, on mesure le recul (...) À plus de "deux" millénaires de distance on peut s'interroger : qu'est devenue la Kahina ?” Les femmes qui ont pris une part active au mouvement de Libération nationale sont invitées à poursuivre le “combat”, non pas dans la sphère politique et économique, mais chez elles. L'Algérie, qui venait de sortir d'une guerre atroce, avait besoin de renouveler ses énergies. Et ce qui était attendu des femmes, c'est qu'elles fassent des enfants, beaucoup d'enfants. Il n'était pas du tout venu à l'esprit des responsables de l'époque de nommer, même à des postes de secrétaire d'Etat, l'une de leurs camarades de lutte dont certaines ont eu des itinéraires aussi riches que leurs collègues du maquis. Le successeur d'Ahmed Ben Bella, porté au pouvoir après le coup d'Etat du 19 juin 1965, n'a pas permis non plus un quelconque changement à la situation des femmes, et ce, en dépit de la promesse de construire “une nouvelle société” égalitaire et ouverte sur le monde. Si modeste soit-il, aucun portefeuille ne leur sera réservé.
Les années d'apprentissage
Timidement, on a commencé à enregistrer le vote des femmes, notamment dans les grandes villes. L'écart était considérable. D'un côté, les femmes “européanisées”, minoritaires, tenaient à leur émancipation lorsque notamment l'école deviendra obligatoire, de l'autre, les femmes rurales, bien que majoritaires, étaient maintenues dans une situation de domination, familles patriarcales oblige. Il faut attendre le milieu des années 1970 pour voir enfin les femmes occuper le devant de la scène. Bien que son régime soit totalitaire, le président Boumediene avait fini par acquérir, au grand dam de ses nombreux opposants à l'intérieur et à l'extérieur du pays, l'image de “l'homme providentiel”.Le pays deviendra l'escale indispensable pour tous les révolutionnaires qui se respectent : plusieurs chantiers seront, dans la foulée, lancés. Ces derniers ne peuvent être menés à leur terme sans l'implication de toutes les bonnes volontés. C'est à travers cette brèche que les femmes, formées, feront leur entrée dans l'espace public. S'il est vrai que le “cursus descendant” a profité davantage aux hommes, des universitaires mais aussi des militantes du FLN ont réussi à se faire une place malgré la modestie des rôles. Elles seront du moins plus “visibles”.
Elles joueront d'ailleurs un rôle considérable dans la sensibilisation des femmes rurales et tenteront, avec le succès que l'on sait, de combattre l'analphabétisme. Mais la partie était loin d'être gagnée. Et pour cause, le même schéma était reproduit au niveau local, où la femme aurait pu sortir de son assujettissement en intégrant les cercles décisionnels locaux. Il y a une espèce de “présidentialisme local” qui a empêché toute ouverture allant dans le sens de l'intégration des femmes dans la vie de la cité. Si les gouvernements étaient hermétiquement fermés aux femmes, il en est encore de même pour les exécutifs locaux. La cooptation présidentielle, toujours en cours aujourd'hui, était bannie durant “les 13 glorieuses”, correspondant à l'ère du président Houari Boumediene. Le premier chef d'Etat à avoir féminisé, à dose homéopathique, les institutions du pays est M. Chadli Bendjedid.
C'est, en effet, sous son règne que deux femmes seront nommées pour la première fois dans un gouvernement. Mme Zhor Ounissi, ministre des Affaires sociales, sera désignée ensuite à la tête du département de l'Education. On confiera également un poste de vice-ministre de l'Education à Mme Leïla Tayeb, directrice d'un CEM à Oran. Elle était l'une des meilleures amies de la première dame du pays. Cela pour dire que ce ne sont pas les femmes appartenant à la “noblesse d'Etat”, brillantes et sur-titrées, qui sont cooptées.
Après une traversée du désert, les femmes commencèrent à être plus visibles, tant au gouvernement qu'au Parlement. C'était important pour le régime. Au lieu de tolérer une opposition condamnée à la clandestinité, le pouvoir a préféré se servir d'une présence mesurée des femmes. Il se chargera entre-temps, via l'UNFA, de les embrigader pour servir la gloire du prince, le parti et autres notabilités locales.
La régression
Avec l'ouverture démocratique imposée par les tragiques évènements d'Octobre 1988, les femmes sont sorties de leur carcan pour occuper le devant de la scène. Les partis de la mouvance démocrate feront de la cause féminine leur cheval de bataille.
Pourtant, lorsqu'il s'agira de présenter des femmes sur leurs listes de candidature aux premiers scrutins libres, ils feront la sourde oreille. Pis, alors que les islamistes se faisaient presque un devoir de faire voter le plus grand nombre d'électrices inscrites, les “démocrates” encourageaient indirectement l'abstention, voire le repli sur soi des femmes. Bien sûr, les islamistes avaient besoin du vote féminin juste pour accéder au pouvoir, le projet de société interviendrait après, où la femme serait invitée à remonter le temps et ne s'acquitter que d'une seule et unique tâche : engendrer des enfants. Chez les démocrates, cette “parité” version algérienne a, certes, changé les statistiques (plus de candidates par rapport aux années de plomb), mais pas toujours les comportements masculins.
Ainsi, une femme placée en deuxième position sur une liste pour les APC et APW ne sera pas forcément la première adjointe au maire comme il est d'usage et par souci de transparence. La technique de “l'intercalaire” sert également les têtes de liste, qui sont la plupart du temps les responsables locaux de leurs partis, à évincer les camarades les plus encombrants. C'est ce qu'on appelle, en science politique, transformer la “contrainte paritaire”, encourager les candidatures des femmes, c'est le cas notamment au FFS (en 1997) et au FLN (en 2002), en “ressource”.
Les attentes des femmes
La promotion des femmes tarde à se traduire concrètement, même si dans le discours, l'actuel locataire d'El-Mouradia y est plutôt favorable. Cependant, on est loin de la prouesse de François Mitterrand en France qui désignera la première femme parmi les neuf “sages” du Conseil constitutionnel et accordera plus de surface électorale à la gent féminine, mais le “cursus inversé” semble profiter de nouveau aux Algériennes : elles sont nommées au gouvernement, au Sénat, notamment dans le cadre du tiers présidentiel. Les partis, à l'instar du FLN et du RND, ont permis aux militantes d'occuper les premières places sur les listes électorales. Parmi elles, nombreuses sont celles qui feront d'abord un passage par l'Exécutif avant de se faire élire. Cela a été rendu possible par le mode proportionnel. Cependant, pour rendre cette parité obligatoire, il faut aller vers la révision de la Constitution, seul moyen d'aboutir à la féminisation des institutions.
D'autant que les filles sont plus nombreuses à aller au bout de leur cursus scolaire et à pousser jusqu'au doctorat. Cela est une évolution, qui révèle un changement profond dans la société algérienne.
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