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Ce qui s'est vraiment passé
Crash de l'avion militaire à Boufarik
Publié dans Liberté le 12 - 08 - 2003

Dans le rapport remis au général Benslimane, l'hypothèse de la panne technique, longtemps privilégiée, a été écartée.
La commission d'enquête sur l'accident de l'avion militaire qui s'est écrasé au quartier Fettal, commune de Béni Mered, dans la wilaya de Blida, le 30 juin 2003, a remis son rapport, mercredi dernier, au général major Benslimane, commandant des forces aériennes.
Selon le rapport de cette commission présidée par le général Gouba Saïd, chef d'état-major des forces aériennes, l'erreur de pilotage est à l'origine du crash de l'Hercule C130.
Cette conclusion évacue de fait la piste de la panne technique qui a été longtemps privilégiée par les officiers de l'aviation militaire.
En effet, le colonel Hamadi, commandant de la base aérienne de Boufarik, avait déclaré juste après cet accident : “L'expérience et le professionnalisme de l'équipage font que l'erreur de pilotage est à écarter.”
Selon lui, l'équipage était composé de l'un des meilleurs instructeurs et pilotes de l'armée algérienne, le lieutenant-colonel Abdessamed Hamdane, qui cumule 10 000 heures de vol.
Alors que ses seconds, en l'occurrence le commandant Ghomri Sid'Ali et l'adjudant Chetoui Redha, avaient chacun 5 000 heure de vol.
Le lieutenant Belkadi Tarek, élève pilote, avait quant à lui 500 heures de vol.
Pour ce qui est des circonstances de l'accident, notre source précise qu'un des moteurs de l'appareil était à l'arrêt au moment du décollage et que le pilote avait du mal à maîtriser l'avion.
Le déchiffrage des deux boîtes noires (enregistreuses de vol et de voix) a permis aux enquêteurs de connaître le changement total de la trajectoire de l'appareil. Et aussi d'entendre le lieutenant-colonel Abdessamed demander à prendre les commandes sur un ton ferme.
Selon notre source, il semblerait que l'équipage n'a pas pu surmonter un obstacle qui a surgi en dernière minute.
Notre interlocuteur n'a pas voulu donner trop de détails en attendant les suites que va réserver le général major Benslimane au rapport de la commission d'enquête.
Reste à savoir maintenant si le rapport qui a fait toute la lumière sur cet accident va être révélé à l'opinion publique ou non.
Les familles des quinze victimes (civiles et militaires) ont le droit de connaître les véritables circonstances de l'accident.
Pour rappel, un avion de transport militaire de type Hercule Cobra 130 a décollé le 30 juin 2003 aux envions de 10h de la base militaire de Boufarik.
Il prend de l'attitude mais, quelques minutes plus tard, il commence à la perdre. L'appareil se dirige droit vers le quartier Fettal situé à la périphérie de Béni Mered et à 3 km de la ville de Blida avant de s'écraser et de prendre feu au milieu des habitations.
Le bilan de cette catastrophe est de 15 morts dont les quatre membres de l'équipage et 5 blessés.
Parmi les onze victimes civiles figurent 9 enfants âgés entre 3 et 15 ans, ainsi que deux femmes.
Les blessés ont tous rejoint leurs domiciles le jour de l'accident.
Il s'agissait beaucoup plus de choc psychologique que physique.
Dans sa chute, le terrible Hercule C130 a percuté pas moins de sept maisons.
Il était exactement 10h51 en ce lundi 30 juin 2003 quand l'avion militaire s'est écrasé sur le quartier Fettal, constitué de plusieurs villas dont la plupart en voie d'achèvement.
Les habitants du quartier n'ont rien compris, personne ne pouvait imaginer que cela pouvait leur arriver. La tragédie était trop grande, une panique indescriptible s'en est suivie. Une scène désolante qui reflétait l'ampleur des dégâts.
Les victimes étaient des enfants qui jouaient dehors au ballon.
La famille Kerrar en a perdu quatre : Raouf (5 ans), Ayoub (5 ans), Tarek (9 ans) et Nassim (10 ans). Les Kerrar sont les plus touchés par la tragédie.
Les autres enfants appartiennent aux familles Aïssa, Kharifa et Ramoul, les débris de l'appareil étaient éparpillés un peu partout sur un rayon de 1 kilomètre.
L'impact du crash était si violent qu'il a réduit plusieurs villas en décombres.
C'est une fois tombé que l'appareil a pris feu. Les habitants de la cité Fettal ont tenu à s'incliner à la mémoire du regretté lieutenant-colonel Abdessalem et de son équipage pour les efforts qu'ils ont déployés pour éviter que le crash fasse plus de dégâts.
En effet, selon des officiers de l'armée rencontrés sur les lieux du drame, le pilote instructeur est sorti du couloir aérien pour vider le kérosène avant de s'écraser sur le quartier.
Sans quoi, tout le quartier aurait été embrasé et le bilan aurait été plus lourd. Après le choc de ce tragique accident, c'est l'émotion à la cité Fettal.
M. A.
Les familles des victimes ont été indemnisées
Les familles des victimes du crash de l'Hercule C130, qui s'est écrasé sur le quartier Fettal de Beni-Mered, près de Blida, le 30 juin dernier, ont été toutes indemnisées par l'armée.
Les douze familles touchées par ce tragique accident ont reçu des décisions du ministère de la Défense nationale (MDN) à la fin du mois de juillet leur indiquant le virement de l'indemnité.
Les sinistrés, qui se déclarent satisfaits par la prise en charge, n'ont pas voulu nous renseigner sur le montant du dédommagement. Par ailleurs, les familles Ramoul, Amroune et Kerrar ont été relogées dans des logements à la nouvelle cité de Ouled Yaïch.
M. A.


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