Restitués par voie de justice par la direction des Domaines, il y a plus de deux décennies déjà, les fortins d'Annaba, implantés sur le littoral annabi et classés pourtant monuments universels, sont toujours squattés. Détentrice d'une décision de justice dans ce cadre, la direction des Domaines n'a pu déloger les occupants. Si pour celui de la Caroube, qui est squatté depuis des années par une dizaine de familles, une solution définitive a été trouvée, puisque les occupants seraient sur le point d'être relogés dans des logements sociaux décents, ce n'est malheureusement pas le cas pour le second, distant de quelque trois kilomètres environ sur la route du site de Ras El-Hamra, objet toujours d'une main basse de la part des individus dignes de piranhas. Ce monument a été affecté à la direction de la culture et des arts pour la création d'un “musée de la mer”, avec la collaboration de l'association de la protection du littoral, mais en vain. Les raisons : ses indus occupants semblent avoir les reins solides, dit-on. Ce fortin, construit en 1862, du côté du golf de Belvédère et classé, au même titre que celui de la Caroube, monument historique, est devenu un lieu de prédilection pour les jeunes couples en quête de plaisir. Cette situation est, en réalité, engendrée par l'ouverture illicite, depuis un certain temps, d'un parc pour véhicules, sur un terrain domanial, aux alentours immédiats de ce monument, implanté sur les hauteurs du complexe Bouna Beach. Les jeunes arrivent, avec la complicité de ces indus occupants, à assouvir, à ciel ouvert, leurs instincts. Mieux encore, tout cela s'effectue dans un climat d'insécurité, signalent des baigneurs en ce début de la saison estivale. Par la force des choses, cet endroit est en passe de devenir en cette période un lieu infréquentable et à risques, à cause d'un certain nombre de problèmes engendrés par l'ouverture de ce parc automobile, à l'origine de la dégradation de ce patrimoine. Ainsi, livré aux aléas du temps, ce monument, qui a d'ailleurs l'allure d'un coin plutôt sordide, est actuellement dans un état, le moins qu'on puisse dire, chaotique. D'ailleurs, l'impression de laisser-aller se dégage dès que le visiteur accède dans cet espace. Contactés, les services techniques de l'APC d'Annaba, au même titre que la direction du tourisme de la wilaya, ont affirmé, à ce propos, qu'aucune autorisation n'a été accordée à quiconque pour l'utilisation de cet espace littoral. Chacun s'interroge, aujourd'hui, sur l'attitude du laisser-aller et laisser-faire de certains responsables, notamment ceux de la direction des Domaines, surtout lorsqu'on sait que ce fortin, qui s'est transformé depuis les années 1980 en bar, a été récupéré par les pouvoirs publics depuis déjà plusieurs années. Sa protection et sa revalorisation demandent aujourd'hui plus que jamais l'intervention des pouvoirs publics pour sauver ce qui reste de cette infrastructure historique.