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“La presse est en danger !"
Les avocats du Matin et de Liberté s'inquiètent
Publié dans Liberté le 31 - 08 - 2003

Le collectif de la défense de Mohamed Benchicou tire la sonnette d'alarme : “Il y a bel et bien un complot contre ces journaux.”
Le directeur du quotidien Le Matin, Mohamed Benchicou, semble décidé à en découdre avec les autorités politiques qui veulent, manifestement, lui fabriquer un dossier judiciaire à base de ces fameux bons de caisse retrouvés sur lui à l'aéroport d'Alger, la semaine dernière. Hier, c'est un homme serein et sûr de lui qui était venu à la maison de la presse assister à la “plaidoirie” de ses avocats devant les journalistes. Me Bourayou et quatre de ses collègues ont tour à tour mis à nu le procédé “arbitraire” qui a jalonné toute cette affaire depuis la descente d'avion de Benchicou. À commencer par le fait que la police se soit substituée à l'administration des douanes (voir l'article de N. R. en page 2), seule habilitée à effectuer le contrôle des capitaux en provenance ou à destination d'Algérie. Mais, comble du paradoxe, constate un autre avocat, “les agents de la police des frontières ont restitué à M. Benchicou ses bons de caisse, ce qui est en soi une preuve qu'il n'a commis aucune infraction”. Et de lâcher convaincu : “Après tous les scandales révélés par son journal, Benchicou devait payer coûte que coûte.” Pour cet avocat, cette affaire, enrobée dans un emballage “commercial”, est en revanche éminemment politique, dans la mesure où le directeur du Matin a eu droit à un véritable guet-apens à l'aéroport d'Alger, comme s'il fallait lui trouver quelque chose. Il en veut pour preuve, l'interrogatoire infligé au directeur de Liberté et à trois autres journalistes, pendant plus de huit heures, dans les locaux de la police. Le collectif de la défense de Benchicou conclut, ce faisant, qu'il y a réellement un complot contre cette presse qui dérange à quelques mois de l'élection présidentielle. Sa conviction est que le pouvoir est décidé à soumettre les titres qui ne caressent pas dans le sens du poil. Le collectif de la défense en veut d'autant plus que ces harcèlements interviennent “en plein désarroi des appareils de l'Etat”, assène Me Bourayou dans une allusion à la confusion des prérogatives constatée dans cette affaire entre les services des douanes et ceux de la police. Pis, il précise que la machine judiciaire a été actionnée contre Benchicou alors même qu'aucune plainte n'a été officiellement déposée contre lui comme l'exige la loi. Y compris par le ministère des Finances… Autrement dit, le dossier ficelé contre Benchicou prend l'allure d'une cabale, dans la mesure où il n'a fait l'objet d'aucune plainte et que le parquet s'est basé sur un… communiqué de la DGSN. C'est que, juridiquement, d'après les avocats, le directeur du Matin n'a pas commis d'infraction, puisque aucun procès-verbal n'a été établi le jour de son contrôle à l'aéroport dans des conditions tout à fait normales. Et comme pour lever toute équivoque, Me Messaoudi précise qu'“il n'y a pas un texte de loi qui parle expressément de bons de caisse”. De fait, le dossier — si dossier il y a — à charge de Benchicou est vide, pour la simple raison qu'il ne contient pas une seule pièce juridique. Cela n'a cependant pas empêché le procureur de la République de demander la mise sous mandat de dépôt du directeur du Matin ; procédure rejetée par le juge d'instruction qui se contente, pour le moment, du contrôle judiciaire auquel il astreint Benchicou. Les avocats qui, eux, promettent de défendre crânement les droits de leur client n'ont pris connaissances — et encore partiellement — du dossier, que vendredi !
C'est dire que cette scandaleuse dérive politique fait craindre le pire aux avocats qui appellent à une large mobilisation des journalistes, des partis politiques et de toute la société civile pour faire “triompher l'Etat de droit sur celui policier".
Hassan Moali
Verdict du juge des référés dans l'affaire des journaux Liberté et le Soir d'Algérie
Le recours à la justice n'aurait rien réglé
Les responsables des six quotidiens suspendus ont entamé une poursuite judiciaire contre les imprimeries étatiques. Ces dernières ont rompu d'une façon délibérée tous les contrats les liant à ces quotidiens, dont Liberté et Le Soir d'Algérie. Hier, au tribunal d'El-Harrach, le juge des référés s'est déclaré incompétent pour juger l'affaire du Soir d'Algérie. Il l'a renvoyée au juge du fond. En d'autres termes, moins juridiques, ce magistrat déclare que cette affaire est difficile et qu'il ne peut pas statuer rapidement. Il souligne qu'il n'a pas les compétences requises. Le juge du fond va prendre tout son temps pour examiner le dossier et cela pourrait durer des mois. Comme si un journal, tel Le Soir d'Algérie, avec sa masse salariale, pouvait se permettre d'attendre tout ce temps. Quant au cas du quotidien Liberté, le juge des référés trouve qu'il n'y a pas d'objet, vu que le journal a payé les factures réclamées et qu'il est imprimé normalement. Néanmoins, les avocats de Liberté ont saisi le juge du fond pour ces trois jours de suspension abusive de tirage qui a entraîné un manque à gagner considérable. Le verdict du magistrat au niveau de la cour d'El-Harrach nous renseigne sur l'importance et la maturité de la décision des directeurs des journaux de payer l'argent réclamé par les imprimeurs.
Si comme l'a fait Le Soir d'Algérie, ces responsables avaient décidé d'entamer des poursuites en justice, le résultat aurait été le même et Liberté, El Khabar et Le Matin ne seraient pas aujourd'hui dans les kiosques. Par ailleurs, Le Soir d'Algérie devrait retrouver les étals demain s'il n'y a pas de problème entre-temps.
Mourad Belaïdi
Le CPJ interpelle le Président
Votre Excellence,
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) est profondément concerné par la situation des journaux privés, que les imprimeries de l'Etat refusent d'imprimer depuis quelques semaines.
Le 14 août, les imprimeries étatiques ont adressé un ultimatum à six journaux privés — El Khabar, Er-Raï, Le Soir d'Algérie, L'Expression, Le Matin et Liberté —, déclarant qu'en cas de non-payement des “dettes” dans les 72 heures, ils seraient suspendus.
Trois des six journaux ont payé leurs factures et ont depuis reparu. Cependant, L'Expression, Le Soir d'Algérie et Er-Raï ont été incapables de payer et sont toujours suspendus.
Les journalistes accusent les officiels algériens d'user du prétexte des dettes, pour mettre la pression sur ces journaux en raison de leur ligne éditoriale. Certains des journaux concernés ont révélé au CPJ que les autorités étaient “fâchées” suite à de récentes publications impliquant de hauts responsables du gouvernement dans des scandales financiers.
Nos interlocuteurs ont, en outre, précisé que les imprimeries de l'Etat ont mis leur ultimatum à exécution en dépit d'accords préalables prévoyant le règlement des sommes dues après plusieurs mois.
Surtout que d'autres journaux dans la même situation n'ont pas été destinataires du même ultimatum.
Ce n'est pas la première fois que les imprimeries refusent d'imprimer des journaux. Depuis l'avènement de la presse privée en Algérie, les éditeurs n'ont pas cessé de se plaindre des pressions politiques exercées par les imprimeries de l'Etat.
Le CPJ reconnaît le droit aux imprimeurs de recevoir leur dû, le gouvernement algérien devrait s'assurer de l'absence de pressions politiques dans cette action
Plus encore, les autorités devraient commencer à adopter des textes clairs et transparents concernant les modes de recouvrement.
Etant une organisation de journalistes non partisans, travaillant dans le but de garantir la liberté de la presse de par le monde, nous demandons à Votre Excellence de faire de votre mieux pour que ces journaux, avec l'accord des imprimeries, soient de nouveau publiés dans les meilleurs délais.
Cordialement,
Ann K. Cooper
Directrice exécutive du Comité
de protection des journalistes
(29 août 2003)


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