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“La France est-elle devenue un pays aligné sur la politique israélienne ?”
“SARKOZY, ISRAËL ET LES JUIFS” DE PAUL-ERIC BLANRUE
Publié dans Liberté le 28 - 08 - 2010

L'historien Paul-Eric Blanrue, décrit dans cet ouvrage publié en Belgique, les liens qu'entretient l'actuel président français avec Israël. Il se demande si “la France est devenu un pays aligné sur la politique israélienne”, et révèle que le débat sur les relations avec Israël est devenu un tabou.
Il y a un an, paraissait en Belgique le livre de Paul-Eric Blanrue, Sarkozy, Israël et les Juifs, aux éditions Oser Dire, après avoir été refusé par les maisons d'édition françaises.
Ce livre sera aussitôt mis à l'index en France.
Dans “Le mot de l'éditeur”, Marco Pietteur écrit : “Ah, si j'avais écouté mon épouse — “tu vas encore t'attirer des ennuis !” —, je n'aurais pas édité ce livre qui dénonce ‘une complaisance certaine du pouvoir sarkoziste pour la politique radicale israélienne qu'il ne conviendrait plus aujourd'hui de critiquer trop ouvertement en France'.”
Le livre de P. E. Blanrue nous rappelle le De Gaulle, Israël et les Juifs, de Raymond Aron, publié en 1968, et dans le quel celui-ci prenait à partie De Gaulle “jugeant néfaste pour les Juifs de France la politique que celui-ci menait vis-à-vis d'Israël”.
Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy, “qui se réclame du gaullisme”, a mis en œuvre — en prônant désormais la défense inconditionnelle d'Israël — une politique qui est l'image inversée de celle du fondateur de la Ve République, convaincu que “l'établissement de l'Etat d'Israël est le miracle du XXe siècle”.
“La France est-elle devenue un pays aligné sur la politique israélienne ?” se demande l'auteur. Tout débat sur les relations avec Israël est devenu tabou. Le fait de rendre équivalents l'antisionisme et l'antisémitisme et la peur d'être rangé à vie dans l'une ou l'autre catégorie créent un sentiment de malaise et de culpabilité qui “tue les meilleures âmes”.
Existe-t-il un lobby juif ? Oui, si l'on se réfère à Mitterrand, président de la République qui fit allusion, devant l'académicien Jean d'Ormesson, à “l'influence puissante et nocive du lobby juif”. Oui, encore si l'on en croit le Premier ministre Raymond Barre qui déclara sur France-Culture le 1er mars 2007 :
“Le lobby juif — pas seulement en ce qui me
concerne — est capable de monter des opérations qui sont indignes.”
Il serait plus honnête de parler de lobby sioniste parce que tous les Juifs ne sont pas des sionistes. Certains s'arrogent le droit de parler au nom de tous les Juifs, et l'un de ceux-là est, sans conteste, Nicolas Sarkozy. N'est-ce pas lui qui a écrit en 2004 dans son livre, La République, les religions, l'espérance : “Dois-je rappeler l'attachement viscéral de tout Juif de France à Israël comme une seconde mère patrie ?”
Le 24 juin 2007, à l'occasion de la Journée de Jérusalem organisée par le Centre culturel juif à Montpellier, Georges Frêche, président du conseil régional du Languedoc-Roussillon, déclarait : “Moi, je me souviens d'être allé à Tiberiade lors de la guerre des six jours (1967), et c'est là que je me suis fait un ami. Je vais vous dire qui c'est : Nicolas sarkozy ! Hé oui, car on n'est pas du même bord mais pour Israël, on est du même bord ! Et je suis ravi que pour la première fois, la France ait élu au suffrage universel direct un Juif président de la République.”
Au journaliste Michel Denisot de Canal+ Sarkozy déclarait : “Je suis catholique mais je me sens proche de la communauté juive” du fait, peut-être, que son grand père était d'origine juive ?
C'est à Neuilly, “l'une des villes les plus riches de France”, qui abrite une importante communauté juive forte de 10 000 âmes qui se concentre dans le quartier Bagatelle Saint-James, appelé aussi le “ghetto du Gotha”, que Sarkozy va se lancer dans la “boulitique”. Adeline Fleury et Pauline Revenaz, dans leur livre consacré à la “sarkosie”, soulignent : “Depuis son accession à la mairie de Neuilly, Nicolas Sarkozy a toujours œuvré à ce que les Juifs de Neuilly ne manquent de rien...” Il sera de toutes les fêtes juives.
Son engagement pour Israël ira crescendo. Ce qui fera dire à Israël Singer du Congrès juif mondial, décoré le 3 mai 2004 à Paris de la légion d'honneur par Sarkozy, que “les déclarations de Nicolas Sarkozy sur l'antisémitisme, la lutte contre l'islamisme et les positions en faveur d'Israël... sont telles qu'elles pourraient avoir été faites par un leader d'une organisation juive”.
Sarkozy ira si loin dans l'apologie du sionisme qu'il deviendra un modèle pour certains ultra-sionistes américains. Il sera le chouchou de tous les lobbys sionistes américains. Il sera, en novembre 2007, au cours d'un déjeuner, honoré par l'AJC (Américain Jeuish Committee) qui lui remet la prestigieuse ligth unto the nations award (phare du monde), réservée aux chefs d'Etat exceptionnels, avec cette inscription “...en reconnaissance de votre amitié dévouée avec les Etats-Unis, Israël et le peuple juif”. Un an plus tard, en septembre 2008, il recevait de la pro-israélienne fondation Elie-Wiesel le prix “The humanitarian award.” Après “Sarko l'Américain”, c'est “Sarko l'Israélien” qui entre en scène. Le soir même de son élection à la présidence le 6 mai 2007, il lançait son projet d'union méditerranéenne sans dévoiler ses véritables objectifs. Mais en décembre 2007, Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, excluait que l'UPM puisse s'édifier sans Israël bien que ce pays ne respecte pas le droit international.
Le relais de l'entreprise de diabolisation d'Israël contre le Soudan à travers “Urgence Darfour” va être pris par Sarkozy et son ministre des AE qui vont initier, avec la bénédiction de Washington, le 25 juin 2007, une réunion internationale sur le Darfour. Il est à souligner que le chef d'accusation de génocide contre le président Omar al-Bachir sous le coup d'un mandat d'arrêt internationale ne fut pas retenu par le CPI (Cour pénal internationale).
Alors que la Turquie attend depuis des lustres que les portes de l'Union européenne s'ouvrent à elle, Israël, avec le soutien de Paris, négociait secrètement son adhésion à l'UE, en tant qu'Etat membre !
De Gaulle peut se retourner dans sa tombe, Sarko a choisi son camp. Dominique Strauss-Kahn, choisi par Sarkozy comme candidat de la France à la présidence du FMI (Fonds monétaire international), n'avait-il pas affirmé en1991 : “Je considère que tout Juif de la diaspora, et donc c'est vrai en France, doit partout où il le peut apporter son aide à Israël. C'est pour ça d'ailleurs qu'il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques... (et sous-entendu économiques)… Au travers de l'ensemble de mes actions, j'essaie de faire en sorte que ma modeste pierre soit apportée à la construction de la terre d'Israël.” L'attitude des intellectuels juifs (pas tous) ne pouvait être mieux décrite que par la lettre de Claude Levi-Strauss à Raymond Aron, datée du 9 avril 1968 : “Certains éléments juifs de France, en profitant de leur pouvoir sur la presse écrite ou parlée et des positions acquises et en s'arrogeant le droit de s'exprimer au nom de tous les autres, se sont montrés ‘sûr d'eux-mêmes et dominateurs'... Nous avons assisté à une entreprise systématique pour manipuler l'opinion publique de ce pays. Rappelez-vous France Soir titrant sur toute la page : ‘Les Egyptiens ont attaqué', et cela continue bien au-delà de la guerre des six jours.”
Ça continuera toujours de plus belle ! Alain Finkielkrant, celui que Sarkozy juge qu'“il fait honneur à l'intelligence française”, demeura muet sur le génocide de Gaza : 1 300 morts dont 437 enfants, 110 femmes et 123 vieillards et 5 000 blessés.
Sarkozy et le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) se passent le relais de la diabolisation de l'Iran. Quand l'un déclare que “le programme nucléaire de l'Iran appelle une réaction d'une extrême fermeté de toute la communauté internationale. Israël n'est pas seul”, l'autre, par la voix de son président Roger Cukierman, renchérit et “associe Mahmoud Ahmadinejad à Adolf Hitler”.
Or, le président iranien n'a jamais annoncé vouloir anéantir Israël. C'est une phrase prononcée à Téhéran le 26 octobre 2005, sortie de son contexte qui a été transformée en acte d'accusation. Cette phrase résultait d'une traduction mal intentionnée et malveillante diffusée par Reuters ainsi : “Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré mercredi qu'Israël devait être rayé de la carte…”
Le pouvoir sarkozien entretient d'étroites relations avec l'association France-Israël dirigée par Rudy Salles, vice-président de l'Assemblée nationale, ainsi qu'avec le groupe d'activité parlementaire France-Israël qui compte 113 députés. L'autorité, le crédit et l'impact sur la politique étrangère de la France de ces groupes de pression tendent à museler toute pensée et toute critique d'Israël est perçue comme un signe d'antisémitisme. “Parler d'Israël avec sérénité et franchise est devenu impossible”, souligne Paul-Eric Blanrue, historien spécialisé dans les mythifications et collaborateur à la revue Historia.
“…Pour le publier (Sarkozy, Israël et les Juifs) c'est hélas non, car, outre les risques (mesurés malgré tout) de sortir ce livre, on n'aura pas une ligne de presse et encore moins de média télé ou radio, justement du fait de la mainmise de ceux dont on ne peut pas dire le nom et leurs affidés…”, extrait de la lettre d'un des éditeurs parisiens à l'auteur. Au pays des droits de l'Homme et de la liberté d'expression, tout est possible ! Un livre à se débrouiller, à lire et à méditer.
Y. F.
(*) Membre fondateur
de la fondation du 8-Mai-45.
Fondateur d'Algérie Actualité.


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