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Les actes de vandalisme divisent les algérois
PILLAGES, CASSE, INCENDIES ET VIOLENCE DANS LA RUE
Publié dans Liberté le 09 - 01 - 2011

Au troisième jour du soulèvement des jeunes contre la mal-vie, la hogra, le chômage et la dégradation du pouvoir d'achat, des opportunistes infiltrent les émeutiers pour mettre le feu à tout ce qui est sur leur passage. Le pillage, le vol, la casse et la violence injustifiée contre les biens caractérisent l'émeute qui embrase la capitale et d'autres villes du pays. Un état des lieux qui désole les Algérois et les divise quant à l'issue que connaîtra cette révolte. Et si les populations souffrantes s'attendent à une réaction mesurée des pouvoirs publics et de la société civile pour prendre en charge leurs doléances, il n'en demeure pas moins que des voyous, munis d'armes blanches et de cocktails Molotov, ont tiré leurs dividendes et transformé
la colère des jeunes en actes de vandalisme.
Vendredi soir. La tension est perceptible dans l'Algérois. Quelques instants après la prière hebdomadaire, les émeutiers réinvestissent la chaussée et crient leur désarroi. Des actions, toutes synchronisées, sont signalées aux quatre coins de la capitale. Mais aussi du pays. La tension est vive. Les rues et les grandes artères d'Alger sont désertes. Seuls les services de sécurité ou certains particuliers circulent à vive allure. Les commerçants n'ont pas osé lever le rideau. Le risque est majeur. Les premiers bilans tombent et font le tour des quelques cafétérias ouvertes, notamment celles situées à proximité des hôpitaux ou des cités dites “calmes”. À Draria, où des magasins entiers ont été dévastés, témoignent des habitants, des pseudo-émeutiers ont carrément dégarni des voitures de leurs accessoires. “Je comprends la cause des jeunes, et c'est notre cause aussi. Ce que je ne comprends pas, c'est comment une révolte contre la cherté de la vie se transforme en actes de pillage et de vandalisme. Personne ne pouvait contenir leur colère. Ils s'en prenaient à tout. Je suis contre ce comportement irresponsable et condamnable. Pour moi, c'est une cause perdue. Depuis trois jours que je suis de près les évènements, je n'ai pas vu ni lu un seul slogan correct”, dira notre interlocuteur. Et de s'interroger : “Qu'ont-ils fait les commerçants ou les propriétaires de véhicules ? Qu'ont-ils fait les habitants qui ont essuyé des insultes et des attaques ? Que deviendront ces pères de famille dont on a brûlé les usines ou les fabriques ? Sincèrement, je ne soutiens pas une telle cause. On a transformé l'émeute en peur, c'est tout.”
Feu sur les cités U,
les dépôts, les usines…
À Ouled Fayet, un jeune sportif ne cache pas sa colère. “Nous devons aller jusqu'au bout pour arracher nos droits. Mais, ce qui s'est passé hier (jeudi, ndlr) à Ouled Fayet est inadmissible. Des jeunes qui n'habitent même pas nos quartiers, tous des mineurs, munis de sabres et de barres de fer, ont voulu forcer le portail de la cité universitaire des jeunes filles. Ne me dites pas qu'ils ne sont pas manipulés ! Ces filles sont d'abord des étudiantes et sans défense. Je ne suis pas d'accord avec ces énergumènes. Voilà comment on nous casse ! Je suis sûr qu'ils sont manipulés et dirigés vers cette cité”, raconte-t-il. À quelques encablures du
campus, ajoute-t-il, un autre groupe de jeunes, munis de jerricans vides et décidés à s'attaquer aux biens, ont investi une station-service. Le propriétaire, obstiné, a failli être lynché pour avoir refusé de les servir. Un autre citoyen, qui a joint Liberté par téléphone à partir de Dergana, à l'est d'Alger, dénonce ce qu'il qualifie de “voyous sans foi ni loi”. Il dira tout de go : “Après le pillage de grands dépôts à Bab Ezzouar, Bab El-Oued, Aïn Taya et Baraki, les émeutiers ont brûlé une usine, un établissement scolaire et autres sanitaires. Des familles ont été humiliées. Au lieu de se concentrer sur l'essentiel et forcer les pouvoirs publics à reconsidérer la situation sociale explosive, ces pseudo-émeutiers ont tout cassé, brûlé, pillé. C'est ça une révolte ? Je dirai même que les vrais manifestants se sont retirés de la rue. Ils ont compris que d'autres allaient, comme d'habitude imposer leur démarche par la violence pour détourner le mouvement de son objectif." La colère se lit également sur le visage de certains automobilistes. “Des jeunes m'ont arrêté à la sortie de Bab El-Oued alors que je me dirigeais vers Aïn Benian”, raconte un d'entre eux . “Ils m'ont demandé de l'argent pour acheter du carburant. Leurs complices ont forcé les portes de ma voiture et m'ont tout pris, y compris des papiers personnels.”
Pilleurs cherchent
désespérément receleurs
“Je suis sorti aux environs de 16h. Le quartier a retrouvé son calme. Deux jeunes, à bord d'une fourgonnette de marque chinoise, s'arrêtent. Le chauffeur descend et m'aborde. Droit au but, il me propose des écrans plasma à 4 000 et 5 000 DA, des lecteurs DVD à 300 et 500 DA, des souliers de luxe à 1 000 DA et des parfums. La camionnette était bourrée. Je n'ai jamais vu ces jeunes dans mon quartier”, témoignera ce retraité qui a compris que ces “commerçants” ne sont autres que les pilleurs des magasins, objets d'actes de vandalisme la veille du deuxième jour des émeutes.
“C'est triste, mais j'ai rigolé. Car, dans la matinée, j'ai fait le tour des boutiques, il n'y avait pas une baguette de pain, et le soir on me propose des produits à des prix aussi bas. Mais bien sûr que j'ai compris que j'avais affaire à des pilleurs. C'est malheureux, mais la lutte contre la malvie est un combat de tous les temps. Mais pas de cette manière. Je suis sûr que cet exemple a fait tache d'huile dans d'autres régions du pays, surtout que les images ont fait le tour du monde. Malheureusement, les vrais manifestants sont infiltrés par des bandits. Trouvez-vous normal que des jeunes, en colère contre la hausse des prix, s'en prennent aux usines, aux dépôts et aux magasins pour se faire entendre ?”, dira encore notre témoin visiblement désabusé. “L'affrontement a été violent. Parfois très violent. Cela doit servir de leçons aux décideurs qui doivent réfléchir et apporter des solutions appropriées et durables pour notre jeunesse. Nous avons des richesses, dont notre jeunesse. La preuve, elle est présente aux rendez-vous, inépuisable et nous la soutenons. En 2009, les pouvoirs publics avaient fait appel à cette jeunesse pour soutenir les Verts au Soudan contre l'Egypte. Une année après, les mêmes autorités retrouvent cette jeunesse dans la rue, livrée à elle-même, sans espoir et sans perspective. Que chacun tire ses leçons. La jeunesse a tiré les siennes", conclura notre interlocuteur.
Les avis visiblement partagés dans la méthode et l'objectif, les Algérois sont, en revanche, divisés par ces émeutes émaillées d'incidents que tout le monde assumera.


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