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L'internet arabe
La révolution est ailleurs
Publié dans Liberté le 17 - 02 - 2011

Façon Twitter, le site de micro-blogging qui a changé la face de l'information, en particulier sur les grandes chaînes d'informations étatsuniennes ou Al Jazeera qui incorporent désormais automatiquement les commentaires de la communauté “Tweet” dans leurs éditions, un groupe appelé “envoyés spéciaux algériens” (ESA) est en train de donner un nouveau souffle (flux) au journalisme algérien…“déconnecté”.
“Nous sommes de jeunes Algériens motivés, amateurs aimant leur patrie, le principe de la page est simple : chaque adhérent peut devenir l'envoyé spécial de sa région ou de son quartier de n'importe quel coin de notre vaste Algérie ! En rédigeant des articles, en filmant des reportages qui parlent des problèmes quotidiens et qui dénoncent la fraude, la pauvreté et la misère qui se généralise de jour en jour.” Avec cette introduction pour présenter le groupe ESA qu'on peut lire sous l'onglet Info, l'intention est claire, très vite, grâce aux innombrables contributions, reprises sur toutes la toiles et par la presse, l'adhésion massive des internautes algériens a confirmé l'attente d'une telle initiative.
Ils sont déjà plus de 27 000 qui “aiment” cette page, et des dizaines d'ESA à poster des articles, des photos, des vidéos en temps réel, sur tous les événements qui touchent plusieurs régions d'Algérie.
Malgré les circonstances dans lesquelles s'est créé le groupe ESA, ses administrateurs restent foncièrement positifs et déclarent dans la présentation : “D'autre part, l'Algérie n'a pas seulement un côté sombre, mais aussi l'autre côté lumineux, lumineux par ces jeunes ambitieux et créatifs. Mettez vos vidéos ou vos photos ou même vos articles pour rejoindre le réseau des Envoyés spéciaux algériens.” et c'est peut-être là la principale ressource des ESA.
À 22 ans, il révolutionne
l'information en Algérie
Youcef Sabeur-Chérif, 22 ans, est le principal administrateur de la page, étudiant en sciences politiques à Alger, son intention rejoint en quelque sorte celle de l'Egyptien Wael Ghonim ou du Tunisien Slim Amamou : “Je voulais créer un espace d'échange d'informations, et avoir une idée de ce qui se passe un peut partout en Algérie d'une manière instantanée, et d'autre part c'est pour avoir l'information qu'on ne peut pas avoir à l'ENTV ou même dans les journaux nationaux ! Vu le verrouillage médiatique qui se poursuit en Algérie, les réseaux sociaux s'imposent comme alternative, et ESA se sert de cet outil pour présenter, chercher et transmettre ‘ l'information qui manque”.
Quand on lui demande quel point commun a-t-il avec Wael Ghonim et Slim Amamou, Youcef affiche la même humilité que ces derniers : “Peut-être le point commun entre nous, c'est cette volonté de créer une alternative via les réseaux sociaux, et d'apporter un changement avec les simples moyens qu'on a : clavier, souris, Internet. Et si on le fait, ce n'est pas à des fins personnelles, mais simplement par plaisir et par amour du pays.” Pour le moment l'action de Youcef et son groupe reste virtuelle : “Actuellement, on se contente de gérer notre modeste communauté virtuelle, on compte rester dans la même ligne et les même principes… notre but c'est d'informer, sans plus” et c'est déjà tellement plus que ce qu'avaient les Algériens via les canaux d'informations “traditionnels”.
Nous ne sommes pas les gamins chahuteurs de Facebook
Comme en Egypte, l'activité via Internet des jeunes changent la donne et parfois provoque une nouvelle distribution des rôles. Il y a quelques mois, Wael Ghonim, le jeune informaticien égyptien qui a tant fait parler de lui, créait le groupe “On est tous des Khaled Saïd” avec cette présentation : “Khaled Saïd, 28 ans, a été torturé à mort par 2 policiers égyptiens dans la rue. L'incident a réveillé les Egyptiens à travailler contre la torture systématique en Egypte et les 30 ans de fonctionnement de la loi d'urgence. Nous avons besoin de soutiens internationaux pour nous aider à tenir contre la brutalité policière en Egypte. Pouvez-vous nous aider, s'il vous plaît? Joignez-nous sur notre page Facebook : facebook.com/elshaheeed.co.uk pour voir comment vous pouvez aider.”
Quelques mois plus tard, on connaît la suite des événements. Mais à sa sortie de prison, Wael Ghonim (détenu 12 jours) a tenu à revenir sur ce qu'ils ont fait à lui et son groupe d'activistes pour expliquer aux médias ce qu'ils n'ont pas su voir venir : “Ils avaient du mal à me croire au début, qu'une poignée de jeunes activistes que j'aime appeler “les gamins de Facebook”, qu'eux préféraient appeler au début de la protestation pour Khaled Said “les gamins chahuteurs de Facebook”… ils n'ont pas cru que ces “jeunes de Facebook” allaient descendre par dizaines de milliers dans les rues le 25, nous on y croyait, les gens qui y travaillaient… moi je ne suis que le haut-parleur, y a des gens qui ont travaillé très dur pour cela, c'est ces gens-là que vous devez rencontrer pour qu'ils vous racontent comment ils ont décidé ces manifestations, comment ils ont expliqué aux gens que ces manifestations devaient rester pacifiques, et comment ils nettoieront les routes après leur marche…”
L'urgence à l'origine de tout
Quelques mois auparavant, en Tunisie, Slim Amamou, plus connu sous le pseudo Slim 404 (en référence à la page error 404 qui s'affichait pour les Tunisiens qui tentaient d'accéder à des sites interdits par l'Etat) a aussi donné un grand coup de pied dans l'information et l'activisme en Tunisie, il raconte le déclic : “L'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi nous a profondément interpellés. J'ai vu une vidéo postée par un jeune de Sidi Bouzid, qui avait été témoin de cet acte fondateur, participé à une manifestation devant le siège du gouvernement, puis, ahuri de voir tout cela ne bénéficier d'aucune reprise par aucun média. J'ai immédiatement saisi la double urgence, celle de combler ce grand silence et celui de libérer le journalisme citoyen. Rien ne remontait des régions. Rares étaient ceux qui pouvaient s'exprimer.”
Comme pour ESA, c'est l'adhésion massive et rapide qui a fait la différence. “Du coup, nous avions décidé de prendre en charge ensemble ce grand combat. La communauté du Net a été superbe. Très vite, tout s'est emballé à une telle vitesse que la censure ne pouvait plus suivre. Je l'ai su par la suite, en rencontrant des spécialistes qui m'ont dit qu'ils en ont été totalement submergés.”
Selon une spécialiste des nouveaux médias, Marie Bénilde, “les nouveaux médias semblent réussir cette alchimie nouvelle de transformer l'information en participation et la participation en action.” Il ajoute “La révolution égyptienne, comme celle qui l'a précédée en Tunisie, montre à la fois la puissance des nouveaux médias, la difficulté à leur opposer des forces classiques de contrôle et de répression, et leur articulation, trop souvent minorée, avec les médias traditionnels comme la télévision ou la presse…Du Proche-Orient à Cuba, en passant par l'Algérie, Internet a à la fois la propriété d'interconnecter les peuples, de permettre à chacun de se compter et d'encourager les initiatives.”


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