Le Centre Robert F. Kennedy (RFK) pour la justice et des droits de l'homme a dénoncé le climat “de terreur et de répression” qui règne au Sahara occidental occupé par le Maroc après l'attaque du camp de Gdeïm Izik le 8 novembre, dans un rapport publié mercredi dernier par cette ONG. Le RFK s'est basé dans son rapport sur les résultats de la visite d'une délégation du centre dans les territoires occupés du Sahara occidental en janvier dernier, deux mois après le démantèlement du camp de Gdeïm Izik par les forces d'occupation marocaines. “Les preuves de la répression, des restrictions de la liberté d'expression et de la discrimination économique et sociale des Sahraouis, ainsi que la violence de l'Etat (marocain) sont emblématiques de la situation des droits de l'homme”, avait témoigné cette délégation composée du directeur exécutif du centre RFK, Lynn Delaney, de la responsable des droits de l'homme, Monika Kalra Varma, et de la juriste de cette organisation, Mary Beth Gallagher. “L'absence d'un mécanisme international de protection des droits de l'homme et l'aggravation de la situation au Sahara occidental sont inacceptables”, a déclaré la responsable des droits de l'homme du Centre Robert Kennedy. À cet effet, cette organisation soutient que “cette situation conjuguée avec la violence de l'assaut militaire lancé contre les Sahraouis par les forces de sécurité marocaines pour le démantèlement du camp de Gdeïm Izik, en novembre dernier, renforcent la nécessité d'une surveillance internationale impartiale des droits de l'homme au Sahara occidental”. Lors de son enquête, la délégation de RFK Center a rencontré des dizaines de Sahraouis victimes d'abus, de torture et d'emprisonnement, ainsi que leurs familles, des représentants du gouvernement marocain ainsi que des responsables de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO), rappelle-t-on. Par ailleurs, la coordination espagnole des associations solidaires avec le peuple sahraoui (CEAS), regroupant plus de 720 organisations internationales, a appelé les Nations unies “à diligenter une mission d'enquête internationale sur les événements violents durant le démantèlement du camp de Gdeïm Izik par les forces d'occupation marocaines, où des violations flagrantes des droits de l'homme ont été commises”, a indiqué un communiqué de la CEAS. Les associations ont également appelé à la libération immédiate des prisonniers politiques sahraouis, la levée de l'état de siège imposé au territoire depuis plus de 35 ans, afin de permettre l'accès au Sahara occidental des observateurs et à la presse internationale, le démantèlement du mur de la honte et l'arrêt immédiat du pillage illicite des ressources naturelles sahraouies. La CESA a en outre réaffirmé la nécessité de mettre fin à l'occupation marocaine du Sahara occidental, appelant l'ONU à la tenue, sans plus tarder, d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui.