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Menaces sur le droit de Grève
Le Ministre du Travail veut amender la loi sur les Conflits Sociaux
Publié dans Liberté le 30 - 09 - 2003

Fin du mouvement de grève dans les lycées d'Alger
Le gouvernement dans l'embarras
L'Exécutif n'a toujours pas réagi au troisième et dernier jour de la grève des enseignants du secondaire. La stratégie du pourrissement menée par Benbouzid et Ouyahia risque encore d'affecter l'année scolaire.
Le mouvement de protestation des lycées, qui a connu un véritable succès et qui place du coup les autorités devant leurs responsabilités, n'est pas près de s'arrêter. Les syndicats, à savoir la Coordination des lycées d'Alger (CLA) et la Coordination nationale du personnel de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) qui ont décidé d'unifier leur action comptent faire du 5 octobre prochain “une journée pour la dignité de l'enseignant”.
La grève a été largement suivie non seulement dans la capitale, mais dans plusieurs villes du pays. Ainsi, les tentatives d'intimidation et les pressions dont ont fait l'objet les enseignants de la part de l'administration n'ont pas servi à grand-chose. La dynamique de revendication ne s'est pas essoufflée et les pouvoirs publics n'ont, aujourd'hui, d'autres choix que d'engager une série de discussions, voire de négociations, avec un secteur qui représente des centaines de milliers de travailleurs dans le pays. Les doléances sont d'ordre socio-professionnels.
Ils demandent une augmentation des salaires et une amélioration de leur statut, donc de leur cadre de vie.
Leurs témoignages sont plus que significatifs de l'ampleur de la dégradation de leur condition sociale. Ils ne mangent pas à leur faim, ils assument difficilement la prise en charge de leurs progénitures, et certains d'entre eux souhaitent même aller en prison pour éviter d'essuyer l'affront de se voir incapable de quoi que ce soit quand il s'agit d'habiller et de nourrir comme il se doit leurs enfants.
Maintenant, il s'agit de savoir ce que fera concrètement le ministère de l'éducation pour répondre aux exigences de ce corps d'autant plus qu'il considère, du moins jusqu'à présent, que “les syndicats ne sont pas agréés” et donc non légitimes. Pour l'heure, il y a pour ainsi dire de fortes craintes que le statu quo persiste.
La déclaration du ministre du Travail et de la Protection sociale, Tayeb Louh, sur “le recours abusif au droit de la grève” n'est pas faite pour arranger les choses. Un projet portant sur la restriction des libertés syndicales est déjà en préparation.
L'objectif est d'étouffer tous les canaux d'expression existants afin de parvenir à une normalisation de la situation comme à l'époque d'avant-octobre 1988. Ce n'est pas la solution. Le monde a évolué. L'Algérie aussi. La multiplication des mouvements de revendication à tout les niveaux de la société prouvent, si besoin est, que le peuple veut se prendre en charge pour peu qu'on lui donne les moyens, pour peu qu'on le laisse travailler.
Salim Tamani
M. Osmane, Porte-Parole de la coordination des Lycées d'Alger, à Liberté :
“Nous ne baisserons pas les bras”
La grève de trois jours initiée par les coordinations (Cnapest et CLA) a connu un fort taux de participation, hier, dernier jour de grève. À Alger, le débrayage a été largement suivi : le taux est de 98% dans les lycées d'Alger-Centre où 12 lycées n'ont pas participé au débrayage pour des raisons qui diffèrent d'un établissement à un autre. M. Osmane nous explique : “Certains lycées n'ont pas suivi à cause du conflit d'appartenance à différentes coordinations, ou bien par manque de communication entre les établissements.”
Pour M. Osmane, plusieurs professeurs ont rejoint le mouvement de protestation, particulièrement dans les lycées qui se trouvent à l'ouest de la capitale, tels que ceux de Staouéli, Zéralda, Rouiba où la participation a atteint les 100%.
La Coordination des lycées d'Alger affiche un taux de suivi très élevé : 95% à Oran, 95% à Annaba, idem à Souk-Ahras, Sétif et aussi Béjaïa où on note même la participation de 7 établissements affiliés à l'UGTA. Afin d'avoir plus d'informations, nous avons contacté M. Osmane, porte-parole de la Coordination des lycées d'Alger, qui a bien voulu se prêter à un entretien.
Liberté : Quelle est votre appréciation quant au bilan de cette grève de trois jours, initiée par votre syndicat ?
M. Osmane : L'assemblée générale des délégués de la Coordination des lycées d'Alger considère que le mouvement de grève des 27, 28, 29 septembre 2003 est un mouvement sans précédent, puisque dans la majorité absolue des lycées de la capitale ainsi que les autres wilayas, les enseignants du secondaire, par leur mobilisation active, ont participé à son succès. C'est une victoire avant tout de la démocratie et des assemblées générales des lycées qui ont imposé sur le terrain de l'action l'unité des rangs autour de la défense de leurs revendications.
La tutelle reste, cependant, sourde à vos doléances. Quel est votre avis quant à sa position ?
M. Boubekeur Benbouzid affiche un total mépris envers les enseignants. Nous revendiquons toujours notre droit au dialogue afin de résoudre une fois pour toute ce problème qui perdure.
Et si le ton du ministre de l'Education nationale s'est adouci au fil de la mobilisation, c'est avant tout parce qu'il a trouvé en face des enseignants déterminés et unis.
Le mouvement semble faire tache d'huile et la contagion atteint le cycle moyen. Est-ce qu'il est dans votre intention de devenir un mouvement national ?
La base du mouvement réclame l'union de la Cnapest et de la Cla ainsi que d'autres organisations d'enseignants qui s'identifient à nos revendications afin de créer un syndicat national des enseignants du secondaire, et ce, sans perdre l'identité de chaque organisation et coordination locale ou nationale.
La mobilisation des enseignants du secondaire et leur unité d'action sont une chance historique pour tous ceux qui militent afin d'unifier le mouvement.
La première conquête de cette grève unitaire est le mouvement lui-même, il a arraché les professeurs de l'invisibilité et a mis en avant les conditions pénibles d'une catégorie des travailleurs touchée par la précarité de leurs statuts sociaux et matériels.
Vous avez évoqué différents moyens de pression exercée par la tutelle. Quelle sera votre parade ?
Notre slogan est “Non à la pression, oui au dialogue”, nous ne baisserons pas les bras.
Le mouvement de mobilisation est une victoire contre la technocratie du ministère de l'Education nationale qui a voulu étouffer par des menaces et des mesures administratives coercitives les revendications légitimes des enseignants du secondaire.
Le problème de l'agrément, maintes fois soulevé depuis que vous activez, n'est toujours pas résolu. Que faites-vous concrètement pour le résoudre ?
Cet argument est irrecevable, il n'y a pas meilleur que la loi 90/02, relative aux conflits de travail, pour défendre les travailleurs et qui leur donne le droit à la grève sans être affiliés à un syndicat.
Rappelons-nous qu'une demande d'agrément enregistrée sous le code RC 60 a été déposée à la wilaya et est jusqu'à présent restée lettre morte.
Des membres d'associations de parents d'élèves prétendent que vous prenez leurs enfants en otages. Que leur répondez-vous ?
Nous n'avons jamais pensé prendre les élèves en otages, nous assumons toutes nos responsabilités.
Pour le moment, aucune association de parents d'élèves ne s'est rapprochée de nous pour nous déclarer ses opinions.
Nous ne prenons pas compte des proclamations de certains parents d'élèves manipulés par les pouvoirs publics, ils doivent accompagner positivement notre mouvement, car il y va de l'avenir de l'école publique. Les enseignants refusent d'être sacrifiés, car ils constituent, aujourd'hui, une force déterminée.
Quelles sont les actions que vous prévoyez dans un avenir proche ?
Nous ne baisserons pas les bras, nous maintenons notre position. Nous vous donnons rendez-vous le 5 octobre 2003 pour la journée de la dignité de l'enseignant.
N. A.
Tayeb Louh veut réviser la loi sur les conflits de travail
Menace sur le droit de grève
Le ministre du Travail a clairement annoncé, hier, sa ferme intention d'amender les lois 90-02 garantissant les droits des salariés.
Les acquis démocratiques post-octobre 1988 sont en train d'être battus en brèche l'un derrière l'autre. Après l'interdiction des manifestations publiques, l'atteinte à l'intégrité des partis politiques, les atteintes à la liberté de la presse, voilà venu le tour du droit au recours à la grève d'être menacé de restriction.
En effet, lors d'un séminaire national, organisé dimanche 28 et lundi 29 septembre, regroupant les cadres de l'Inspection du travail, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a clairement signifié, à des journalistes, sa volonté de réviser les lois 90-02 régissant les conflits de travail, et 90-11 régissant les relations de travail. Ce qui motive la décision de Louh ? La tendance à la hausse du pourcentage du nombre de grèves ne respectant pas les procédures légales.
Alors qu'il était de 60% en 2002, en 2003, il est de 40%, pour le seul premier semestre. Toutefois, il a soutenu, chiffres à l'appui, que, globalement, ces dernières années, la tendance des débrayages est à la baisse.
Alors que durant la période 1992-1996, il a été enregistré 460 mouvements de grève, en 2003 seules 6 grèves ont été observées à l'échelle nationale. Se pose alors la question de savoir pourquoi une telle révision des deux lois suscitée dans un contexte marqué par une diminution significative des débrayages ? Craint-on qu'avec cette rentrée sociale et surtout la perspective de l'élection présidentielle d'avril 2004 que le front social ne s'emballe ?
Qu'en est-il alors des promesses faites par le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, au patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, sinon d'accéder à toutes les revendications du monde du travail, du moins à y lâcher bien du lest ? Ou bien, veut-on avoir la paix sociale, même au prix d'une dépossession des travailleurs de leur droit constitutionnel de faire grève ? Tout comme il se peut que, par cette décision, on veuille, quelque part, ouvrir un foyer de tension pour des desseins inavoués. Tout est possible.
L'épisode du FLN est très édifiant à ce sujet. Reste que ce que Louh appelle grève illégale ne l'est pas forcément, puisque pour lui, toute action de débrayage, qui ne soit pas chapeautée par un syndicat, est non réglementaire. Or, selon un syndicaliste, la loi 90-02 reconnaît à des collectifs des travailleurs d'appeler à la grève. Pour ce qui est du préavis de grève, il est aussi prévu par cette loi contrairement à ce que dit Louh. Autre chose, dans sa conférence de presse, Louh a indiqué qu'un avant-projet de loi réglementant le recours à la grève sera discuté lors de la prochaine tripartite. Une manière pour lui de donner du crédit à son texte, puisque deux partenaires sociaux, le patronat et l'Ugta, auront à donner leur avis. Reste à savoir ce que sera la position de la Centrale syndicale sur cette question et si elle donnerait sa bénédiction à une loi restrictive en matière du droit de recours à la grève. Ce qui est invraisemblable.
En outre, les syndicats autonomes, comme le Snapap et le Cnes, ne sont pas associés à la démarche.
Arab Chih
Les Syndicats Interpellés
La révision que compte apporter le ministre du Travail et de la Sécurité sociale à la loi régissant l'organisation des grèves ne peut laisser indifférentes les organisations syndicales. Car, c'est là un des moyens qui leur est reconnu par la Constitution du pays pour faire valoir les droits des travailleurs qu'ils représentent et faire aboutir leurs revendications.
Côté Snapap, le premier syndicat autonome à voir le jour, d'abord. M. Mecheri, son secrétaire national chargé de la formation syndicale, fait d'abord une observation, à savoir que son organisation n'est pas destinataire de cet avant-projet de loi.
Autrement dit, ce ne sont pas tous les partenaires sociaux qui y sont associés. En outre, il estime que la loi 90-02 est, elle-même, restrictive, puisqu'elle oblige les syndicats à organiser des élections avant de lancer un mouvement de grève. Ce qu'il a assimilé à des “pressions” qui n'existent pas de part le monde. D'ailleurs, le Snapap a fait grief de cet article. Bien plus, une plainte est déposée par son syndicat auprès du BIT.
Selon le secrétaire général du CLA, M. Osmane, la loi 90-02 qu'il a qualifiée de très progressive “n'a jamais été appliquée”. Pour ce qui est de l'organisation grève, il estime que c'est un droit constitutionnel reconnu à tout citoyen algérien. Brandissant l'article 04 de ladite loi, il assène : “Moi, en tant que citoyen, il m'est permis d'appeler à la grève. Idem pour tout collectif des travailleurs. Il a le droit de porter les revendications des travailleurs. Il n'est pas dit que seul les structures syndicales sont habilitées à user de ce droit.” Autrement dit, l'appel à la grève est un “droit individuel”. Pour lui, les pouvoirs publics veulent rendre la médiation obligatoire avant de recourir à une quelconque grève. Or, soutient-il, “j'ai le droit de maintenir ma grève durant la négociation même”. L'objectif qu'il leur prête est de “changer la relation de travail” et d'“endiguer, par la loi, la contestation sociale”. Comme pour conclure, M. Osmane soupçonne, chez les initiateurs de ce nouveau texte “des arrière-pensées de réduire les libertés syndicales”. Que pense le coordinateur du CNES, M. Khouas, de cet avant-projet de loi de Louh ? Il dit ne pas avoir entre ses mains le texte.
En émettant toutefois cette réflexion : “Au lieu de s'attaquer à la racine du problème, à savoir chercher pourquoi les travailleurs observent des débrayages, si la non-tenue des pouvoirs publics de leurs promesses n'est pas pour quelque chose, on a préféré s'attaquer au droit de grève.” Il promet, toutefois, de faire connaître la position du CNES sur cette question ultérieurement.
Pour ce qui est de la puissante centrale syndicale, nous n'avons pas pu les joindre pour avoir leur avis.
A. C.
Conférence de presse de la CNAPEST et de l'UNPEF à OAN
“Nous sommes révoltés !”
Avec 70% de participation, ce mouvement de grève a signé la naissance de la Cnapest dans la capitale de l'Ouest.
Au troisième jour de grève de la Cnapest, qui a enregistré un taux de participation de 70%, deux organisations autonomes de l'éducation, la Cnapest et l'Unpef, ont tenu conjointement une conférence de presse, hier matin, à Oran.
Pour les représentants des PES, il s'agissait d'évaluer cemouvement de protestation qui a de loin dépassé leur attente et qui a littéralement sonné la naissance du Cnapest à Oran. “À partir d'aujourd'hui, plus personne n'a le droit de parler au nom des PES et de décider pour eux ! C'est fini ! Désormais, ce sont les PES eux-mêmes qui s'exprimeront et qui revendiqueront leurs droits… Désormais, ils sont leur propre représentant, leur propre porte-parole…”, a déclaré avec force le représentant de la coordination qui était entouré de près d'une vingtaine d'enseignants.
Reconnaissant que le mouvement a démarré difficilement avec seulement sept lycées en grève, le premier jour pour atteindre finalement le nombre de 27 lycées à l'arrêt, les orateurs ont tenu surtout à souligner leur détermination à faire aboutir leurs revendications.
Revenant sur la mobilisation des PES, une première à Oran, les membres de la coordination ont surtout expliqué le ras-le-bol qui s'est généralisé chez les enseignants du secondaire “qui sont dans l'incapacité d'exercer correctement leur métier alors qu'ils vivent misérablement et dans des conditions de travail désastreuses…”
À titre d'exemple, nous dira un enseignant, “après 20 ans d'ancienneté, je ne touche même pas 18 000 DA ! De plus, comment voulez-vous faire avec des classes de 48 élèves ?”. Et d'ajouter plus loin que par le passé, nombre d'enseignants militaient à l'UGTA, “mais rien n'a été fait pour les PES… L'UGTA a même utilisé le chantage au Fnpos pour obliger les gens à y adhérer, maintenant c'est fini…”
Pour les membres de la Cnapest d'Oran, la mobilisation va se poursuivre pour préparer dès maintenant le 5 octobre. “À Oran, le 5 octobre, la grève sera totale dans tous les lycées de la wilaya, ce sera du 100%…”, lâcheront les membres de la coordination en guise de mise en garde à l'adresse de leur tutelle.
Pour sa part, l'Unpef, qui réclame plus de 3 000 adhérents, a également tenu un point de presse pour annoncer des actions de protestation le 5 octobre en affirmant, entre autres, sa solidarité avec leurs collègues du secondaire.
Parmi les actions envisagées, la plus importante est l'annonce de dépôts de plaintes contre l'ordonnateur des œuvres sociales et contre la direction de l'éducation de la wilaya d'Oran. Les raisons : la gestion opaque et catastrophique des œuvres sociales qui sont devenues une sorte de chasse gardée des représentants de l'UGTA.
Les intervenants ont donné de nombreux exemples édifiants sur la façon dont l'argent des œuvres sociales et les prêts étaient gérés au bénéfice de petits groupes, la majorité des enseignants n'ayant aucun moyen de contrôler où va cet argent, “notre argent”, diront les orateurs.
Bien d'autres points ont été soulevés par l'Unpef, lors de ce point de presse, notamment l'organisation du système éducatif, l'indisponibilité des manuels scolaires, la rentrée scolaire qui a été une véritable catastrophe dans la wilaya, etc.
F. Boumediène
Echos d'un Débrayage National
SETIF : Les lycées paralysés
L'appel de la Coordination des lycées d'Alger (CLA) et de la Cnapest de Sétif à une grève de trois jours a été largement suivi. Les 2 400 professeurs de l'enseignement secondaire, répartis sur une cinquantaine de lycées à travers la wilaya de Sétif, ont entamé, hier, leur troisième journée de grève avec 98% de grévistes (statistiques de la Cnapest). Plus de 600 professeurs ont tenu, hier matin, un sit-in devant le siège de la direction de l'éducation protestant contre le refus de la direction de leur octroyer, à défaut d'un siège, un lieu où ils peuvent tenir leurs réunions dans des conditions décentes. La Cnapest de Sétif espère que le mouvement de grève qui s'est tenu jusque-là dans le secondaire sera généralisé aux autres paliers, c'est-à-dire le primaire et le moyen d'autant plus que les revendications concernent tout le corps enseignant sans exclusive. Par ailleurs, le 5 octobre, qui coïncidera avec la Journée mondial de l'enseignant, connaîtra un arrêt de travail dans tous les établissements scolaires de la wilaya sur un mot d'ordre de la Cnapest, où un sit-in sera tenu devant le siège de la direction de l'éducation.
FAOUZI SENOUSSAOUI
Tizi Ouzou : La colère des parents d'élèves
Hier, au troisième jour de la grève à laquelle avait appelée la Coordination nationale autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), la plupart des 52 lycées de la wilaya de Tizi Ouzou étaient toujours paralysés. À Azazga, à Larbaâ Nath Irathen, à Tizi Rached, à Tigzirt…, l'adhésion était totale. La même mobilisation a été constatée à travers les établissements de la ville de Tizi Ouzou. Selon une source syndicale, le taux de suivi dans toute la région avoisinerait les 90%
Si le succès de ce mouvement de grève, le deuxième en l'espace de 14 jours, a conforté les enseignants dans leur position pour obtenir gain de cause, il n'en demeure pas moins que ces arrêts de travail répétitifs ont été mal appréciés par les parents d'élèves qui craignent pour la scolarité de leurs enfants. “Les syndicats et le ministère de l'Education doivent s'entendre entre adultes. Nous refusons que nos enfants soient pris en otages dans ce bras de fer aux conséquences désastreuses pour la suite de l'année scolaire”, affirment-ils avant d'appeler à la sagesse. Même désapprobation du côté des lycéens, notamment ceux en classe de terminale : “Nous comprenons la détresse des enseignants, mais ce n'est pas à nous de payer les frais de l'irresponsabilité de ceux censés être à l'écoute des doléances des travailleurs du secteur.”
A. T.
Annaba, Guelma, BBA : Large suivie à l'Est du pays
Le mot d'ordre de la Cnapest a été largement suivi dans toutes les wilayas de l'Est du pays. Les lycées d'Annaba sont restés paralysés durant trois jours. Les enseignants qui sont restés dans leurs établissements durant leurs heures de cours, n'ont pas manqué de faire remarquer qu'ils sont prêts à débrayer le 5 octobre prochain. Dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, il semble, selon des sources fiables, que les enseignants ont décidé de maintenir la grève au-delà des trois jours, car le directeur de l'éducation aurait, selon nos sources, suspendu le coordinateur de wilaya, M. Zebiri, qui risque de passer devant le conseil de discipline. À Constantine, une réunion s'est tenue dans l'après-midi d'hier au siège du CNES, avec les représentants des lycées pour structurer le nouveau bureau de la Cnapest et décider de la nouvelle conduite à tenir quant à la suite à donner au mouvement. À Annaba, le chiffre officiel est de 1 056 enseignants grévistes sur 1 391 (figurent dans ces chiffres les PEF nommés par décision administrative au niveau de plusieurs lycées et les professeurs suppléants qui ne sont pourtant pas concernés par le mouvement). La wilaya d'El-Tarf enregistre un taux de 80% de grévistes, ce qui est, selon un délégué syndical, une réussite vu que le premier appel à la grève du 13 septembre dernier n'avait pas été suivi dans cette wilaya. Le même chiffre de 80% est avancé pour Souk-Ahras, M'daourouch, Sedrata et Batna.
La wilaya de Guelma n'a pas suivi le mot d'ordre de grève et est restée en marge du mouvement. Nul doute, le ton se durcit chez les professeurs du secondaire. Le ministre qui a assisté, hier, à une réunion à Paris, dans le cadre de l'Unesco, aura certainement des décisions à prendre à son retour. Cette contestation, qui survient au moment de la rentrée, augure certainement d'une volonté d'aller jusqu'au bout des revendications jugées justes et équitables par les enseignants. Pour le moment, les élèves ont pu profiter des premiers jours d'automne. Les cours reprennent aujourd'hui certes, mais cela n'atténue en rien la détermination de la Cnapest à se faire entendre et n'attendent que l'ouverture d'un dialogue qui pourra aboutir à la résolution de ce conflit. Le spectre de la grève illimitée est d'ores et déjà à craindre si des négociations ne sont pas entamées au plus vite.
FATIMA HADDAB


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