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Un Girondin à Sidi-Fredj
Publié dans Liberté le 18 - 06 - 2011

Aucun homme politique, au nom d'un avenir prometteur, d'une embellie inespérée, d'un contrat juteux ou d'envie d'apaisement, ne peut, ne doit mettre l'histoire des peuples au placard.
La visite d'Alain Juppé a été un succès. Aucun observateur averti ne saurait dire l'inverse. S'il n'y a plus de “dossiers qui fâchent” entre Alger et Paris et que le désaccord sur la Libye était prévisible, Alain Juppé était également attendu sur l'Histoire et pas seulement par les “extrémistes de la mémoire”.
Et là, l'anti-Kouchner a séché.
À une énième question sur la repentance de la France pour son passé colonial, Juppé, excédé, livra sa pensée : “Nous n'allons pas ressasser indéfiniment le passé colonial !”
Vu du côté de l'ancien colonisateur, il est logique qu'on soit pressé de tourner la page de l'histoire et d'un passé colonial qui entache la “gloire” de la France. Mais du côté de la victime, qui n'a jamais pu accéder à ses droits ou a des excuses ou même à un geste de repentance, il est tout aussi naturel de se répéter, au risque de “ressasser” les faits.
Alain Juppé est un excellent ministre des affaires étrangères. Aucun observateur averti ne saurait dire l'inverse. Mais face à l'histoire, le poids de la mémoire écrase les hommes. Fussent-ils brillants, agités, gaulliens ou dictatoriaux. Aucun homme politique, au nom d'un avenir prometteur, d'une embellie inespérée, d'un contrat juteux ou d'envie d'apaisement, ne peut, ne doit mettre l'histoire des peuples au placard. Juppé, grand admirateur des “révolutions arabes”, le sait trop bien d'autant plus qu'il a souvent brillé par sa défense de ce même principe du “devoir de mémoire”.
D'où l'incongruité d'une telle phrase. N'est-ce pas le même Juppé qui disait que la France se tient à côté du peuple rwandais, pas plus tard qu'en avril dernier, qui est “engagée dans le devoir de justice, de mémoire, et de vérité, qui doivent aller de pair” ?! Est-ce à dire qu'un génocide est plus défendable s'il était plus récent ? N'est-ce pas le même Juppé qui avait créé la mission Mattéoli qui s'occupa de traquer tous ceux qui ont confisqué les biens des juifs de France en 1944 afin de les restituer ? Est-ce à dire que les crimes de Vichy sont imprescriptibles et ceux commis en Algérie ne le seraient-ils pas ?
Juppé peut se targuer d'être un défenseur de Montesquieu et de l'histoire de la France et aurait certainement grandi dans le cœur des algériens s'il était porteur d'un message autre que celui de l'oubli au nom de l'avenir. Car que ferons-nous d'une embellie qui prône l'amnésie ? Doit-on dissoudre la fondation du 8-mai-1945 parce que Nicolas Sarkozy est décomplexé vis-à-vis de la guerre d'Algérie ?
Doit-on, encore, attendre la fin biologique de la génération ALN pour que la France réécrive des manuels d'histoire expurgés des enfumades ? Cette demande est impossible et Juppé le sait. Donc, restons dans le factuel et la vacuité des évènements sans pour autant rouvrir des blessures inutilement. Et aucun observateur averti ne saurait dire l'inverse.


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