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L'art de la guerre chez les Amazighs
Les Berbères et leur contribution à l'élaboration des cultures méditerranéennes
Publié dans Liberté le 17 - 08 - 2011

Cet art de la guerre était le produit normal d'une organisation politique née elle-même d'une nature géographique bien déterminée.
9iéme partie
L'art de la guerre développé par les Imazighens au cours des trois mille ans connus de leur histoire, est resté constamment identique à lui-même. Essentiellement défensif, il met en œuvre la principale qualité humaine que cultive une lutte incessante contre l'indigence de la terre nord-africaine : I'endurance.
Puis, selon les époques, il a su utiliser comme bête de guerre tel ou tel animal sauvage, dressé chaque fois que le besoin s'en fait sentir. Jugurtha (104-160 av. J.C.) aurait utilisé contre les Romains, entre 105 et 112 av. J.C., un animal mystérieux, la gorgone, qui tuait l'ennemi de son seul regard, par la grande frayeur qu'il lui causait sans doute (Gsell, I, p. 124). “les éléphants que Juba ler mit en ligne à la bataille de Thapsus [contre les troupes de Jules César, sortaient à peine de forêt (Gsell, I, p.76). Au Moyen-Âge, les Almoravides ont fait bon usage du dromadaire. Mais le compagnon d'armes qui est resté le plus longtemps fidèle à l'homme amazigh, depuis la plus haute antiquité jusqu'au XXe siècle, c'est le cheval dit barbe, c'est-à-dire berbère (berbero). C'est lui qui a battu le cheval arabe dans les deux batailles décisives de 741, celle de Chellef en Algérie, et celle de Sebou au Maroc. C'est grâce à la cavalerie berbère qu'Hannibal, le Carthaginois, a littéralement écrasé les armées romaines en Italie (216 av. J.C). Quatorze ans plus tard (202 av. J.C), c'est grâce à la même cavalerie berbère que les Romains vainquirent Hannibal à Zama 1 (document n° VI), car Rome avait su se rallier les Imazighens qui étaient, nous dit un historien romain, les combattants qu'elle redoutait le plus (Tite-Live, Livres XXI à XXV, pp. 207, 208, 209 et 485). En plus du cheval barbe, les Imazighens ont eu deux alliés naturels, la montagne et, en arrière-plan, les zones semi-arides, et même le désert, qui leur permettaient d'avoir recours à des guerres d'usure, courtes mais très efficaces à la longue.
Cet art de la guerre était le produit normal d'une organisation politique née elle-même d'une nature géographique bien déterminée, laquelle a constitué un obstacle infranchissable empêchant la berbérité de s'ériger en nation. En effet, il ne pouvait naître du vaste terroir nord-africain, tel que nous l'avons déjà décrit, une organisation politique de la société amazighe autre que tribale. Défiant le temps, le concept de tribu a été privilégié par l'esprit berbère jusqu'au milieu du siècle dernier. Et là, il me semble nocessaire d'ouvrir une parenthèse pour débarrasser le mot tribu des connotations péjoratives qu'il charrie, en langue française tout au moins. Des pays européens, et non des moindres, ont gardé trace de l'ordre tribal d'antan dans leurs modes d'organisation administrative, jusqu'à nos jours, comme en témoigne le fonctionnement des lander allemands.
Il est historiquement significatif à ce sujet, que l'acte de |a fondation de l'Empire allemand, signé le 18 janvier 1871, ait défini le Deutsche Reich comme étant une “alliance des princes des tribus allemandes”
(Schrader, le Monde du 02.06.2000, p. 12). Je ferme la parenthèse. Il n'est donc pas étonnant que la Berbérie ait été en permanence, et jusqu'à une époque récente, une suite d' “anarchies équilibrées”, selon l'heureuse formule de G. Camps (Camps, p. 326). L'organisation tribale a toujours fini par se trouver en opposition avec tout pouvoir centralisé, même s'il en a été |'émanation. De toute évidence, elle a eu pour doctrine politique, non explicitée, la nécessité de toujours barrer le chemin aux velléités dictatoriales, et d'exposer à une précarité lnstructurelle toute autorité à visées tyranniques. Il n'y a jamais eu ni des Pharaons, ni des Césars, ni des Chosroês amazighs. C'est là qu'a résidé en permanence la force des Berbères, dans le passé, mais c'est là que se trouvait aussi, en germe, leur faiblesse des temps modernes. La greffe démographique arabe qui leur a été fournie par l'Islam ne leur a pas été d'un grand secours, parce qu'elle n'a jamais cessé elle-même d'être tribale par essence, les mêmes causes engendrant les mêmes effets. C'est le colonialisme européen qui, au XIXe puis au XXe siècle, viendra signifier aux Berbères et aux Arabes que leur doctrine politique a depuis longtemps atteint ses limites. Mais le colonialisme européen a surgi, lui, de I'horizon nord. Par-delà cet horizon, règne une nature généreuse. Des flancs des montagnes aux neiges éternelles naissent de grands fleuves. Des forêts aux arbres gigantesques voisinent avec d'immenses prairies servant d'écrins à des cités, des villages et des hameaux où prospèrent depuis des siècles, commerces et industries, et où l'on a le temps de penser. L'indigence des sols et l'austérité des paysages nord-africains n'ont cependant pas desséché les cœurs au point de les rendre incapables de générosité. Bien au contraire, ils y ont engendré le sentiment que l'hospitalité et le sens du partage doivent rendre supportable l'inclémence des cieux et des saisons. Il s'y ajoute que l'esprit amazigh, longtemps formé à répondre aux exigences égalitaristes de la vie tribale, a acquis un sens aigu de la justice.
(À suivre)
M. C.


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