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Les avoirs de l'ex-dictateur chez les Occidentaux pas encore restitués
La Tunisie post-Ben-Ali se dessine
Publié dans Liberté le 20 - 10 - 2011

Huit mois après la révolution du Jasmin, premier éclat du “Printemps arabe”, à 72 heures de la constituante qui doit dessiner la Tunisie post-Ben Ali, les populations tunisiennes n'ont toujours pas vu la couleur des biens dilapidés par le clan du dictateur déchu.
Pourtant, tout de suite après la fuite de Zine El-Abidine Ben Ali en Arabie Saoudite où il est réfugié avec son épouse, Paris, Londres, New York, Berlin, Rome, Doha et Genève s'étaient empressés de geler ses avoirs, d'en publier des estimations et, surtout, d'annoncer officiellement leur restitution à la nouvelle Tunisie. Or, ces mêmes Occidentaux sont, pour le moins, peu diserts aujourd'hui sur la destination des biens de Ben Ali ainsi que la fortune de Moubarak, l'ex-pharaon du Caire ou celle de son alter ego libyen Kadhafi, deux autres “victimes” du “Printemps arabe”. Plus un mot. Même la question du blanchiment d'argent a disparu des préoccupations internationales ! La crise financière mondiale, avec les révélations sur les dettes abyssales des grands pays argentiers, a-t-elle effacé les velléités de moraliser l'argent et son système ? L'argent n'a pas d'odeur, tout compte fait. Et puis, il fallait être assez naïf pour penser que les banques restitueraient un jour l'argent mal acquis. Les Africains en connaissent un bout. Un premier train de dictateurs africains avait chuté dans les années 80/90, mais l'argent public qu'ils avaient volé est toujours dans les banques où ils l'avaient placé. Les fortunes de Bokassa et consorts ne sont plus revenues dans leur pays d'origine. Quand bien même des procédures auraient été lancées pour récupérer cet argent public détourné, le périple et l'imbroglio juridique sont tels que c'est impossible. Dans les très rares cas où des pays sont parvenus à obtenir satisfaction, le profit est rarement revenu aux populations. En réalité, les états occidentaux ne sont jamais disposés à aller jusqu'au bout dans ces affaires de placement d'argent détourné et placé chez eux. Par ailleurs, il ne faut jamais perdre de vue que la rapine pratiquée à grande échelle par ces régimes n'aurait pas lieu sans la complicité, sinon la duplicité des Occidentaux. En France, Nicolas Sarkozy a carrément gardé sous le coude des dossiers de malversations de dirigeants africains, dont pourtant la presse française a fait ses choux gras et qu'un juge avait ouverts, à la demande de la branche française de Transparency International. Les promesses et les principes n'ont pas trop résisté à la Françafrique. Pour la Tunisie, les Occidentaux, à leur tête la France, font preuve de cynisme.
Alors que le montant présumé des capitaux volés et placés à l'étranger par Ben Ali s'élève au minimum à 11 milliards d'euros, l'Union européenne a décidé, après moult marchandages, d'octroyer à ce pays une enveloppe de 4 milliards d'euros d'aide économique, consacrée au développement des petites et moyennes entreprises ! L'argent de Ben Ali a été déposé dans divers pays, entre autres la Suisse, le Canada, la Grande-Bretagne, le Luxembourg, le Liechtenstein, le Brésil, l'Argentine, les émirats, le Qatar, les Îles Caïmans, le Congo, le Liban..., a énuméré dans une récente conférence de presse le président de l'Association tunisienne pour la transparence financière (ATTF). Sami Remadi ne se fait pas d'illusions : ce n'est pas demain que les avoirs frauduleux du clan du dictateur de Monastir vont revenir en Tunisie. Pourtant, le droit international impose la récupération d'avoirs mal acquis placés à l'étranger. Le pacte international des droits civils et politiques que le Conseil de sécurité des Nations unies a rendu obligatoire dans sa résolution 2200 ne souffre aucune ambiguïté : “Pour atteindre leurs fins, tous les peuples peuvent disposer librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles (…) en aucun cas, un peuple ne pourra être privé de ses propres moyens de subsistance.” Depuis mars 2011, l'ATTF lutte pour que la décapitalisation et la spoliation du peuple tunisien par le président déchu, aidé par les états receleurs, soient reconnues comme allant à l'encontre de la résolution sus-citée. Pour autant, obstiné, Sami Remadi ne s'avoue pas vaincu, son association va porter l'affaire devant le Conseil onusien des droits de l'homme, car 23 ans de vol est une atteinte à la dignité des Tunisiens. Depuis janvier 2011, les actifs du clan Ben Ali sont gelés officiellement, selon les pays d'accueil, mais il n'y a pas d'informations précises sur leur contenu.
Les banques suisses, qui avaient déclaré détenir 60 millions de francs suisses, invoquent aujourd'hui “le secret bancaire” pour faire entrave à la récupération des fonds détournés. Justement, comment se retrouver dans le maquis des comptes à numéros et les sociétés-écrans ? La conseillère fédérale helvétique, Calmy-Rey, a indiqué que la restitution des avoirs gelés en Suisse présentait certaines difficultés. C'est clair. Le bilan des récupérations est également maigre en Tunisie aussi. Les nouvelles autorités tunisiennes ne sont pas restées les bras croisés, la commission de confiscation auprès du ministère (tunisien) du Domaine de l'état et des Affaires foncières a saisi une centaine de sociétés, 200 titres fonciers, 200 attestations de propriété, 18 yachts, 2 bateaux de pêche, un avion et 100 voitures dont plusieurs de luxe, mais l'organisation d'enchères publiques n'est à ce jour toujours pas programmée. Donc pas un sou de la rapine de Ben Ali n'est rentré dans les caisses de l'état. Il reste que les autorités de transition tunisiennes ont émis, parallèlement au procès de Ben Ali et de son clan, 57 commissions rogatoires internationales pour récupérer leurs placements à l'étranger. Plusieurs demeurent encore à ce jour sans réponse. L'avenir de la restitution des avoirs détournés par l'ancien régime paraît sombre. Il faudra attendre les élections, donc un pouvoir crédible, pour pouvoir entreprendre des démarches plus à même de bousculer les procédures en cours.
D. Bouatta


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