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…SOUFFLES…
Biyouna : une vie et un amour sans sur commande
Publié dans Liberté le 01 - 03 - 2012

L'universitaire et écrivain talentueux Ammar Bellahcène (1953-1993), lui qui est parti très tôt, a dit : “L'Algérie n'a pas été clémente envers moi… Je lui ai tout donné, en revanche, elle ne m'a offert que de l'amertume et de la souffrance.” Et quand un intellectuel de la trempe d'Ammar Bellahcène lance ce cri, cela dit qu'il y a une anormalité, un déséquilibre entre le pays et le citoyen. Cela dit que la citoyenneté commune est entachée. Quand Biyouna lance un hurlement déchirant : “L'Algérie m'a pris beaucoup et la France m'a donné tout”, cette expression est alarmante. Blessure. Même différents de sensibilités artistiques, de visions philosophiques du monde, et d'appartenance aux générations, dans les propos de l'écrivain Ammar Bellahcène et dans ceux de la comédienne Biyouna, la colère partagée et ressentie restera la même, ou presque. Un sentiment de perplexité est installé dans les deux cœurs, comme dans les deux cours de leurs histoires individuelles. Nul n'est prophète en son pays. Biyouna, il y a de cela quelques années, l'enfant du pays, fut traitée par l'ensemble des pseudo-intellectuels et les pseudo-dramaturges et même les politicards de tous les noms et de tous les adjectifs : clocharde, marginalisée, infirme intellectuelle et autres. Aujourd'hui cette dame, fille de son pays, ne vaut plus une caisse de paille ou un tas d'insultes, elle vaut son pesant d'or. Biyouna fait tourner toutes les caméras et provoque toutes les scènes des théâtres les plus prestigieuses de Paris. Une mine d'or ! Biyouna joue sa dernière pièce à guichets fermés. Elle apprend aux “Algériens”, installés sur l'autre rive, comment reprendre le chemin du théâtre. Mais pourquoi cette même Biyouna, qui aujourd'hui draine les milliers de spectateurs au théâtre parisien : algériens, maghrébins, africains, arabes, français et autres… n'a pas réussi à créer cette même fête dans son pays, dans sa ville, dans son théâtre ? La question relève-t-elle d'un manque de liberté d'expression ? Dépend-elle de l'absence de traditions culturelles? À mon sens, cela est le résultant, avant tout, d'une défaillance enregistrée dans la vision politico-culturelle qui règne dans les espaces de spectacles théâtraux dans notre pays. Nos théâtres sont frappés comme par une sorte de cécité ou d'amblyopie historico-esthétique. Manque de courage intellectuel et absence d'aventure esthético-sociale. On a l'impression que ces espaces vivent à l'heure des années soixante-dix. L'Etat est la vache laitière. Le guichet n'existe pas. Le comédien est un fonctionnaire. Même si la manière de commander a changé, le théâtre sur commande ou sous-commande, qu'importe, est toujours là. Même si les pièces sur commande ou sous-commande des années soixante-dix traitant la révolution agraire, la médecine gratuite, la révolution culturelle, le socialisme algérien… ne sont plus là, d'autres sous-commandes ou sur commande sont là. Le jeu n'a pas changé de règles, ni de joueurs. Cinquante ans d'indépendance, les propos d'Ammar Bellahcène, ceux de Biyouna, l'itinéraire d'Abdelkader Secteur, l'histoire des danseurs du ballet algérien qui ont demandé asile au Canada, l'enterrement exilé de Mohammed Arkoun, de MohamMed Dib, de Radouane Bensari, de Cheikh El Hasnaoui nous interpellent. Ces enfants de l'indépendance ou de la guerre d'indépendance, qu'importe, dont les propos, les actes, la mort et l'enterrement sont bourrés de messages, réclament, en toute sagesse, de les laisser aimer l'Algérie, à leur façon, à leur goût. Une vie et un amour sans ni sur commande ni sous-commande.
A. Z.
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