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Moncef Marzouki veut une loi protégeant les libertés
La Tunisie face à ses démons salafistes
Publié dans Liberté le 12 - 03 - 2012

Le gouvernement, dont les postes de souveraineté sont revenus à Ennahda, commence peu à peu à montrer sa vraie nature et à afficher ses ambitions islamisantes et liberticides, même s'il alterne, de-ci de-là, avec un discours se voulant rassurant.
Des centaines de femmes de l'organisation internationale islamiste, Hizb Ettahrir, un parti créé en 1953 et qui prône l'instauration du califat, se sont réunies, samedi à Tunis, pour célébrer le 8 Mars à leur façon. Le choix de Tunis n'est pas anodin.
La femme tunisienne a le statut le plus avancé des pays arabes et assimilés, mais ce statut est sérieusement menacé depuis la victoire du parti islamiste Ennahda, qui domine l'Assemblée constituante et le gouvernement intérimaire. Ce dernier, appuyé par deux autres partis intégristes, mène une véritable offensive au sein de l'hémicycle du palais du Bardo pour introduire la charia dans la prochaine constitution tunisienne et imposer un conseil islamiste qui jugerait de la compatibilité des lois avec les principes islamistes, ce qui reviendrait à lui faire jouer le rôle du Conseil constitutionnel. La Tunisie serait alors l'archétype d'un Etat théocratique.
La lutte autour de la configuration et de la nature de la prochaine constitution n'est pas le seul indice inquiétant, même si elle prouve déjà la volonté du parti islamiste majoritaire de renier toutes ses promesses et ses engagements en la matière. Le gouvernement, dont les postes de souveraineté sont revenus à Ennahda, commence peu à peu à montrer sa vraie nature et à afficher ses ambitions islamisantes et liberticides, même s'il alterne, de-ci de-là, avec un discours se voulant rassurant. Ainsi, le ministre des Affaires religieuses, Nourredine al-Khademi, a déclaré à la presse, samedi, que l'extrémisme dans les questions religieuses “est rejeté de manière catégorique”, estimant que les mosquées “doivent rester des espaces qui assument un rôle moral et religieux et consacrent l'unité nationale loin de la politique et des intérêts partisans”.
Mais ce discours n'est-il pas simplement motivé par la peur du parti Ennahda de se voir débordé à sa droite par les salafistes ? En effet, sur les 6 000 mosquées que compte la Tunisie, 400 sont déjà contrôlées par ces derniers et ils continuent d'en conquérir d'autres par la force.
La duplicité du gouvernement et du parti Ennahda, à l'instar de tous les courants islamistes, ne fait pas de doute et appelle à la plus grande vigilance de la part des démocrates modernistes du pays. Il suffit, pour s'en convaincre, de signaler qu'au moment où le ministre des Affaires religieuses servait un discours apaisant, son collègue du ministère de l'Enseignement supérieur, Moncef Ben Salem, du même parti, volait au secours des salafistes qui veulent imposer le port du voile intégral pour les étudiantes à l'université.
Il a désavoué sans détour le doyen de la faculté de la Manouba, près de Tunis, qui s'est farouchement opposé à cette pratique. “J'accuse clairement (…) le doyen (qui) n'a pas fait ce qu'il fallait pour résoudre le problème pacifiquement (car) il a des arrière-pensées politiques”, a déclaré le ministre sur les ondes d'une radio tunisienne.
Ainsi, dans leur bras de fer avec les salafistes, qui cristallisent l'attention ces dernières semaines, les enseignants se découvrent un nouvel adversaire : leur propre tutelle ! Nous avons déjà assisté à l'incarcération d'un directeur de journal pour avoir publié un nu sur une couverture de sa publication, nous avons vu une salle de cinéma saccagée et les organisateurs d'une projection-débat agressés et, par-dessus tout, que dire de la tentative de destruction de la chaîne Nessma TV et celle d'assassiner son patron en mettant le feu à sa résidence, sous prétexte qu'il a laissé diffuser un film animé qui serait attentatoire à l'islam ? Dans tous ces cas, les agresseurs s'en sont bien sortis, tandis que certaines victimes sont traînées devant les tribunaux, à l'instar de Nabil El-Karoui.
Dans la foulée des débats et des controverses qui agitent le quotidien tunisien, le président Moncef Marzouki a demandé à l'Assemblée nationale constituante de “promulguer une loi criminalisant l'accusation des gens de mécréance”. Ennahda le suivra-t-il ? Rien n'est moins sûr. C'est, néanmoins, un test efficace pour le parti islamiste majoritaire à l'Assemblée car, s'il s'oppose à l'initiative présidentielle, sa duplicité ne fera plus de doute, y compris pour les plus conciliants à son égard.
M. A. B


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