Poursuivant sa campagne électorale, Taleb Mohammed-Chérif, le président du Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD), a animé hier un meeting à la Maison de la culture de Tizi Ouzou où, devant une salle quasi vide, il a axé son intervention au moins sur trois volets, à savoir l'échec du régime, l'officialisation de tamazight et l'islamisme. “Ne votez pas pour ceux qui ont échoué pendant 50 ans dans la gouvernance du pays, pour ceux qui ont empêché toute alternance pacifique au pouvoir, eux qui sont rentrés d'Oujda, pris le pouvoir par la force et se sont consacrés à asseoir les mécanismes qui leur ont permis de régner pendant 50 ans”, a déclaré d'emblée le chef de file du PNSD, avant de rappeler que même les députés qui ont siégé jusque-là à l'Assemblée nationale n'ont jamais joué pleinement leur rôle. “Même en bénéficiant d'une immunité parlementaire, ils continuaient d'avoir peur”, dit-il, non sans s'attaquer aux réformes initiées, il y a une année, par Bouteflika. “Le semblant de démocratisation initié depuis une année a été imposé par la rue, mais les réformes menées et qui ont été axées sur un volet financier sont loin de constituer une solution”, a estimé Taleb Mohammed-Chérif, ajoutant que “ces réformes sont une moquerie parce que les véritables solutions doivent être pérennes”. L'amélioration de la qualité des soins et de l'éducation est, entre autres, la priorité citée par Taleb Mohammed-Chérif qui s'est ensuite attaqué avec virulence à l'Alliance verte. “Ils n'ont rien à proposer si ce n'est de flatter votre religiosité pour obtenir des strapontins au sein du pouvoir”, a-t-il martelé tout en s'inscrivant contre eux sur la question de l'officialisation de tamazight. “Nous revendiquons l'officialisation de tamazight parce que nous devons respecter nos origines amazighs.” Par ailleurs, Taleb Mohammed-Chérif a tout fait pour se distinguer des autres chefs de parti, en optant pour un discours complètement tourné vers la jeunesse, en raison probablement de ses candidats dont le plus âgé ne dépasse pas les 39 ans. “Je ne suis pas venu vous promettre la lune alors que la décision est entre vos mains afin de déloger ceux qui ont pour habitude de vous renvoyer au futur pour que, eux, soient confortablement assis sur des sièges qu'ils croient acquérir sans rendre des comptes !” déclarera-t-il. Avec ce franc-parler, le président du PNSD compte conquérir notamment les voix des indécis, qui, faut-il le signaler, sont nombreux ces dernières années. D'ailleurs, dans son discours, le conférencier s'est longuement étalé sur le fait que cette fois ci, les élections seront décisives pour l'avenir de la démocratie et du pays. Pour étayer ses propos, M. Taleb a fait référence à tous les bouleversements survenus, notamment chez nos voisins tunisiens et libyens. Concernant ses chances lors de ces élections, le chef de fil du PNSD dira que tous les pronostics sont possibles, surtout “qu'au sein des partis dits traditionnel rien ne va plus”. Dans un autre registre, le chef du PNSD s'est longuement interrogé sur l'inertie qui frappe les services du ministère du Commerce alors que les prix des fruits et légumes ne cessent de progresser, chose qui pourra, à coup sûr, générer des retombées néfastes sur la cohésion du peuple. “Avec une embellie financière jamais égalée, le peuple demeure toujours pauvre, à cause d'une politique menée juste pour acheter la paix sociale”, dira-t-il. Samir LESLOUS/A. Moussa
