La scène est saisissante ; des joueurs de la JSM Béjaïa, formant presque un cordon autour de l'arbitre, tapant synchroniquement fort dans les mains pour applaudir sarcastiquement à l'unanimité la vedette de la soirée. Des sourires narquois percent même des visages dépités de ces Béjaouis que le referee Houasnia a juré de tourner en bourrique à coups de penalties (trois en tout, soit un record cette saison) offerts à leur adversaire du jour, en l'occurrence l'USM Alger. Le premier, sans doute valable, ça passe, le second très discutable est dur à avaler, mais le troisième, franchement inventé, sonne comme un coup de pouce aux Usmistes ravis d'une telle offrande. Même le public, pourtant usmiste, se met de la partie pour tourner en dérision la prestation de l'arbitre, avec ce refrain instantanément improvisé : “Ya l'arbitre zidlana penalty”. Bref un spectacle pitoyable offert par un arbitre, pourtant international, qui rappelle un scenario quasiment identique vécu par l'USMH en demi-finale de la Coupe d'Algérie face à l'ESS. Ce jour-là également, un autre arbitre international, Benouza, s'était illustré par une partialité révoltante avec deux penalties cadeaux sifflés en faveur des Sétifiens. En l'espace de quelques jours, trois referees algériens et non des moindres, Benouza, Haïmoudi et Houasnia, ont jeté la suspicion sur la crédibilité de l'arbitrage algérien. Pis encore, ils ont apporté de l'eau au moulin de ceux qui affirment haut et fort que dans ce championnat à l'algérienne tout s'achète finalement, à commencer par les… penalties. Au-delà de la sanction, somme toute, méritée qui sera sans doute infligée à Houasnia, il est temps pour les instances du football de s'intéresser de plus près à ce foisonnement dangereux de dérives. Il est temps de sévir fermement pour réprimer ces velléités flagrantes de marchandage des matches. La fraude a gagné désormais aussi le monde du football, et rien ne semble y changer quoi que ce soit en dépit des cartons rouges des observateurs… nationaux. S. L.