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DAHO OULD KABLIA EN EXCLUSIVITE À LIBERTE
“Les électeurs ont plébiscité Bouteflika”
Publié dans Liberté le 15 - 05 - 2012

Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, revient dans cet entretien accordé en exclusivité à Liberté sur les résultats des dernières législatives.
Liberté : Monsieur le ministre, nous vous retrouvons une semaine après une conférence de presse éprouvante. Est-ce que cet exercice vous a paru difficile ?
Daho Ould Kablia : Ce n'est pas la conférence de presse qui a été éprouvante pour moi. Bien au contraire, depuis ma nomination, j'ai fortement ressenti l'intérêt qu'il y a à communiquer et je l'ai toujours fait de manière directe, avec sincérité et spontanéité dans l'intérêt de ma mission et par respect pour la famille de l'information.
Ce qui a été éprouvant, par contre, c'est la charge énorme du travail lié d'abord à la préparation de cinq textes de loi que j'ai défendus âprement devant le Parlement, puis la mise en œuvre des dispositions de ces lois, notamment celle relative aux partis politiques et celle relative au régime électoral, enfin l'organisation matérielle de la consultation et le suivi de la campagne électorale et du scrutin.
Depuis votre proclamation des résultats des élections législatives, certains partis ont paru s'en satisfaire alors que d'autres crient à la fraude ou à la manipulation des chiffres. Qu'en pensez-vous ?
Il était attendu que les partis politiques et les parties prenantes dans cette consultation allaient réagir de manière différente selon le résultat obtenu.
Ceux qui manifestent le plus fort aujourd'hui sont d'abord les nouveaux partis qui précisément partaient dès le départ avec le moins d'atouts, en raison de handicaps lourds et pénalisants tel le manque de ressources et de moyens, auxquels s'ajoute la faiblesse du discours ou, à l'inverse son excès. Les autres partis critiques, quoique anciens, mieux structurés et relativement ancrés dans la société, ont péché par excès d'optimisme répétant à l'envi des slogans triomphalistes qui relèvent plus de la méthode Coué que de la démarche objective et convaincante.
Mettre leur échec sur le compte de la fraude ou les manipulations est tout à fait normal, mais il faut qu'ils en apportent les preuves et surtout qu'ils les adressent là où la loi les invite à le faire. Pour nous, la réaction des électeurs, des contrôleurs et des observateurs est un signe qu'au-delà des incidents périphériques reconnus et traités, l'élection s'est déroulée globalement de manière honnête et transparente, tout en étant un soulagement largement manifesté par le peuple à l'annonce des résultats.
Avec le recul, comment analysez-vous les nouveaux rapports de force dans la nouvelle APN alors que vous disiez qu'aucun parti n'aura la majorité ? Et comment quantifiez-vous l'apport du président Bouteflika dans le succès de ces élections ?
J'avais effectivement dit que la future Assemblée serait composée d'un nombre important de partis avec des scores en rapport avec le poids de chaque parti.
Je ne me suis pas trompé sur le nombre puisque 26 partis et listes indépendantes y sont représentés mais sur le score, j'avoue que, comme la plupart des observateurs, je ne m'attendais pas à de tels écarts.
Comment l'expliquer ? Avec le recul, on peut avancer quelques pistes. Après le discours du président de la République, les électeurs ont compris qu'il y avait un seul choix politique essentiel à faire soit un projet politique clair, construit sur la paix, la démocratie et la stabilité, soit un projet moins lisible parce que porteur de ruptures préjudiciables à la stabilité et à la continuité.
Cela n'explique pas, pour autant, la victoire écrasante du FLN. Celle-ci est due, à mon avis, à plusieurs raisons. D'abord en votant FLN, les électeurs ont plébiscité le président de la République, incarnation de la légitimité historique, garant de la sécurité actuelle et source des futures réformes et du changement. Ensuite dans les bureaux de vote, il a été bien observé l'embarras sinon l'inquiétude de la plupart des électeurs qui n'avaient plus la capacité d'opter devant un aussi grand nombre de listes, préférant le vote refuge vers des valeurs sûres dont le FLN qui leur semblait en être le meilleur porteur.
Enfin, l'élimination d'un grand nombre de listes (plus d'une cinquantaine avec les indépendants) en raison du pourcentage éliminatoire de 5% a produit un report de voix restantes au plus fort, ce qui a également favorisé le FLN.
Comment voyez-vous l'avenir des formations politiques nouvellement agréées ?
Ce n'était pas une obligation pour ces formations de présenter des candidats au premier scrutin qui a suivi leur création. Ils se sont constitués rapidement sans base militante, sans programme défini et sans moyens. Ils doivent tirer la leçon de leur échec et étudier la possibilité de se développer et se préparer pour les prochaines échéances.
Tout en continuant à donner des agréments si les conditions sont remplies, je pense qu'il n'y a pas de place dans notre pays pour une multitude de micro-partis. Une des solutions pour leur survie serait qu'ils se regroupent en entités viables par des fusions selon leurs affinités.
Quels messages véhiculent, selon vous, le taux d'abstention de 58% ?
En parlant de 58% de taux d'abstention, ce qui est vrai, il faut en relativiser la signification. Dans ce taux, il y a l'abstention volontaire qui est le boycott et l'abstention pour raisons de force majeure qui, elle, est involontaire et peut être liée à des circonstances données : absence d'inscription, personnes en déplacement et d'autres incapables de se déplacer, d'autres pour des raisons sociales (cas de la femme en milieu rural), etc. Nous allons analyser tous ces cas et en tirer les conclusions pour une démarche plus ciblée à l'avenir.
Comment jugez-vous les réactions de la communauté internationale ?
ll La communauté internationale a réagi en affichant presque sa déception de voir que l'Algérie ne bascule pas dans le “printemps” souhaité.
Les dirigeants étrangers ont pris acte, cependant, de la réalité algérienne malgré les trompettes traditionnellement malveillantes de leurs médias, et les uns et les autres n'ont même pas eu l'élégance de souligner le succès de la femme algérienne au Parlement avec un taux de plus de 30% qui est bien supérieur au taux moyen des pays de l'Union européenne.
Liberté a titré récemment “Et maintenant ?” Nous vous renvoyons à ce titre : quel avenir pour le champ politique algérien et quels seront les grands axes des réformes ?
L'avenir pour le champ politique ne peut être que prometteur. Le train des réformes et du changement a été mis sur les rails par le président de la République, les objectifs et les contours ont été précisés lors de son discours de Sétif. “Le peuple et les jeunes en particulier doivent prendre leur destin en main et dessiner leur avenir en conformité avec les valeurs du 1er Novembre 1954 qui prônent l'unification des rangs, la réconciliation et le rejet de l'intolérance et de l'extrémisme.”
Comment ce destin sera-t-il pris en charge ? À mon avis, par la conjugaison des efforts, la concertation, le débat le plus large sur les problèmes vitaux du pays.
L'Assemblée en premier lieu a un rôle à jouer avec toutes les vitalités de sa nouvelle composante. Il n'est pas superflu de souligner que dans cette Assemblée de 462 élus, 424 sont nouveaux, soit 92%, que 57,14% ont moins de 50 ans et que 76,75% sont des universitaires et des postgradués. Toutes les conditions sont donc réunies pour que cette Assemblée prenne la mesure de la responsabilité qui lui a été confiée par le peuple avec comme point d'orgue la révision de la loi fondamentale du pays, à savoir la Constitution.
Le FLN notamment en tant que force prédominante ne doit pas monopoliser la décision. Son succès est plus qu'un encouragement, il est synonyme d'exigence vitale pour accompagner et porter les réformes souhaitées par le président de la République. Le débat doit également continuer en dehors du Parlement.
Les grands dossiers, les grands chantiers, les grands projets doivent être discutés avec tout ce qui peut être représentatif de la volonté populaire. Elus de tous les niveaux, partis et associations, société civile, partenaires professionnels, économiques et sociaux ont leur mot à dire.
C'est de cette seule manière qu'il sera possible de décider et de gérer les affaires du pays de manière consensuelle et positive.
S. T. et M. B.


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