Des centaines de rappelés du Service national, mobilisés de 1995 à 1999, ont investi hier matin la grande rue de la ville de Tizi Ouzou en organisant une marche qui s'est ébranlée depuis l'ancienne gare routière de Tizi Ouzou vers le secteur militaire de la wilaya, où une délégation a été reçue par le commandant du secteur militaire. Ces rappelés, tout en scandant “les repentis mieux que nous", “rendez-nous nos droits", et des chants patriotiques, se sont ensuite dirigés vers le siège de la wilaya où ils ont observé un sit-in devant l'entrée principale et remis une lettre ouverte au président de la République, par l'intermédiaire du wali de Tizi Ouzou. Dans ce courrier adressé au premier magistrat du pays, les ex-rappelés ont demandé au président de la République d'intervenir dans l'examen de leur cas et de prendre en considération leur plate-forme de revendications transmise au cabinet du Premier ministre depuis le 3 avril dernier. Les “Mobs", autrement appelés par l'administration, rappellent dans le même document qu'“une demande d'audience a été adressée, par le Collectif national des mobilisés, au cabinet du Premier ministre et à la présidence de la République le 16 juillet dernier, et ce, afin d'exposer leurs doléances, mais à ce jour, nous n'avons pas reçu de réponse", lit-on dans la correspondance. Il est à rappeler que ces ex-militaires réclament entre autres “la reconnaissance de cette catégorie d'anciens soldats par les hautes instances du pays, bénéficier des avantages de la réconciliation nationale et de la concorde civile et d'une indemnité matérielle et financière, l'établissement d'un texte de loi qui accorde une bourse mensuelle aux rappelés, leur prise en charge sur le plan médical et un privilège en matière d'accès aux centres de soins, l'accès aux logements et au travail, la régularisation de leur couverture sociale, un accès aux crédits bancaires et bénéficier de permis d'exploitation commerciale de café, de taxi". Dans un communiqué signé par le collectif des rappelés et daté du 10 septembre, il a été décidé par ces mobilisés de l'organisation d'une marche au niveau de chaque chef-lieu de wilaya du pays, suivie d'une autre marche nationale prévue le 1er octobre prochain à Alger. K. T