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santé publique
Environ 10% des femmes enceintes risquent l'hypertension
Publié dans Liberté le 26 - 12 - 2012

Environ 10% des femmes enceintes, soit 90 000 par an, sont susceptibles de faire une hypertension artérielle (HTA) pouvant entraîner la mort par convulsion, durant leur grossesse, a indiqué le Dr Djamel-Eddine Oulmane, de l'Institut national de santé publique (INSP).
“Sur 900 000 femmes enceintes annuellement, 10% d'entre elles peuvent faire une hypertension artérielle liée à la grossesse dont les complications peuvent déclencher une éclampsie entraînant la mort", a déclaré à l'APS le Dr Oulmane. L'hypertension artérielle est une pression sanguine supérieure à 14 - 9 (maximale et minimale), lorsqu'elle est prise sur une personne allongée sur le côté gauche après 30 mn de repos. La première cause de mortalité chez la femme enceinte est une conséquence de l'hypertension artérielle, conduisant, en cas de complication, à un arrêt cardiaque, à des difficultés respiratoires et à une éclampsie. Selon le Dr Oulmane, le développement d'un fœtus chez une maman peut être perturbant pour l'organisme de celle-ci et à l'origine d'une hausse de la tension artérielle. Les facteurs à risque sont liés à l'âge et les femmes enceintes âgées de moins de 15 ans et de plus de 35 ans sont plus vulnérables, a-t-il précisé. Il a ajouté que les mauvaises conditions socioéconomiques sont également des facteurs pouvant déclencher cette pathologie, tout comme le diabète, l'obésité, les grossesses multiples et les prédispositions familiales héréditaires.
Pour ce faire, le Dr Oulmane a insisté sur la surveillance de près, par des spécialistes de la santé, des femmes enceintes présentant une hausse de la tension artérielle. Dans le cas où le médecin diagnostiquerait, chez sa patiente enceinte, une hausse de la pression sanguine, le traitement préconisé est le repos. “La femme doit obligatoirement arrêter de travailler à l'extérieur et chez elle pour éviter des complications", a-t-il recommandé. Si le repos s'avère insuffisant, le recours à une prescription médicamenteuse d'hypotenseur s'avère nécessaire.
Parmi les complications qui peuvent survenir chez une femme enceinte souffrant d'hypertension artérielle, l'éclampsie (convulsion) est la plus fréquente. L'éclampsie est une ou plusieurs crises convulsives pouvant être mortelles. Elles peuvent surgir avant, pendant ou juste après l'accouchement. L'accident vasculaire cérébral est également décrit par les spécialistes comme l'une des atteintes potentiellement déclenchée par une HTA. D'autres affections moins fréquentes, telles l'hématome rétroplacentaire, une perte brutale de la vision, un œdème aigu du poumon et une insuffisance rénale, sont aussi des conséquences de l'HTA. Chez le fœtus et le néonatal, l'hypertension de la maman peut conduire à un retard de croissance, une souffrance du fœtus et une mort intra-utérine. Des précautions doivent être prises par les femmes qui attendent un enfant, en consultant un gynécologue quatre fois, au minimum, durant les neuf mois de grossesse. Une femme souffrant d'une élévation du débit sanguin doit accoucher dans un bloc pluridisciplinaire pour une intervention rapide de réanimateurs ou de chirurgiens en cas de problèmes inattendus.
Après l'accouchement, la maman doit revoir son médecin pour qu'il détermine si l'hypertension artérielle était due à la grossesse ou, au contraire, elle est chronique.
R. N./APS


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