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Il soutient l'intervention militaire française au Mali
La position déroutante de Samir Amin
Publié dans Liberté le 28 - 01 - 2013

Qu'est-ce qui a bien pu motiver la réaction récente de Samir Amin, pour qu'il soutienne et appelle même à appuyer l'intervention militaire française au Mali ? Dans une analyse datée du 23 janvier dernier, l'économiste et néanmoins directeur du Forum du Tiers-Monde, appelle, en effet, à “soutenir" cette intervention, en avertissant dans le même temps que celle-ci ne va pas, pour autant, apporter “la réponse qu'il faut à la dégradation continue" de la situation, au Mali et dans les autres pays de la région. Une dégradation des conditions politiques, sociales et économiques qui, précisera-t-il, est elle-même “le produit des politiques de déploiement du capitalisme des monopoles de la triade impérialiste (Etats-Unis, Europe, Japon)", et qui est “à l'origine de l'implantation de l'Islam politique dans la région". Seulement, en prenant publiquement une telle position, Samir Amin étonne plus d'un, notamment dans son propre camp, car il cautionne l'intervention unilatérale française au Mali.
Sur un autre plan, il est intellectuellement incorrect de mettre hâtivement entre parenthèses tous les travaux réalisés par cette personnalité de gauche qui n'est plus à présenter, ainsi que les positions qu'elle a défendues et les précieux éclairages qu'elle a apportés jusque-là — qu'elle ne renie pas d'ailleurs. N'y a-t-il pas alors contradiction entre ce soutien — appel qui conforte les partisans de l'interventionnisme et les arguments avancés par l'économiste franco-égyptien ? La question mérite d'être posée, d'autant plus que ce dernier reconnaît lui-même le rôle terrible joué par les puissances occidentales, dont la France, dans “le soutien systématique" à l'“Islam politique réactionnaire" et leur responsabilité dans les “succès" enregistrés par les talibans, le FIS, les autres “islamistes", de Somalie, du Soudan, de Turquie, d'Egypte, de Tunisie et d'ailleurs. Et surtout que le même Samir Amin critique la diplomatie française, “accrochée à l'Otan et à l'Union européenne", en lui rappelant “la preuve éclatante" dans “l'aventure libyenne dont le seul résultat a été (...) de détruire la Libye, devenue terre d'opération de seigneurs de guerre, directement à l'origine du renforcement d'Aqmi au Mali". Par ailleurs, l'économiste admet volontiers que Paris continue à soutenir l'Islam politique réactionnaire “financé par le Golfe" dans d'autres pays, à l'exemple de la Syrie, sans omettre de relever les ambitions “coloniales" françaises au Mali. À ce propos, il signale les intentions “chez certains des responsables de la politique malienne de Paris" de faire du Mali “un Etat client à l'image de quelques autres dans la région" ou encore l'existence des “porte-parole de la Françafrique". Dans un passé tout récent, Samir Amin a eu à dénoncer, entre autres, l'intervention française en Côte d'Ivoire et en Libye.
Aujourd'hui, tout porte à croire que l'élément ayant le plus pesé dans son analyse est le danger islamiste, en relation avec l'incapacité des forces africaines, y compris les forces de la Cédéao, à le contrer.
Faut-il donner crédit à ceux qui lui reprochent déjà d'avoir confondu entre la tactique et la stratégie ? En attendant une réponse plus étoffée du directeur du Forum du Tiers-Monde, il est légitime de se demander si Samir Amin a adopté cette position comme on opterait pour un remède immédiat face à une urgence. Et ce, d'autant que la France a bien manœuvré dans la crise malienne, en intervenant avec des habits de libérateur, sous la justification de l'appel à l'aide des autorités de Bamako.
Si tel est le cas, cette position occulte le problème fondamental, celui de l'effondrement de l'Etat malien. Cette chute n'est-elle pas l'une des conséquences de la gouvernance des régimes maliens qui se sont succédé et qui étaient liés à la France ?
Retenons, enfin, que l'initiative de Samir Amin, même si elle suscite interrogations et étonnement, a le mérite d'ouvrir un débat, qui a longtemps fait défaut, dans les milieux dits de gauche, mais également au Maghreb et en Afrique.
H A


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