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Elle débute sa tournée en Algérie ce lundi
Souad Belhaddad : « Très jeune , j'ai eu envie de faire du théâtre »
Publié dans Liberté le 05 - 03 - 2013


[Propos recueillis par Arezki MOKRANE]
Souâd Belhaddad, comment avez-vous perçu l'accueil qui vous a été réservé par le public belge lors de vos représentations en Belgique ?
J'adore jouer en Belgique, et particulièrement à Bruxelles. C‘est un public qui a toujours bien accueilli et reçu mon travail, un public vraiment diversifié et surtout qui n'est pas blasé. (Je rappelle que je vis à Paris où, parfois, il est de bon ton de donner l'impression d'avoir déjà tout vu – le fameux « Tu-vois-ce-que-je-veux-direeuuuuu» que je reprends sur scène, ou d'être sans réelle curiosité...). Mais Bruxelles est désormais pour moi indissociable de Nabila Belkacem, chargée de la diffusion du spectacle. Elle m' a fait découvrir toute la diversité culturelle de cette ville, à travers des salles super ! Et chaque fois dans des contextes différents, si riches : grandes salles prestigieuses ou centres culturels, l'exigence est toujours la même, les gens toujours pros. Nabila adore sa ville, elle la connaît parfaitement et elle sait la partager. Etre à Bruxelles avec elle, c ‘est pour moi, l'idéal : d'une part d'Algérie (première dimension de Nabila !), d'autre part, la Belgique. Chaque fois que je viens, c ‘est un formidable voyage, familier et exotique à la fois...
Lors d'une mission pendant trois mois au quotidien " le Soir", il y a plusieurs années, j'avais déjà adoré la découverte de cette ville, de son rythme, j'avais fait plusieurs très chouettes rencontres. Je les trouve, avant tout, les Belges très courtois, et souvent très humbles, alors que, culturellement, leur pays regorge de créations, d‘innovation, et de diversité, mot à la mode chez nous mais pas toujours appliqué. La Belgique est un pays vraiment très chouette, avec une forme de douceur, et à divers égards, un pays bien en avance sur notre société française. On en parle très souvent avec Nabila Belkacem qui connaît bien les deux pays et qui se trouve vraiment chez elle à Bruxelles. Moi aussi, je pourrai y vivre, et je précise que je ne suis pas une riche qui aurait besoin de s'exiler !
Enfin, pour finir, tout artiste a le souvenir dans son parcours d'une représentation particulière, plus intense, sans qu'on ne s'explique pourquoi, d'ailleurs. Pour moi, cela s'est justement passé à Bruxelles, à l'espace Senghor. Ce soir-là, tout était là, parfaitement réuni dans un même temps et espace : ma propre concentration sur scène avec une grande maitrise de mon jeu, l'écoute du public et ses réactions entre rire et émotion, la conscience d'être ensemble, eux et moi, dans une harmonie étonnante... J'ai éprouvé un état de grâce, rare, qu'on appelle en espagnol el duende.
Vous avez suivi une formation universitaire en sciences humaines et vous avez eu une carrière journalistique. Comment expliquez-vous ce changement d'univers, même si, de toute évidence, on peut établir des ponts entre la vie politique et le monde théâtral... ?
Tout est relié par un même fil : celui de vouloir témoigner, partager, communiquer. J'ai très jeune, eu envie de faire du thèâtre mais j'ai respecté, ou plutôt me suis soumise à la tradition culturelle et familiale qui privilégiait les études à l'art qui, lui, restait tabou. J'ai donc suivi un cursus de Lettres modernes et de sémiologie du cinéma que j'ai enseigné en Italie, puis j'ai poursuivi avec un master de psychologie pour finalement devenir journaliste reporter durant plusieurs années - métier que j'ai considéré comme un cadeau de l'existence... Quand j'ai finalement écrit le spectacle, c'était principalement pour transmettre une mémoire féminine qui, généralement, se transmet de mère ou tante en fille ou nièce mais oralement. Qui n'a pas connu des soirées entre femmes à mourir de rire ? Ecouter ces femmes entre elles raconter, mimer, danser, se rappeler... c'est dans la mémoire de toute fille algérienne, qu'elle ait grandi en Algérie ou en France. Je suis aussi pétrie de cela. Or, la génération de ma mère, mes tantes s'en est allée, pour la plupart. Quelle trace laissent-ces personnages hors de leurs familles alors que leur histoire s'inscrit dans une mémoire collective ? Ce sont des femmes qui ont sont une part de l'Histoire algérienne et franco-algérienne sans que jamais hommage ne leur soit rendue. Je tenais absolument à restituer cette parole qui, rarement, ne prétend à l'espace public, artistique... Monter sur scène, cela a été, pour moi, transmettre cette mémoire des femmes, proches ou anonymes, toutes si courageuses.
Est-ce que vous vous situez dans la « veine » théâtrale d'autres Algériens connus en Belgique comme Zidani ou des Français comme Guy Bedos ?
Bedos a compté pour moi, depuis l'enfance. Mais j'ai d' autres références : Sylvie Joly à ses débuts et surtout Gad Elmaleh. Son tout premier spectacle, c'est tout ce que j' attendais depuis toujours sur ce sujet : du rire, avec beaucoup d'exigence dans le contenu et dans la forme et surtout l'évocation d'une double culture, sans honte ni revendication.
En mars, vous serez en Algérie ... pour y jouer « Beaucoup de choses à vous dire » ou un spectacle quelque peu différent dans la mesure où les thèmes que vous privilégiez, ceux de l'identité pluri-nationale, des boucheries musulmanes, du mariage ou de l'algéritude...
... L'algéritude, la françitude... Justement, tout cet entre deux permanent entre les deux rives de la Méditerranée. Mais finalement, est-ce que ce thème n'a pas quelque chose d'universel aussi ?...
Vos spectacles puisent constamment leur énergie dans la dérision. Pour vous, le langage et le rire demeurent les éléments essentiels d'une parole partagée , d'un lien social qui s'actualise et qui permet de poser un esprit critique sur la société ? En ce sens, votre théâtre ne relève-t-il pas d'un théâtre « politique » au sens étymologique du terme ?
C ‘est clair que monter sur scène, pour moi, avait la nécessité de dire. De dire plutôt... En France où je vis, je tenais à cette parole soulignant les discriminations mais sans aucun ton culpabilisant, ni victimiste. Dire du grave sous forme légère. Et surtout, déjouer pleins de préjugés. Fatima n ‘est jamais là où on l'imagine... le public est dérouté mais, somme toute, accepte de l'être. IL découvre ce personnage qu'il croit connaître, par son accent, par exemple mais mesure peu à peu que ce personnage, il ne l'a jamais entendu penser, s'exprimer... On parle si souvent des musulmans, en France, de l'Islam mais est-ce qu'on en entend beaucoup ? Se ressemblent-ils tout, comme un groupe homogène ? ... A travers Fatima, on réalise qu'un musulman, c ‘est d ' abord un individu, avec sa singularité.
La femme est bien évidemment au centre de vos préoccupations...
... ce n'est pas au centre de mes préoccupations qu'elle est mais au centre de la vie ! Elle est la moitié du ciel. Imagine-t-on un ciel avec une partie bleue et l'autre ombragée, orageuse ? Tout le monde aime regarder le ciel comme un espace immense, et en harmonie dans sa couleur... Un monde sans égard pour les femmes, c'est celui dont je ne veux pas.
Avez-vous rencontré des difficultés pour mettre en scène vos spectacles en Europe ? Comment ces difficultés se sont-elles manifestées ?
Difficulté, pas vraiment. Je sais tout à fait que la parole de mes personnages n ‘est pas courante, dans l'espace scénique et peut-être que, parfois, leur manque d'exotisme peut décevoir. Mais je tiens ma ligne. L'essentiel, pour moi, c'est d' être dans l'exigence du travail, avant tout et de conserver cette légèreté dont je vous parlais. Mais en gros, quand je veux faire, je fais, par mes propres moyens, et j'ai des bons anges gardiens. J'ai eu la chance d'un premier appui du Tarmac, théâtre spécialisé en textes francophones, et de sa directrice Valérie Baran qui m'a fait confiance alors que j étais encore en cours de travail. Ca m'a donné, en répercussion, une grande confiance.
Que pensez-vous de la formation de l'acteur en Algérie et plus particulièrement de la formation des femmes au théâtre ?
Ah, en ce qui concerne l'Algérie, quitte à paraître subjective, je vais vous dire une chose : j'ai une admiration immense – je pèse mon mot – pour toutes celles et ceux qui, dans ce pays, font. Qui font de la musique, du théâtre, des films, des peintures, de l'artisanat, des festivals, des associations, des formations,... Parfois, la rigueur de travail ne répond pas à la mienne, je le dis avec franchise, mais mon avis n'a aucune importance, ce qui compte, c'est leur énergie, leur pêche, leur conviction à produire, créer, sans toujours les moyens. J'ai très hâte sur place, d'ailleurs, de rencontrer la nouvelle génération d'artistes.
Etes-vous en train de travailler à un nouveau spectacle ?
Je travaille sur une adaptation de mon livre « SurVivantes « sur le génocides des Tutsi au Rwanda, sujet qui m'est très important. Ce sera à travers l'histoire de Esther Mujawayo, rescapée et femme exceptionnelle, plein d'humanisme.
D'autres représentations en 2013 ?....
Où ça, à votre avis ?... Et bien à Bruxelles à nouveau ! Pour « Beaucoup de choses à vous djire » en décembre 2013 à l'espace Magh et pour ce projet sur le Rwanda, en avril 2014.
Souad sera ces prochains jours à Annaba, Alger et Tlemcen
Le 05 mars Institut français de Annaba
Le 6 mars quelques extraits à la Galerie Baya - Alger
Le 7 mars Institut français d'Alger
Le 9 mars Institut français de Tlemcen
A.M


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