Nul doute qu'il y a plus d'internautes mécontents que de satisfaits. Et ça semble être un phénomène national. A l'instar de plusieurs wilayas du Sud, la wilaya de Tamanrasset accuse un énorme retard en matière des technologies de l'information et de la communication. Un secteur auquel des sommes colossales d'argent ont été pourtant injectées pour, entre autres, renouveler le réseau de la connexion haut débit et l'amélioration de la bande passante. Toutefois, rien de tout cela n'a, semble-t-il, abouti à la résolution de l'épineux problème de l'internet dans cette région où on passe parfois toute une journée dans un cyber pour envoyer une vidéo ou une photo à forte résolution. Pire que ça, le problème à Tamanrasset n'est pas seulement la lenteur de la connexion puisque certains abonnés d'Algérie Télécom, des institutions publiques en particulier, payent des factures salées pour une connexion internet qui n'a jamais fonctionné. C'est la grande arnaque que les malheureux abonnés découvrent à leurs dépens pendant que les responsables concernés se préoccupent de chiffres et de statistiques pour étayer leurs boniments trompeurs et les rapports adressés à leur ministère de tutelle. “Le ministre doit déléguer une commission d'inspection pour s'enquérir de la situation de son secteur qui a sérieusement mal de ses dirigeants dans le Sud" déplore un responsable d'un établissement spécialisé, ajoutant que “pour répondre à certaines correspondances officielles ou, encore, saisir les bilans et les états des effectifs sur le site de la direction générale de la Fonction publique, il faut rallier un cyber et y camper toute la journée, et ce, sans parler des tarifs appliqués qui donnent le vertige". Le même constat est fait à Ghardaïa où les clients ADSL de la wilaya n'en finissent pas de broyer du noir avec Algérie Télécom qui continue de faire la sourde oreille aux multiples et incessants appels de ses abonnés pour une connexion constante et digne de ce nom. Il faut dire que les coupures intempestives récurrentes et parfois assez longues ainsi que les pannes répétées ont fini par mettre les nerfs des abonnées en boule. “Je n'ai jamais été convaincu par les explications sur l'origine des coupures", déplore un abonné rencontré au bureau Actel de Ghardaïa : “Ça m'énerve d'entendre chaque fois que ces pannes sont d'origine inconnue, alors qu'on m'explique à quoi sert ce bataillon de techniciens?" La valse des connexions et des re-connexions donne le tournis aux abonnés qui pointent du doigt Algérie Télécom qui rejette toute accusation de laisser-aller et implique la clientèle de mauvaise configuration de son matériel. Les services techniques sont constamment accusés de ne pas faire leur travail correctement, notamment durant les week-ends où aucune permanence n'est assurée pour parer à d'éventuelles coupures et réparer le flux. “Les portes des services du centre de production télécom de Ghardaïa sont tout le temps fermées au nez de la clientèle qui ne peut ainsi se rapprocher des principaux concernés pour faire aboutir ses réclamations", affirme un client qui se dit “fatigué d'être obligé chaque fois de m'absenter de mon boulot pour venir quémander une réparation rapide". La situation ne diffère pas dans les autres wilayas de l'intérieur. Que ce soit à Batna, censée être parmi les plus “branchées", ou à Tiaret, ils sont nombreux les habitants qui affirment : “Nous sommes encore à l'époque de la connexion tortue et mollusque." Correspondants Rabah Kareche, L. Kachemad, R. Salem, Rachid Hamatou