Violence ininterrompue

Au moins trois personnes ont été tuées, hier, dans un attentat-suicide perpétré à l'aide d'une ambulance contre un hôtel de Bagdad où réside un ministre irakien, au lendemain de l'annonce d'un retour de l'Onu en Irak. Selon un porte-parole de l'armée américaine, le conducteur de l'ambulance bourrée de 250 à 300 kg d'explosifs, lancée contre l'hôtel Shahine dans le centre de Bagdad, figure parmi les trois morts. Il a ajouté que le véhicule appartenait au Croissant-Rouge irakien. Le ministre du Travail, Sami Azara Al-Majoun, qui est sorti indemne de l'attaque perpétrée vers 6h30 locales (3h30 GMT), a accusé “d'anciens baâthistes� d'en être responsables. La puissante explosion a éventré l'hôtel fréquenté par des hommes d'affaires étrangers et des gardes de sécurité de la compagnie sud-africaine Erynis qui protègent, à la demande de la coalition, les installations pétrolières dans le nord du pays. Elle a détruit aussi un poste de la force de protection des ambassades, qui dépend de la police irakienne. Cet attentat s'est produit au lendemain d'une journée sanglante en Irak où six soldats américains ont péri dans deux attaques à l'explosif de même que deux employés irakiens de la chaîne américaine CNN dans une embuscade. Cinq Irakiens, un policier et quatre hommes armés, ont été également tués. Les violences ont coïncidé avec l'annonce mardi par le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan qu'il était prêt à envoyer, à condition que sa sécurité soit assurée, une mission en Irak pour étudier la possibilité de tenir des élections directes rapides, réclamées par le grand ayatollah Ali Sistani, le plus influent dignitaire de la communauté chiite, majoritaire en Irak.