Solidité du dinar Les signaux sont contradictoires. Des opérateurs persistent et signent : ils enregistrent une dévaluation de 10% du dinar par rapport à l'euro depuis janvier 2013. Le marché, lui, affiche déjà les premières augmentations des prix de produits de large consommation, consécutives à la perte de valeur de la monnaie nationale. Les légumes secs, le lait en poudre, le lait infantile, les yaourts notamment sont touchés par cette hausse des prix. De son côté, le discours officiel tente de rassurer. Il préfère parler de dépréciation et non de dévaluation de la monnaie nationale. La tendance est également à la baisse des prix des produits de large consommation selon la Banque d'Algérie. L'institut d'émission veut désormais rectifier le tir et limiter les ajustements de taux de change de manière à ne pas pénaliser les opérateurs et les ménages. Mais ce discours rassurant est vite contredit par les réalités du terrain. Sur le marché, la même tendance se poursuit : le pouvoir d'achat de la majorité des ménages est laminé : prix des viandes blanche et rouge prohibitifs, des fruits quasiment à plus de 100 DA le kilo, des légumes aussi chers... Dans la foulée, les négociants, au sein des marchés de gros, annoncent de nouvelles augmentations des prix de produits de large consommation, effet selon eux de la perte de la valeur du dinar par rapport à l'euro. Retour aux fondamentaux. D'abord, la désorganisation du marché intérieur, visible à travers les pratiques spéculatives, accentue l'effet perte de valeur interne de la monnaie nationale sur le pouvoir d'achat du citoyen. En un mot, l'anarchie dans les circuits de distribution fragilise le dinar. En un sens, il faut aujourd'hui beaucoup plus de dinars pour acheter les produits de large consommation, à l'exception des biens subventionnés. Ensuite, un dinar fort renvoie à la solidité de l'économie nationale. Sur ce point, nous pouvons énumérer plusieurs facteurs de fragilité : le plus important est l'absence d'un appareil de production de biens et services, intégré, capable de fournir une offre en quantité et en qualité, en substitution aux importations. La seconde est le retard accusé depuis des décennies dans la diversification de notre économie. En clair, les exportations hors hydrocarbures peinent à dépasser les deux milliards de dollars. La troisième est l'incohérence de nos politiques publiques. Au nom de la paix sociale, on augmente les salaires sans contrepartie productive et/ou de qualité de service. Les dépenses publiques de surcroît ont atteint des nivaux tels qu'elles menacent les équilibres macroéconomiques du pays. Où va donc l'Algérie avec toutes ces fragilités et toutes ces incohérences ? à un dinar encore plus faible, à l'évidence. Nom Adresse email