La Banque d'Algérie semble avoir abandonné sa politique de stabilisation de la valeur de la monnaie nationale. Les opérateurs économiques sont actuellement déboussolés. Le dinar commercial par rapport au dollar américain et à l'euro ne cesse de subir des fluctuations ou changements depuis de l'année 2012. Après une longue période de stabilité, le dinar a enregistré une importante perte de sa valeur par rapport au dollar. Il fallait, en avril 2012, 74,43 DA pour un dollar américain. En août dernier, les opérateurs ont dû débourser 81,69 DA, soit une dévaluation de 10% du dinar en seulement quatre mois. Cette perte de valeur importante de la monnaie nationale fait suite à une autre dévaluation importante entre janvier 2011 et janvier 2012 (10%), puisque que le taux de change dinar/dollar américain est passé de 69 DA à 75 DA. La Banque d'Algérie semble avoir abandonné sa politique de stabilisation du dinar par rapport au dollar. Pendant ces dernières années, seul l'euro par rapport au dinars subissait de sensibles fluctuations. La tendance se poursuit. L'euro était coté à 97 DA en janvier 2012. En octobre 2012, il passe à 103 DA, soit une perte de valeur moins importante que par rapport au dollar. En tout état de cause, chute de valeur du dinar par rapport au dollar ou à l'euro, les opérateurs économiques répercutent invariablement cette chute sur les prix des produits de large consommation. En d'autres termes, les produits importés seront plus chers à cause de ces glissements du dinar. Or, on sait que 75% des biens consommés en Algérie sont importés. En clair, ce sont les ménages qui seront les plus touchés par ces dévaluations successives du dinar. Autre inconvénient : ces incessantes variations de la valeur du dinar ne donnent plus de visibilité suffisante aux opérateurs économiques. C'est pourquoi ils réclament depuis plusieurs années le mécanisme d'achat à terme de devises, qui protège et les entrepreneurs et les consommateurs de telles fluctuations de monnaies. La Banque d'Algérie, dans une position omnipotente, campe curieusement dans une attitude de refus de mettre en œuvre cet instrument. Une attitude inexpliquée et inexplicable ! K. R.