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DECÈS DU MOUDJAHID EN OCTOBRE DERNIER
Azouz nous a quittés
Publié dans Liberté le 14 - 11 - 2013

La moudjahida Annie Steiner rend un bel hommage, dans cette contribution, à son ami et "frère" Abdelaziz Bensadok. Ancien combattant durant la guerre de Libération nationale, sa maison était devenue en partie un laboratoire d'explosifs où passait, rapidement, Hassiba Ben Bouali pour y déposer des produits. Arrêté le 6 octobre 1956, il a été condamné à 20 ans de travaux forcés, il a "visité" de nombreuses prisons comme Barberousse et Maison-Carrée. Après l'indépendance, il a repris son métier de relieur.
Azouz, de son vrai nom Abdelaziz Bensadok, nous a quittés jeudi 24 octobre au matin. Il était né le 18 février 1929. Il est parti discrètement, comme il a vécu, entouré de sa femme et de ses enfants. Prévenue rapidement, je suis partie car le hasard a voulu que nous soyons voisins. Il a vécu humblement, discrètement, avec réserve, respecté par les gens du quartier et, d'une manière générale, par tous ceux qui le connaissaient, il recevait des visites régulières de ses compagnons, moudjahidine comme lui. Il a été enterré à Blida, à sa demande, pas loin de son beau-père et ami. Et des souvenirs de la Révolution se sont mis à émerger de ma mémoire. Il était le fils de l'herboriste, bien connu et apprécié de Birkhadem et c'est la maison de son père, à Birkhadem, qui a été transformée, en partie, en laboratoire d'explosifs où passait, rapidement, Hassiba Ben Bouali pour y déposer des produits. La buanderie a été transformée en atelier pour Giorgio Arbib, ingénieur chevronné, tandis que Daniel Timsit était le responsable du laboratoire. Si nous revenions en arrière, nous verrions Azouz adhérer très jeune au scoutisme, école du nationalisme et du patriotisme, puis au PPA. Au titre du scoutisme, il a fait partie du l'OS, créée en 1947, pour préparer des militants à la lutte armée, il avait 18 ans, il a participé aux manifestations contre le colonialisme, à commencer par celle du 1er Mai 1945, il avait 16 ans. En 1956, étant donné les conditions très strictes du croisement, je n'allais pas à la maison de Birkhadem car j'avais d'autres tâches à protéger. Azouz a été arrêté le 6 octobre 1956, trois mois après son mariage, dans la maison de Birkhadem, quelques jours avant mon arrestation, et nous avons été jugés ensemble fin mars 1957. Au procès qui a duré trois jours, les trois avocats du barreau de Paris, maîtres Douzon, Lederman et Braun (les deux premiers sont décédés), ont posé le problème d'un frère, Jacques Salort, arrêté récemment, et ont obtenu qu'il soit retiré des mains de la police et soit présenté au tribunal pour être incarcéré à Barberousse ; torturé, il ne pouvait plus marcher et était soutenu par deux policiers, ce fut une belle victoire. Azouz, interrogé, a demandé la présence d'un traducteur alors qu'il parlait très bien le français : c'était une question de principe. Condamné à 20 ans de travaux forcés, il a "visité" les prisons suivantes : Barberousse, Maison-Carrée, Lambèse, pour finir à Saint-Leu d'où il a été libéré. À Barberousse, avaient lieu les exécutions des condamnés à mort : moment d'horreur intense que nous vivions dans nos quartiers respectifs et, par leur courage et leur détermination, c'étaient eux, ceux qui allaient mourir, qui nous donnaient espoir et courage. Avec Azouz, nous n'en parlions jamais. Après l'indépendance, il a encore fait preuve de modestie, en reprenant son métier de relieur (alors qu'on lui avait proposé un poste de chargé de mission dans un ministère) et, à ce titre, il a enluminé la première Constitution de l'Algérie indépendante (1963) par un délicat travail d'artiste. Il a appris le métier à deux de ses enfants, Naziha et Mourad, qui assurent, actuellement et avec talent, les travaux de reliure. Si je devais définir Azouz en peu de mots, je dirais : dignité, réserve et bonté étaient ses caractéristiques. Profondément pieux, il était doté d'une grande tolérance que j'ai pu apprécier à maintes reprises ; quand je l'appelais affectueusement "mon chef"... il souriait. Et je me souviens de cette phrase qu'il m'avait dite un jour : "Annie, on devrait pouvoir écrire l'histoire sans citer de nom." Est-ce possible ? Et maintenant, dors en paix Azouz, dors en paix mon frère, le frère que je n'ai jamais eu.
A. S.
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