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�L'affaire Gharbi me ram�ne 52 ans en arri�re...�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 06 - 2009

Guelma, avec S�tif et Kherrata, les villes martyres du 8 Mai 1945. D�autres villes y ont particip�, mais ces trois restent, dans le souvenir populaire, les villes de la r�sistance et des nombreux massacres qui ont suivi, annon�ant le 1er Novembre 1954.
Par Annie Steiner
Et c�est dans cette ville que s�est tenu le proc�s de Mohamed Gharbi, moudjahid et Patriote. C�est dans cette ville que sa condamnation � mort a �t� prononc�e. Quelle vil�nie ! J�ai lu dans la presse, atterr�e, que le pr�toire a retenti aux cris de �Allahou Akbar�. Et ces deux mots m�ont ramen�e 52 ans en arri�re, � Barberousse, quand j�entendais les condamn�s � mort, qu�on venait chercher pour la guillotine (finga), les prononcer. C��taient ces deux mots qu�ils nous lan�aient � l�aube, quand ils partaient comme des h�ros pour ne plus revenir : �Vous �tiez fiers et calmes, s�rs de votre id�al, vous c�toyiez d�j� les martyrs de l�histoire... � Et d�apr�s le t�moignage d�un condamn� � mort, ceux qui restaient dans la cellule �taient t�tanis�s, sans jambes. Les condamn�s partaient � l�aube, soutenus par tous les prisonniers, debout et r�volt�s, qui criaient des slogans, chantaient et lan�aient des youyous, pr�venant ainsi La Casbah. C��taient eux qui nous donnaient de belles le�ons de courage et d�espoir. J�ai encore ce cri d��Allahou Akbar� � l�oreille 52 ans apr�s. Merci mes fr�res. Nous n�avions pas honte au tribunal militaire, quand on nous traitait de terroristes et que la salle �taient pleine de pieds-noirs qui criaient �� mort, � mort�. Et c�est ce m�me cri qui a �t� entendu... dans le pr�toire du tribunal de Guelma. C�est une femme qui a os�, sous des pressions tr�s fortes, je le suppose, prononcer ce jugement. Une femme ! Certes, femmes et hommes sont semblables, �tant des �tres humains, et la femme n�est pas, par nature, porteuse de toutes les qualit�s, de tous les sentiments. Mais tout de m�me, il fallait oser le faire ! Il y a des choix qui s�imposent dans la vie, des choix souvent difficiles et qui ne sont pas conjoncturels, des choix qui bouleversent totalement notre vie, mais quand on a fait le bon choix, croyez-moi, on se sent beaucoup mieux, on respire. Vous n�avez pas, Madame, accord� les circonstances att�nuantes, pourtant vous aviez le choix. Je sais tr�s bien que nul ne peut se faire justice soi-m�me : c�est un grand principe. Mais en g�n�ral, la condamnation � mort a lieu par contumace, ce qui n�est pas le cas, l�accus� n�ayant pas fui. Vous aviez toute une panoplie de circonstances att�nuantes : fr�quentes provocations, autorit�s pr�venues par l�accus� � plusieurs reprises et surtout son pass�. Je ne connais pas M. Gharbi, mais j�ai appris qu�il est moudjahid et chef des Patriotes de Souk Ahras. Et cela me suffit amplement. Il a d� en voir mourir des innocents assassin�s, avant de reprendre les armes. J�ai en m�moire, d�s les premi�res ann�es du terrorisme, des centaines de moudjahidine assassin�s sans que le minist�re des Moudjahidine, qui en �tait inform�, en parle. Actuellement, les institutions ne bougent pas pour ne pas contrarier la r�conciliation nationale. Mais est-ce l� une fa�on de r�aliser la r�conciliation ? Et peut-�tre m�me, tant qu�on y est, pour ne pas contrarier le trait� d�amiti� avec la France ? M. Gharbi est un vrai moudjahid (il y en a, para�t-il, plus de faux que de vrais) gr�ce � qui nous sommes ind�pendants ; et cette guerre de 7 ans et demi a �t� atroce, dure, implacable. M. Gharbi, je n�ai pas eu l�honneur de vous conna�tre, mais je vous vois toujours digne, en attendant que le peuple surmonte cette l�thargie momentan�e qui l�a frapp� et qu�il ouvre enfin les yeux sur ce qu�a �t� son silence et, pourquoi pas, malgr� toutes les excuses qu�on peut lui trouver, sa l�chet�. Au-del� des symboles et des calculs sordides qui ont �t� � l�origine de votre condamnation, c�est votre dignit� �galement qu�on vous reproche. A bient�t, M. Gharbi, � bient�t.
A. S.
Annie Steiner, la moudjahida
Annie Steiner a vu le jour le 7 f�vrier 1928 � Marengo (Hadjout). Son p�re, Fiorio Marcel, n� au d�but du si�cle dernier � Tipasa, est issu d�une famille originaire de Florence, en Italie. Il travaillait dans les h�pitaux. Bien avant le d�clenchement de la guerre, Annie avait pris conscience de la situation d�sastreuse des �indig�nes�. Elle avait choisi son camp. Elle �tait dans le r�seau FLN clandestin, dans lequel elle a �t� engag�e en 1955 apr�s avoir cherch� un contact d�s la fin de 1954. �J�ai pu faire beaucoup de choses, tout simplement parce qu��tant d�origine europ�enne, je n��veillais pas les soup�ons et je n��tais pas fich�e par la police.� Quel �tait le regard port� sur elle par ses amis pieds-noirs, elle qui avait pris le parti de lutter pour l�ind�pendance de l�Alg�rie ? �Personne ne savait ce que je faisais. Leur surprise a d� �tre grande lorsqu�ils l�ont appris dans le journal, en page une et en gros titre.� Arr�t�e en octobre 1956, elle est condamn�e � 5 ans de r�clusion par le tribunal militaire d�Alger, lors d�un proc�s qui a dur� 3 jours et appel� � tort �Le proc�s des m�decins�. Pourquoi cette expression ? Voulait-on associer intentionnellement le mot �m�decin� � une des activit�s du groupe concernant un laboratoire d�explosifs ? On ne sait pas. Dans ce proc�s, o� les accus�s avaient des origines politique et ethnique vari�es, se trouvaient A. Bensadok (vieux militant du PPA puis du FLN), les trois fr�res Timsit (m�decins) et Georgio Arbib (ing�nieur) anciens militants du PPA, Djaballah (jeune �tudiant chimiste), E. Neplaz (instituteur de Constantine), etc. Beaucoup, qui �taient clandestins, ont �t� jug�s par contumace, parmi lesquels Hassiba Ben Bouali, chahida � 18 ans, morte h�ro�quement avec Ali la Pointe, Petit Omar et M. Bouhamidi. Le lendemain du proc�s, elle �crivait un po�me qui sera souvent lu � la Cha�ne III par Djamel Amrani qui savait si bien lire la po�sie : �Cette femme n�est pas une m�re, a dit Monsieur le procureur. Cette femme n�est pas une m�re, ont r�p�t� les cervelles dociles. Vous avez le jugement prompt. Soyez lou� par les cervelles dociles. Vous avez le go�t de la justice prompte. Soyez b�ni par les cervelles dociles. Sachez Monsieur le procureur que rien n�est aussi simple. Cette femme �tait m�re et par le don de la vie deux fois renouvel� (allusion ici � Edith et Ida qui, en 1957, avaient 4 et 2 ans.). Annie a fait 6 prisons : Barberousse, Maison-Carr�e, Blida par mesure disciplinaire puis transfert � la Petite-Roquette � Paris, � la vieille prison de Rennes et, enfin, � la maison d�arr�t de Pau. Sa petite famille accuse le coup. Sa m�re en souffre beaucoup, les enfants aussi. Apr�s sa sortie de prison en 1961, elle ne pouvait revenir en Alg�rie. Elle se rend en Suisse, o� la garde de ses deux filles Edith et Ida lui est retir�e.�


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