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"100 ANS DE THEÂTRE ALGERIEN" DE MOHAMMED KALI
Un art de subversion et de ruptures
Publié dans Liberté le 23 - 01 - 2014

L'auteur nous invite à nous départir de nos idées reçues, de notre admiration ou déception par rapport au théâtre algérien tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, et de nos doutes (si doute il y a) quant à son avenir. Le centenaire du théâtre algérien — complètement oublié — en 2012 sera le point de départ de ce texte, de cette passionnante analyse du théâtre algérien — profondément marqué par le contexte.
"En 2012, l'Algérie célébra le cinquantenaire de l'Indépendance nationale. À cette occasion, trois arts s'illustrèrent particulièrement par leur implication dans les festivités commémoratives. (...) Quant au théâtre, paradoxalement, il célébra sa cinquantième année postindépendance en janvier 2013 alors que, par ailleurs, il clôturait un siècle d'existence en 2012 !", note Mohammed Kali, dans l'avant-propos de son ouvrage 100 ans de théâtre algérien. Du théâtre folklorique aux nouvelles écritures dramatiques et scéniques, paru il y a quelques mois, aux éditions Socrate News. Il précise également que durant l'année 1912, "pas moins de trois pièces avaient été montées à Médéa et à Alger par des Algériens". Dans cet ouvrage, articulé autour de trois parties (Le théâtre en Algérie, Le théâtre algérien, Théâtre postindépendance), Mohammed Kali propose donc de revisiter l'histoire du 4e art dans notre pays, profondément marquée par le contexte, et par les différentes mutations de la société. L'auteur se montre sans concessions, et relativise voire remet en question certaines approches et théories liées à la pratique théâtrale en Algérie, et notamment l'apport dit "fécondant" du Machreq au début du XXe siècle.
En effet, le théâtre a été marqué par le phénomène d'"apparition/disparition", et ce, du règne de la Rome païenne jusqu'au XXe siècle, année de son centenaire, et année également de sa mise en place. Mohammed Kali consacre une partie de son livre au garagouz en Algérie, et met en lumière les raisons de son incapacité à briller aujourd'hui, principalement à cause de la formation, du peu de moyens, du didactisme imposé par le fait que cet art s'adresse à un jeune public et que celui qui le pratique est souvent sollicité par des établissements de jeunesse ou d'éducation. Une éclaircie se dessine dans ce paysage avec la création d'un festival dédié au théâtre de marionnettes, qui permet aux praticiens de confronter les expériences et d'améliorer leur travail.
L'auteur s'intéresse aussi à la première génération du théâtre algérien, et à l'emblématique Mahieddine Bachtarzi qui a accompli un travail remarquable et colossal pour fidéliser le public, et à lui inculquer une culture de théâtre. Même s'il n'a pas fait partie de la troupe artistique du FLN, et qu'il a été quelque peu controversé, Mahieddine Bachtarzi est une figure de proue du 4e art algérien. Dans la troisième partie de l'ouvrage, celle consacrée au théâtre postindépendance, Mohammed Kali évoquera ce qu'il a appelé "Le théâtre des certitudes", relatif aux premières années de l'Indépendance, et au théâtre de Mustapha Kateb. Il reviendra également sur les expériences d'Abdelkader Ould Abderrahmane dit Kaki et Abdelkader Alloula avec El-Halqa et le "théâtre identitaire", et reviendra sur le cas de Kadour Naïmi. Dans ce chapitre précisément, l'auteur tentera de réhabiliter Kadour Naïmi, en expliquant clairement que ses divergences avec Kateb Yacine étaient plutôt d'ordre idéologique, et c'est peut-être cela le fond du problème. Le problème du théâtre algérien semble résider dans le fait qu'il a été, depuis sa création, un enjeu. D'ailleurs, même la problématique de la langue — aujourd'hui beaucoup moins importante bien que servie à toutes les sauces durant les débats à l'issue des représentations, notamment dans les festivals —, a été un enjeu politique, dans les précédentes décennies. Tous ces éléments nous amènent à conclure que c'est la subversion du théâtre — un art vivant donc qui évolue —, et son impact sur les spectateurs, qui font que la pratique théâtrale évolue selon le contexte historique. Parmi les ruptures qui ont marqué le 4e art, il y a la décennie noire.
L'étude de cette période douloureuse de l'histoire de l'Algérie a permis à Mohammed Kali de nous faire découvrir que des associations ont été créées, et qu'il y a eu un essor du monologue (dont la naissance dans le théâtre algérien est antérieure à la décennie noire, et qui prend deux formes : pièce avec un seul personnage, et plusieurs monologues dans une pièce à plusieurs personnages. Ici, il est question de pièce à un seul personnage, qui s'apparente à "un théâtre de combat" pour l'auteur. Selon lui, "on retiendra au terme de ce premier constat que ce sont des situations particulières qui ont imposé le monologue et non des choix artistiques" (rappelant les cas d'Abdelkader Alloula avec Homk Salim en 1972, Toufik Mimiche dans Hafila Tassir, mais aussi le cas de beaucoup de femmes : Sonia a inauguré le genre en 1990 avec Fatma). Mohammed Kali, qui expliquera parfaitement bien l'enjeu du public, termine son ouvrage avec les nouvelles expressions théâtrales, ballotées entre le théâtre du questionnement mais aussi du "service fait". Concernant ce dernier concept, on en a eu à satiété durant les célébrations du cinquantenaire de l'Indépendance, avec les pièces qui ont été produites dans ce cadre.
S K
"100 ans de théâtre algérien. Du théâtre folklorique aux nouvelles écritures dramatiques et scéniques" de Mohammed Kali. Essai, 170 pages, éditions Socrate News. 900 DA.
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