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Liaison dangereuse sur internet 74e partie
Publié dans Liberté le 23 - 04 - 2014


Quatrième chapitre : "Le chantage"
Résumé : Inès va poser un pansement, puis va dans sa chambre. Fateha et Linda travaillent jusqu'au matin. Inès s'est levée très tôt. Elle se rend au lycée, croyant que son cauchemar était terminé, mais c'était compter sans Tahar qui en veut toujours plus. Inès est rongée de l'intérieur...
Son amie a beaucoup de peine pour elle, mais elle ne peut pas l'aider. Inès a les pieds et poings liés. Elle ne peut rien contre Tahar et son harcèlement moral et son chantage. Elle espérait qu'il finirait par tenir parole. Mais elle a découvert qu'il n'arrêtera jamais.
Elle s'en voulait à mort. Depuis le début, il jouait la comédie de l'amoureux transi uniquement pour qu'elle tombe dans le panneau. Il avait enregistré toutes les discussions où elle se plaignait de la sévérité de son père et de sa mère qui l'adorent. Elle lui avait ouvert son cœur et, en retour, il lui gâchait la vie.
Depuis des semaines, sa vie était suspendue à cette vidéo. La jeune fille est à bout.
Il ne reste que quelques semaines avant l'examen du bac. Même si elle ne ratait aucun cours, faisait tous ses exercices, révisait en groupe, elle ne pourra rien donner les jours de l'examen. Toutes ses pensées tournent autour de Tahar.
Elle retourne à chaque fois sur Youtube et s'assure qu'il n'a pas diffusé la vidéo. Mais un soir, elle la trouve. La vidéo dure cinq minutes. On la voit en train de retirer ses vêtements et rester en petites tenues avant de tout enlever.
Elle écrit à Tahar, le suppliant de la supprimer, mais il ne répond pas. Elle a mis Ferewsan au courant. Celle-ci est sous le choc. Elle ne regarde pas la vidéo. Elle ne trouve aucun mot pour la réconforter, pour la rassurer. Elle n'a aucune solution et ne connaît personne qui pourrait supprimer la vidéo. Il faut avoir accès au compte pour pouvoir la supprimer.
Inès ne dort pas de toute la nuit. Elle reste assise dans le coin de la chambre à se demander que faire. Tahar avait tout obtenu d'elle. Tout...
Maintenant qu'elle n'avait plus rien, elle se demandait si elle ne ferait pas mieux de prendre ses affaires et de partir loin de sa famille. Si son père venait à découvrir, elle n'oserait plus jamais le regarder en face. Elle ne supporterait pas de voir sa déception, sa colère et l'humiliation qu'elle aurait apportée à sa famille à tout jamais...
Le matin, elle surprend ses parents, ils la trouvent à la cuisine. Elle avait préparé la table pour le petit-déjeuner. Elle les embrasse chaleureusement comme si elle ne les avait pas vus depuis longtemps.
- Tu es bien matinale, remarque Fateha. Tu as bien dormi, j'espère ?
- Oui...
- Tu as des cernes ! Tu travailles trop, dit Fateha. Tu ne tiendras pas le coup à ce rythme ! Il faut ralentir la cadence... Tu dois te sentir très fatiguée...
- Oui. C'est normal...
- Je vais passer chez le pharmacien et t'acheter des vitamines... D'ailleurs, je vais te préparer un cocktail de fruits !
- Non, c'est bon, j'ai pris une orange...
Djaâfar l'invite à rester avec eux.
- Prends un morceau de gâteau, lui dit-il. Tu ne peux pas partir le ventre vide... Mange avec nous !
Inès sourit tout en prenant place entre eux.
- Je vois que tu travailles beaucoup ces derniers temps... Est-ce que tu t'es améliorée grâce aux cours ?
- Je pourrais dire que oui, mais ce sont les notes des profs qui le prouveront, répond-elle. Je fais tout pour qu'elles soient meilleures !
- J'espère qu'elles le seront !, dit Djaâfar.
Il lui sert un peu de lait et un morceau de gâteau. Inès mange pour leur faire plaisir. Elle a vite fini, arrachant un sourire à son père.
- Tu sais, peut-être que parfois on s'y prend mal avec toi, poursuit-il. Mais mets-toi en tête que c'est pour ton bien !
Des larmes montent aux yeux de la jeune fille. Une boule dans la gorge, elle lui dit ;
- Je sais papa, je sais...
Il a fallu qu'elle tombe dans le piège de Tahar pour qu'elle réalise que c'est ce qu'ils voulaient lui éviter depuis toujours. Elle apprend à ses dépens qu'elle aurait dû les écouter et ne jamais se fier à des inconnus. Elle comprend les peurs de son père.
- Pardon papa, pardon... Je ne voulais pas...
Elle quitte la table, ne voulant pas qu'ils voient ses larmes. Ce qu'elle leur a fait, il ne le lui pardonnera jamais. Tout comme elle ne se le pardonnera pas...
(À suivre) A. K.
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