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Kouider Boutaleb, économiste, à "Liberté"
"Il est temps de réviser la politique des salaires"
Publié dans Liberté le 14 - 05 - 2014

Dans cet entretien, Kouider Boutaleb, économiste et universitaire, explique que toutes les réformes économiques qui ne s'accompagnent pas de gouvernance conduisent à des situations de blocage pour la croissance et le développement.
Liberté : Que recouvre la notion de bonne gouvernance dans un pays en développement ?
Kouider Boutaleb : La notion de bonne gouvernance est comprise dans nos contrées en développement, à la fois comme le désir d'une direction politique davantage capable, légitime et responsable, et le projet d'une exécution administrative, techniquement correcte, moins coûteuse et plus efficace que celles auxquelles on s'était accoutumé. La bonne gouvernance s'exprimerait, selon les Nations unies et les institutions internationales en charge du développement, dans la bonne gestion des affaires publiques et de la démocratie aussi bien au plan politique, économique, qu'administratif, avec, comme principaux indicateurs : la transparence ; l'éthique et le respect de la déontologie dans la conduite des affaires ; l'indépendance et la crédibilité des juges et des tribunaux; des élections libres, transparentes, organisées par une commission électorale indépendante; la décentralisation; le renforcement des contre-pouvoirs (presse, société civile, etc.). Il s'agit d'une conception très large des entendus de la "bonne gouvernance". La bonne gouvernance se définit, parmi d'autres caractéristiques, comme participative, transparente et responsable. Cette conception comprend les mécanismes, processus et institutions grâce auxquelles les citoyens ou groupes articulent leurs intérêts, exerçent leurs droits communs par la loi, remplissent leur obligation et négocient leurs différends. Les fondements conceptuels et opérationnels du "modèle de bonne gouvernance" se résumeraient finalement dans : la transparence dans la gestion des affaires publiques ; la démocratisation et la participation de la société civile ; la recherche systématique de l'amélioration de l'efficacité et de l'efficience organisationnelle. La bonne gouvernance est ainsi une aspiration et une préoccupation humaine universelles. L'amélioration des formes d'intervention des Etats pour répondre aux préoccupations socio-économiques est une quête perpétuelle qui interpelle à des degrés divers toutes les sociétés. Mais sous nos cieux, cette quête est une nécessité qui revêt un caractère prioritaire.
Quelle est la bonne conduite à tenir pour une bonne gouvernance financière (subventions, train de vie de l'Etat, importation, dépenses publiques, masse salariale... ?
La bonne gouvernance financière repose d'abord sur une bonne allocation des ressources nonobstant leur rationalisation. Il devient de ce fait impératif d'éviter toute démarche conduisant à une mauvaise allocation des ressources (en dinars et en devises) et de veiller à leur rationalisation. Il nous semble que la problématique des programmes publics d'investissement et ceux concernant les infrastructures en particulier doit être posée en termes d'efficacité de l'investissement public et de gouvernance économique plutôt qu'en termes de financement même si à terme cette question devrait certainement surgir compte tenu des tendances en cours. Encore une fois, ce ne sont pas les dépenses publiques en elle-mêmes qui posent problème, dans la mesure où il n'existe pas d'autres alternatives dans l'état actuel des choses. Ce qui pose problème, par contre, c'est l'amélioration de la capacité d'absorption de ces investissements, de leur efficacité. Ce qui relève de la problématique du choix des projets et leur encadrement administratif, du climat des affaires. L'investissement en tant qu'élément de la demande globale influence à la hausse le PIB tant que son flux reste continu ( multiplicateur keynésien totalement réfractaire dans le contexte qui est le nôtre). Concernant les transferts sociaux, y compris les subventions, ils ne répondent à aucune rationalité économique. Il est temps de réviser le régime des subventions qui profite plus aux riches qu'aux pauvres. Il est temps aussi de réviser la politique des salaires qui est loin d'être efficiente au triple plan de l'emploi, de la productivité et de l'équité comme nous l'avons montré dans un livre que nous avons publié à l'OPU(2013).
La politique financière est-elle soutenable dans le court et le moyen termes ?
On pourrait effectivement marquer un point d'interrogation. Avant de répondre à la question, il faudrait sans doute commencer par rappeler brièvement quelques chiffres : le programme de développement quinquennal 2010/2014 est doté d'une enveloppe financière globale de l'ordre de 286 milliards de dollars (21 214 milliards de dinars), ce qui est considérable et sans précédent dans l'histoire économique du pays. Concernant l'état des ressources dont dispose le pays, elles sont en baisse si on se fie aux données de la Banque d'Algérie (note de conjoncture de la Banque d'Algérie). La question mérite effectivement d'être posée. En théorie, rien n'interdit d'opter pour un accroissement de la dépense publique, toute chose égale par ailleurs, si l'objectif est une relance économique réelle ... or, c'est là où réside tout le problème. L'économie algérienne demeure "insensible" au plan du développement des capacités endogènes de production en réponse à l'accroissement de la demande suscitée par la dépense publique qui, au demeurant, est considérable. Un vieux problème lié aux conditions permissives du jeu des multiplicateurs en l'occurrence le multiplicateur d'investissement. Et, on continue à injecter de l'argent dans le circuit économique sans s'interroger sur les impacts en termes de développement des capacités endogènes de développement. Nous n'avons pas tiré les leçons inhérentes a la réalisation des deux plans de relance économiques précédents, dans la mesure où la croissance de la dépense publique n'a pas suscité un développement de l'offre domestique en matière d'engineering, de capacité de réalisation et de production au niveau des entreprises nationales publiques et privées, et on perpétue le recours à l'étranger pour tout importer et l'appel aux entreprises étrangères pour tout réaliser (études, réalisation et contrôle technique...) et par conséquent beaucoup de dépenses, notamment en devises.
À court terme, les ressources dont dispose présentement le pays ne sont guère limitées même si elles sont en baisse comme nous l'avons déjà relevé. Mais à moyen et long termes, la question du financement de la nécessaire dépense publique (y compris les transferts sociaux) se posera certainement, compte tenu des tendances en cours.
Y. S.
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