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ECONOMIE NATIONALE
Entre choc interne et choc externe
Publié dans Liberté le 26 - 06 - 2013

L'économie algérienne vient d'enregistrer son premier choc depuis 2009. Ce choc prend forme dans les équilibres et les chiffres macroéconomiques du pays portant sur la situation financière annoncée dans le rapport du premier trimestre 2013 de la Banque d'Algérie.
Il s'agit d'un "choc externe" qui s'invite au débat déjà engagé sur la situation de l'économie algérienne marquée par le "choc interne" à travers la poussée d'inflation enregistrée en 2012 et 2013. L'origine de ce choc est évidemment due au brusque retournement des prix à l'export
(-5,70%) des produits des hydrocarbures associé cette fois ci à la baisse du volume (- 8,86%) des produits exportés.
De mémoire, l'expérience de notre pays avec ces chocs externes a toujours été accompagnée par une forte dette, un faible niveau de réserves, une économie relativement planifiée et un commerce extérieur administré. Les solutions passaient toujours par le remboursement de la dette, la réduction du programme d'importation et des coupes sur le budget de fonctionnement et d'investissement.
C'est la première fois que l'économie algérienne se trouve en face d'un "choc externe" avec une ouverture sur l'international, un important excédent de ressources et de liquidités internes et externes, une inflation, une faible dette et un important programme d'investissement.
La thérapie semble plus complexe et les solutions classiques connues à ce jour ne conviennent plus (injonction administrative...).
Il va falloir chercher et activer des solutions nouvelles et efficaces pour agir sur l'environnement des entreprises, le comportement des acteurs économiques au niveau des marchés et la gouvernance des institutions publiques.
Choc interne : rappel du contexte inflationniste
L'économie algérienne est sortie de la période d'ajustement des années 1990-1998, relativement équilibrée sur le plan macroéconomique avec une ouverture commerciale sur l'extérieur après une dévaluation du dinar par rapport aux autres monnaies internationales.
Ce début d'ouverture limité au commerce extérieur des biens (les services et les capitaux restent administrés) n'a pas été accompagné de la réforme structurelle de la gouvernance de l'économie de type "deuxième génération".
Malgré cela, l'Algérie a retrouvé le chemin de croissance, tirée par le BTP, l'agriculture et les services et a connu une inflation modérée à moins de 5% de 1998 à 2008.
Mais dès 2009, ce seuil d' inflation est dépassé pour atteindre 5,74% en moyenne annuelle dans un contexte d'envolée des prix des produits de base sur les marchés internationaux et une progression des prix des produits frais locaux.
L'inflation importée s'est donc conjuguée à l'inflation endogène. Le phénomène inflationniste a émergé réellement avec force en 2012 avec une poussée qui a atteint le niveau double de celui enregistré en 2011 à travers un IPC / base (158,48) 2001, de l'ordre de 8,89% à décembre 2012. En plus, il est clairement établi que cette inflation est complètement endogène et non importée et pose un sérieux problème d'érosion du pouvoir d'achat des ménages, voire même de stabilité macroéconomique à terme. Ceci a fait dire aux experts que l'Algérie est entre une inflation galopante et une hyperinflation structurelle et que les instruments classiques utilisés à ce jour pour la réduire restent inopérants dans un contexte marqué par une forte liquidité à laquelle vient s'ajouter une vulnérabilité de la balance des paiements extérieurs (choc externe ).
Place et rôle de la monnaie
La monnaie n'est pas neutre, elle a un rôle d'instrument d'échange et d'unité de compte, mais aussi celui de moyen de paiement différé ou de réserve de valeur
En Algérie, on continue à enregistrer une augmentation mécanique de la masse monétaire suite à l'augmentation de la fiscalité pétrolière liée à la hausse des ressources d'exportation des hydrocarbures. En plus, on a constaté une baisse de la circulation de la monnaie qui a été compensée par la création monétaire pour irriguer l'économie en moyens de paiement, assurer la réalisation des transactions économiques et commerciales et maintenir un niveau d'inflation autour de l'objectif visé. On sait tous que l'aspect monétaire n'est que le reflet des fondamentaux de l'économie et que la vitesse de circulation de la monnaie est directement proportionnelle à l'activité économique du pays. Aussi, si ce dysfonctionnement se prolonge et se traduit par une plus grande circulation de la monnaie hors secteur bancaire, il faut limiter l'accroissement de la monnaie afin de ne pas favoriser une source potentielle d'une inflation généralisée à terme.
La solution est donc dans la conciliation et l'adaptation de la politique monétaire avec la politique économique afin de réduire et mobiliser les excès de liquidités au niveau des banques, des entreprises, des ménages et de l'Etat, associée à une forte poussée d'inflation.
Choc externe : risques et contraintes extérieures
Certes, nous n'avons plus de dette à rembourser comme dans le passé, mais nous constatons une montée des importations en biens et services qui tend à atteindre le niveau total des exportations (hydrocarbures et autres). Si ces deux tendances se poursuivent sur les années à venir avec l'élargissement du déficit des "revenus des facteurs" et une diminution des "transferts nets", l'excédent du compte courant de la balance des paiements connaîtra une baisse importante. Sous l'effet de ces résultats négatifs, la balance des paiements extérieurs de l'Algérie est devenue donc insoutenable et traduit une forte vulnérabilité. Il est bien sûr possible de considérer ce "choc extérieur" comme une situation provisoire qui sera vite dépassée dès le retournement du marché des hydrocarbures et continuer à importer pour satisfaire les nouveaux besoins de consommation et d'investissement de plus en plus importants. Et même si ce choc se prolonge, l'Algérie pourra puiser de ses importantes réserves pour les 2 à 3 années à venir sans remettre en cause sa stratégie de développement et continuer son petit chemin de croissance. Dans tous les cas de figure, il serait imprudent d'ignorer ce signal fort et de ne pas profiter de cette nième occasion pour revoir et actualiser les priorités et la stratégie. L'amélioration de la visibilité économique et financière dans ce domaine doit viser à se prémunir contre des chocs similaires et répétitifs dans les années à venir.
Ce qui nécessite d'appréhender les déterminants de cette nouvelle évolution de la structure de la balance des paiements afin de cerner les risques associés et leurs conséquences fatales sur la vie économique.
Une nouvelle situation de l'économie nationale
L'économie algérienne n'a donc pas réalisé sa transition vers une économie de marché. Malgré la relative ouverture aux investissements privés et étrangers dans la majorité des secteurs, l'intervention et la présence de l'Etat persistent, mais sans aucune planification à moyen et long termes.
En plus, nous constatons tous que l'Etat ne joue pas encore son rôle de régulateur et continue à être le principal acteur économique.
Il ne veille pas encore sur l'efficacité économique, sur la concurrence, sur la bonne gouvernance et sur la sécurité en étant correcteur de lacunes et d'imperfection de marché.
En réalité, il apparaît clairement que l'Etat poursuit aussi d'autres objectifs. Ces objectifs sont dits "non économiques" liés surtout à des considérations d'équité et à la nécessité sur le plan politique de répondre aux attentes des groupes d'intérêts plus ou moins organisés.
Ces objectifs "non économiques" sont généralement à caractère social, sécuritaire, de prestige et autres. Ils sont accompagnés le plus souvent des pertes d'efficacité économique.
On les trouve dans les programmes de lutte contre la pauvreté, de redistribution de revenus, y compris entre générations, de la promotion de l'emploi, d'autosuffisance alimentaire, de filets de sécurité sociale et aussi d'armement ou de mise en place d'infrastructure de prestige.
C'est pour cela qu'elle continue à redoubler d'efforts et à financer l'essentiel de la croissance sur le budget de l'Etat.
Ainsi, le financement des plans de relance sont couverts par le Budget de l'Etat. Quant aux banques, elles participent au financement à court et moyen termes de l'activité économique des entreprises, d'une partie du programme de logement, des jeunes investisseurs et certaines dépenses des ménages.
Un premier et rapide diagnostic révèle ce qui suit :
Un important taux d'investissement avec un faible rendement.
Une faible croissance avec faible contribution des secteurs productifs
Une forte inflation avec une augmentation de la masse monétaire
Un niveau d'importation élevé avec un début de baisse des exportations
Une baisse du taux de chômage et une faible productivité du travail
Conclusion - recommandations
Le bilan reste donc globalement mitigé, et les principaux résultats de l'évolution de l'économie nationale militent en faveur d'une consolidation et d'une actualisation des priorités du développement économique et social. L'identification d'un ensemble déterminant de l'inflation enregistrée en 2012 et 2013 les situe au niveau de la politique économique, sociale et monétaire durant ces dernières années. La thérapie devient donc plus complexe et les solutions classiques connues à ce jour ne conviennent plus (injonction et solutions administratives...).
Les comptes extérieurs et intérieurs de l'économie nationale doivent refléter la relation entre la variation des prix relatifs des biens et de services et des évolutions des taux d'intérêt pratiqués en Algérie, de l'inflation et des taux de change de la monnaie nationale avec au moins les principales monnaies du reste du monde.
Autrement dit, passer d'un cadre d'analyse et de projection statique et comptable à un cadre d'analyse prévisionnel dynamique en intégrant les aspects monétaires et financiers à la projection du secteur réel de l'économie.
Ce qui nécessite de chercher et d'activer des solutions nouvelles et efficaces pour agir sur l'environnement des entreprises, le comportement des acteurs économiques et la gouvernance des institutions publiques.
I. N.
(*) Expert judiciaire en économie / ancien président de la Cosob
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