L'annonce du lancement du chantier de réalisation de la ligne ferroviaire à grande distance (LGV) à double voie devant relier Sidi Bel-Abbès à Tlemcen avec continuation jusqu'à la frontière algéro-marocaine a suscité auprès de la population beaucoup d'inquiétudes car, estime-t-on, de nombreux sites archéologiques risquent de disparaître si le train traverse la ville de Tlemcen dans son tracé actuel. La menace concerne directement les sites datant du XIVe siècle comme les vestiges de Bab El-Karmadine restaurés dans le cadre de la manifestation "Tlemcen capitale de la culture islamique", le minaret et les remparts de Mansourah ainsi que la vieille mosquée de Sidi Halloui achevée en 1354. A travers leur mouvement associatif, les habitants de ces cités et de celles de Sidi El-Haloui, Sidi Saïd, Bab Wahran, faubourg Pasteur, Aïn Nadjar, Makhoukh, riverains du chemin de fer, sont montés au créneau pour exiger des autorités centrales, maître d'ouvrage, de prévoir un nouveau tracé extra-muros pour justement préserver ce patrimoine en péril. Un courrier a été adressé au ministre des Transports et à la ministre de la Culture pour attirer leur attention sur ce sérieux problème, indiquant que le sifflement du train à l'aube et plusieurs fois par jour cause des problèmes aux malades et aux personnes âgées. Selon cette association, les riverains subissent des déboires par le fait que les fissures des maisons augmentent à chaque passage du train, et sont de plus en plus visibles. Les citoyens de Tlemcen considèrent qu'avec les grands problèmes de la circulation que connaît Tlemcen, il serait plus judicieux de réserver cette ligne qui traverse la ville d'est en ouest pour le projet du tramway, dont les études ont été confiées à un bureau d'études portugais et dont les conclusions tirent à leur fin. Le mouvement associatif est unanime à estimer que le train à grande vitesse, véritable mastodonte, devrait emprunter un tracé nouveau et plus adapté que cette ancienne ligne vétuste qui date de 1903, à l'origine de la mort de nombreuses personnes percutées de plein fouet par le train en traversant le centre-ville. En plus, le nouveau tracé coûtera moins cher, puisqu'il évitera de nombreux problèmes aux citoyens, dont l'expropriation de leurs biens. En plus des propriétés et terrains menacés, si le tracé est maintenu, les pouvoirs publics devront à coups de milliards réaffecter tous les réseaux et canaux, à savoir l'eau, l'électricité, le gaz, le téléphone, les égouts et les ouvrages d'art. A cela, il faut ajouter le fait que le train actuel et le futur LGV causent de sérieux problèmes d'environnement par la quantité de carbone qu'ils dégagent au centre-ville. B. A. Nom Adresse email
