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Le Sahara et le tourisme saharien : essai de lecture historique
Publié dans Liberté le 09 - 06 - 2014

Le Sahara (sans le tourisme) ce lieu appelé Tiniri en langue berbère, se vend de mieux en mieux. (De nos jours de moins en moins). Habilement récupéré, il est devenu un produit exotique parfaitement adapté à la publicité comme au cinéma, à la littérature, au sport, au tourisme ou, aux angoisses spirituelles....(1)
Sur le plan géographique (faut-il le rappeler d'emblée), l'Algérie, est le premier pays qui possède le plus de territoire saharien. Ses frontières sont extrêmement multiples : le Maroc, la Tunisie, le Niger, le Mali, La Libye, la Maurétanie, le Sahara Occidental. En somme, six pays. Pour ceux qui l'affectionnent, le Sahara est effectivement un espace mythique. C'est cet espace occupé par des nomades et dont les terrains de parcours, les aires de transhumance sont perçus comme des assises ethnico-territoriales (Les Maures, les Touaregs, les Arabes).
Cette étendue immense que se partagent plusieurs Etats n'est pas seulement une entité spatiale et géographique. Aussi paradoxal que vrai, elle est, cette zone d'élevage nomade par excellence, d'exploitation de minerais, d'hydrocarbures, d'échanges, de troc, de contacts entre civilisations.
Ces dernières années, elle a acquis une réputation de zone de troubles, entre ethnies. Ces turbulences mettent en cause la souveraineté de certains Etats voire de tous les Etats frontaliers.
Les explications disponibles livrées par les historiens corroborent pour considérer que l'approche adoptée pour le découpage frontalier a laissé de nombreuses cicatrices dans les consciences collectives.
Celles-ci sont visibles jusqu'à nos jours. Elles constituent un élément défavorable à l'intégration entre présumés ex-esclaves et présumés ex-esclavagistes. La création des frontières a bouleversé durablement l'équilibre économique et commercial de ce milieu fragile.
I- Rappel historique
Le Sahara demeure difficile de le circonscrire avec précision comme tous les autres déserts. Approcher le Sahara sous le plan historique et politique permet de retenir quelques dates historiques : (1)
1- en 1894 : l'armée française créa les premières unités sahariennes de Spahis pour s'adapter au terrain ;
2- le 24 mars 1916 : l'armée coloniale connaît des revers militaires dont l'un d'entre eux est la chute de Djanet ;
3- le 1er décembre 1916 : le père de Foucauld est assassiné. Cette année fut décisive pour l'occupation du Sahara. Nous consacrerons une autre contribution sur ce personnage ultérieurement ;
4- le 10 janvier 1957 : promulgation de la loi n°57/27 portant création de l'OCRS (2).
Historiquement et, pendant plus de cinquante ans, la structure administrative saharienne n'évolua que très peu. Elle verra la création des territoires du Sud, répartis à cette période en quatre territoires à savoir : In Sefra, Ghardaïa, Touggourt et les Oasis, et ce, jusqu'à leur transformation en deux départements sahariens le 7 août 1957 à savoir les Oasis et la Soura.
Sur le plan organisationnel, le Sahara, a évolué sous différentes formes d'organisation :
- en 1954, le Bureau de recherche en géologie minière (BRGM) et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) installèrent des prospecteurs à Tamanrasset ;
- en 1956, deux énormes gisements d'hydrocarbures furent découverts l'un à Hassi-Messaoud et, l'autre à Hassi-R'Mel.
II- Le tourisme saharienen quelques phrases
En effet, le tourisme saharien est un "phénomène" récent. Il l'est dans l'histoire du tourisme. La fabrication de la destination du Sahara en tant que destination touristique ne débutera qu'au cours de la seconde moitié du 19e siècle. C'est dire que cette gamme de tourisme est récente.
En 1919, seules les limites du nord du Sahara avaient été survolées. En 1922, la mission Citroën dirigée par Haardt, Audoin et Dubreuil traverse pour la première fois le Sahara en automobile. En une douzaine d'années, les pistes les plus importantes seront progressivement ouvertes aux "touristes" : la ligne du Hoggar de 1922 à 1929, celle du Tanezrouft en 1923, celle de Mauritanie en 1934.
La spécificité du tourisme saharien pourrait être déclinée sous la forme de "Tourisme au Sahara" vs "Tourisme saharien" (4). Elle est articulée autour de la différenciation entre touristes classiques et, touristes à la recherche d'expériences.
Le tourisme saharien ne s'est développé qu'en guise de découverte. La recherche de ce qui est appelé "tourisme alternatif", la recherche de grands espaces, la quête de l'authenticité, le désir d'aventure sauf que la question environnementale ne s'est jamais posée jusqu'à nos jours.
Les spécialistes approchent cette gamme de tourisme sous son côté folklorique. Il y a découverte de curiosités tant humaines que naturelles. Au fur et à mesure, ce produit perd de son sens. Il se banalise.
Les formules proposées par les tours opérateurs, des pays voisins de la zone méditerranéenne (Maroc, Mauritanie, Algérie, Tunisie) se ressemblent presque à l'identique sous forme de "package" : dîners dans les dunes, campements et bivouacs, petites randonnées "bédouines", " raids" en 4x4, quad ou dromadaires, les randonnées pédestres, cyclistes ou équestres, le sport-aventure.
Ce "package" laisse transparaitre la recherche du gain sans plus. Les randonnées sont effectuées souvent à pied encadrées par des "guides" locaux. Nous reviendrons ci-dessous pour parler sur l'emploi de cette catégorie socioprofessionnelle.
La massification de ce tourisme par sa mise en exploitation d'une manière assez rude au travers de la recherche bilatérale du plaisir, de la découverte, de l'aventure chez le touriste et, le gain, le bénéfice chez le tour opérateur risque d'être limitée dans le temps tant il est vrai que "les actifs" (ou alors les produits offerts par la nature) risqueraient, eux aussi, d'être mis en danger. De disparaitre.
III- L'expérience algérienne en quelques mots
L'expérience algérienne dans le domaine du tourisme saharien est récente. Elle remonte aux années 1960. Elle tire son dynamisme de l'organisation de l'offre sous forme essentiellement d'un réseau d'agences de voyages privées, implantées localement et gérées pour la plupart, par des autochtones, des familles.
En termes d'emplois : L'essentiel de l'activité touristique de type saharien dépend en totalité de connaisseurs, de guides. Le marché du travail repose et fonctionne largement sur l'informel. Des guides souvent non déclarés, issus pour leur majorité des zones objets de circuits.
Les tours opérateurs recourent à ces personnes sans couverture juridique en termes de contrat de travail. Le seul critère qui prévaut dans ce genre de relation est la confiance mutuelle entre le patron de l'agence et le guide auquel il fait appel. Nous assistons à une nouvelle forme de relation de travail : le contrat moral. Ces agents sont, en effet, tout dépend de leurs compétences des chauffeur-guides ; guides-accompagnateurs ; chauffeurs-accompagnateurs ; chamelier-guide. Cependant, en raison de la fragilité des statuts, le turn-over est très élevé, les travailleurs salariés quittent fréquemment une agence pour une autre.
En termes d'investissements touristiques :
L'Etat semble avoir abandonné le domaine. Les discours, slogans, occasionnels fournis à chaque début de saison c'est-à-dire à chaque fin d'année ne font plus le lien entre la réalité et les moyens mis à la disposition de cette gamme de tourisme. Les appels des agences de voyages engagées corps et âme dans l'aventure saharienne mériteraient un regard moins démagogique, plus réaliste.
En termes d'infrastructures adaptées :
Il est relevé un retard important. Les quelques investissements engagés par des investisseurs privés, souvent des terrains de camping aménagés à l'occasion. Quant aux investissements supposés être inscrits dans le cadre des Zones d'expansion touristiques (ZET), la plupart ne connaissent pas un élan de développement pour des raisons liées aux dysfonctionnements administratifs. Le fossé entre le discours et la réalité s'est davantage creusé.
En termes de financement :
Le financement des projets d'investissement déjà réalisés s'est fait sur des financements propres provenant d'épargne personnelle ou, familiale.
Les banques auxquelles font appel ces investisseurs, publiques pour la plupart, ne contribuent que rarement aux financements sollicités par les investisseurs. Ce qui, de notre point de vue, constitue une contradiction avec le discours officiel qui, comme chaque année, fait du tourisme saharien, son cheval de bataille pour le développement du tourisme dans sa globalité.
Les infrastructures étatiques existantes :
Celles situées notamment dans l'agglomération de Tam demeurent insuffisantes en termes d'accueil, de niveau de prestation, d'adaptation au tourisme saharien, de services offerts en termes de restauration, de conditions de séjours, etc. Le plan de rénovation supposé être engagé par les pouvoirs publics, pour la seule structure étatique dans la ville de Tam interpelle même le commun des observateurs quant à son utilité. Les organismes en charge du tourisme sont-ils conscients de l'inopportunité ?
En effet, moderniser un établissement hôtelier dans un environnement saharien servirait-il outre mesure à grand-chose ? Ces questions méritent un développement quant aux moyens à consacrer.
R. B.
(*)Faculté des Sciences Politiques et de l'Information - Université d'Alger
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